Raffarin pour une graduation des peines relatives au cannabis
PARIS (Reuters) - Jean-Pierre Raffarin s'est engagé à réformer la loi de 1970 réprimant la consommation de drogue et s'est prononcé pour une "graduation des peines" pour les fumeurs de cannabis.
"Nous sommes face à un très grave problème de santé publique et on ne peut pas dire soit le silence, n'en parlons pas - cinq millions de jeunes fument aujourd'hui du cannabis) - soit la prison. Entre le silence et la prison il faut dire la vérité", a déclaré le Premier ministre, invité de l'émission "zone interdite", sur M6.
"Il faut maintenir l'interdit. Je suis favorable à ce qu'on maintienne l'interdit mais je ne suis pas pour qu'on traite le fumeur de cannabis comme le fumeur de crack. Je veux une graduation des peines", a-t-il poursuivi. "Celui qui est un primo-fumeur n'a rien à voir avec celui qui fait fumer les autres et avec celui qui trafique, et là il faut la prison et la plus grande des fermetés."
Pour le "premier fumeur", la sanction serait une "contravention modeste", a-t-il précisé.
La loi de 1970, élaborée pour l'usage d'héroïne, prévoit des peines de prison pour la consommation de drogue mais n'est pratiquement pas appliquée.
"Je m'engage à réformer la loi de 1970 pour graduer les peines et faire en sorte que la loi soit appliquée", a-t-il ajouté. "Les jeunes, quand on leur dit la prison pour le cannabis, ils n'y croient pas. Une peine, pour être efficace doit être crédible et c'est ce que je souhaite. Des peines crédibles, c'est ce à quoi je m'engage."
"On ne dépénalise pas. Dépénaliser c'est oublier de dire aux jeunes la vérité", a-t-il souligné. "La vérité c'est que c'est pour eux un affaiblissement personnel grave et donc je crois vraiment qu'à côté des fumeurs occasionnels, il faut dire qu'il y a le danger de l'habitude."
Jean-Pierre Raffarin a également indiqué qu'il y aurait "une grande campagne nationale de prévention".
Il a d'autre part estimé que fumer du cannabis devait être considéré comme une circonstance aggravante pour les infractions routières, les actes de violence, etc...