La tactique d'Attac
C'est la turlute finale ....
----- Original Message -----
From: "Attac France" <attacfr@attac.org>
To: <informons@attac.org>
Sent: Friday, April 22, 2005 12:34 PM
Subject: [ATTAC-LOCAL] [ATTAC-FRANCE] [VICT-NON] Lettre d'information n°30
pour la victoire du non
> LETTRE D'INFORMATION N°30 POUR LA VICTOIRE DU "NON"
>
http://www.france.attac.org/a4750>
>
> UNE NOUVELLE PHASE DE LA CAMPAGNE D'ATTAC
> par Gustave Massiah
>
> Après le retournement des sondages en faveur du non, notre campagne entre
dans une nouvelle phase plus rapidement que nous ne l'avions pensé.
>
> Nous ne sommes plus les challengers, ceux qui peuvent se permettre des
insuffisances et qui bénéficient des erreurs des autres parce qu'ils
s'opposent à un rouleau compresseur.
> C'est à nous de démontrer notre capacité à transformer un succès du «
non » en projet politique viable.
> La tendance peut facilement se retourner et personne ne nous fera de
cadeau ; nos erreurs éventuelles peuvent avoir de graves conséquences.
>
> Il s'agit maintenant de préciser nos objectifs de campagne.
> D'abord il s'agit d'assurer et de consolider la victoire du non. Ensuite,
il faut que le non soit d'abord européen et progressiste. Enfin, il faut
préparer la renégociation dans le cas de la victoire du non.
>
> D'abord il s'agit d'assurer et de consolider la victoire du non
>
> La campagne menée par ATTAC a démontré son dynamisme et son efficacité. Il
faut d'abord saluer et féliciter tous ceux qui y contribuent, à tous les
niveaux d'ATTAC, et particulièrement dans les comités locaux qui ont montré
leur capacité de mobilisation et leur ancrage dans la société. Comme dans
toute campagne passionnée, il a pu y avoir des débordements et des
difficultés, mais dans l'ensemble, la tenue de la mobilisation est
excellente.
>
> Pour l'instant, rien n'est joué. La victoire du non dépend maintenant de
la capacité de gagner les hésitants. La bataille pied à pied avec les
partisans convaincus du oui reste nécessaire. Surtout parce que les médias
mettront de plus en plus en scène cet affrontement en essayant de pousser la
campagne dans le déchaînement des passions et de nous entraîner dans la
hargne et l'hystérie qui a déjà gagné certains des commentateurs.
>
> Pour gagner les hésitants, il faut jouer sur leur intelligence. Montrer
qu'il existe des risques quelles que soient les issues, d'autant que
l'Europe est déjà en crise profonde. Il existe peut-être un risque de
paralyser l'Europe encore plus. Il existe surtout un risque de renforcer les
tendances au néolibéralisme et à l'atlantisme déjà à l'oeuvre et de ne
pouvoir y revenir avant très longtemps. La victoire du oui confirme une
situation et le risque de remettre en cause l'intérêt de l'Europe. La
victoire du non ouvre une perspective, peut-être risquée, mais réelle de
renégocier et de conserver un espoir dans l'avenir de l'Europe.
>
> Ensuite, il faut que le non soit d'abord européen et progressiste
>
> Nous mettons en avant l'évolution vers une Europe sociale, une Europe de
paix, une Europe de démocratie. Si cette position ne l'emporte pas parmi
ceux qui vont voter non, il en va de l'avenir du projet politique que nous
portons.
>
> Il en va aussi de la capacité du non de l'emporter. Aujourd'hui malgré
certaines présentations médiatiques, c'est le non de gauche qui fait monter
le non. La progression du non a été forte à la suite des manifestations
sociales et lycéennes, de la remise en cause des politiques agressives
antisociales.
>
> Toutefois, il ne faut pas sous-estimer les dangers de la suite de la
campagne. La campagne officielle a été organisée pour ne donner la parole
qu'aux partis ayant obtenu plus de 5 % des suffrages aux élections
européennes de juin 2004 ou ayant au moins 5 députés ou 5 sénateurs. Nous
verrons donc se succéder pour le non, Marie George Buffet, certes, mais
aussi de Villiers, Pasqua et Le Pen. Et on peut déjà imaginer le déferlement
médiatique qui s'appuiera sur ces images pour caractériser le « camp du
non ». C'est dès maintenant que nous devons mener, et gagner, cette bataille
pour la caractérisation du non, européenne, sociale et progressiste.
>
> Enfin, il faut préparer la renégociation dans le cas de la victoire du non
>
> Mettre en avant la renégociation, c'est renforcer la victoire du non en
rendant plus visibles et plus crédibles les perspectives qui peuvent être
ouvertes.
>
> ATTAC a déjà avancé 21 propositions dès le début du processus de
discussion du traité constitutionnel européen. Nous devons mettre cette
approche au centre de notre campagne en reprenant la présentation du
document pour l'adapter à la nouvelle situation.
>
> La renégociation implique que nous réfléchissions dès maintenant à la
construction des alliances en France et en Europe pour rendre cette
négociation crédible.
>
> En Europe d'abord, pour répondre à tous ceux qui nous avancent l'argument
de l'isolement de la France en Europe et du renforcement de cet isolement en
cas de victoire du non.
> Nous ne croyons pas à cet isolement. Nous connaissons dans tous les pays
européens des partisans d'une Europe sociale, de paix et démocratique. Nous
sommes sûrs que ces mouvements sociaux et citoyens se saisiront d'une
opportunité ouverte par une demande de renégociation issue d'une victoire du
non en France. De 1994 à 1996, les mouvements sociaux contre la remise en
cause de la protection sociale qui se sont succédés en Italie, en France et
en Allemagne, avaient retardé le cours néolibéral et s'étaient renforcés les
uns les autres. Les différents pays européens se prononcent sous des formes
différentes et en fonction de contextes différents. Une victoire d'un non
européen et progressiste en France, ouvrant la possibilité d'une
renégociation du traité, sera un facteur déterminant dans l'ouverture d'un
débat démocratique sur l'avenir de l'Europe et contribuera à son
unification. C'est ce que nous rendrons visible à la manifestation d'ATTAC
le 30 avril.
>
> En France, la renégociation ouvrira un nouvel espace politique. Elle devra
peser sur le gouvernement quel qu'il soit pour déterminer les conditions de
la renégociation. L'alliance pour la renégociation concernera tous ceux qui
veulent se battre pour une Europe sociale et progressiste, quel que soit le
vote qu'ils auront émis.
>
> ATTAC présentera ses 21 propositions. Nous pouvons aussi, dès maintenant
proposer une plate-forme minimum de renégociation à discuter le plus
largement. Par exemple : exclusion du titre 3 de tout texte constitutionnel
; modification du titre 4 sur la révision ; limitation du titre 1 à
l'organisation des pouvoirs en excluant les références aux politiques ;
octroi du droit d'initiative législative au Parlement européen ;
reconnaissance de l'harmonisation « par le haut » des droits ; facilitation
des coopérations renforcées. En parallèle, dans le cadre des négociations
budgétaires 2007-2013, nous devons exiger une augmentation substantielle du
budget et des fonds de transferts sociaux.
>
> Nous pouvons, dès aujourd'hui, nous adresser à tous ceux qui veulent une
Europe sociale et progressiste, quel que soit le vote qu'ils prévoient
d'émettre, pour leur proposer de nous engager ensemble, dès maintenant, dans
la bataille pour des renégociations. Nous pouvons ainsi montrer que ces
renégociations sont possibles. Ainsi, pour la remise en cause de la «
directive Bolkestein » et la rediscussion du Pacte de stabilité, il a suffit
que la montée des luttes fasse progresser le non pour que les autorités
françaises demandent une renégociation et l'obtiennent. Nous ne sommes pas
satisfaits des résultats de ces renégociations, mais nous avons pu ainsi
vérifier qu'elles sont possibles.
>
> ---
>
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