par Anonymous » 23 Sep 2003, 12:19
revue de presse du 22 septembre 2003
LOI DE 1970 SUR LES STUPEFIANTS
La plupart des médias de lundi rendent compte de l'intervention de Jean Pierre Raffarin sur M6 dans le magazine Zone Interdite. Tous rapportent que le Premier ministre s'est engagé à réformer la loi de 1970 sur les stupéfiants.
L'AFP qui évoque la graduation des peines annoncée par le Premier ministre souligne qu'une simple contravention pourrait sanctionner la consommation de cannabis. « Il peut y avoir une contravention modeste pour le premier fumeur » a indiqué le Premier ministre qui a ajouté « mais pour le trafiquant et pour ceux qui incitent à fumer du cannabis, il y a la prison ». Précisant « on ne dépénalise pas(…) on est toujours dans l'interdit, dans le système pénal » et martelant « il faut maintenir l'interdit » J.P Raffarin a insisté sur le danger de l'usage de drogue et souhaité une « campagne nationale de prévention ». Le Premier ministre qui a dit « Il faut arrêter de traiter toujours ces questions avec la répression » a souligné « nous sommes face à un très grave problème de santé publique ». L'agence de presse qui note aussi qu'il «a tenu à marquer son indignation sur la banalisation de la consommation» en montrant des paquets de papier à rouler dont la taille permet de rouler des joints, ajoute par ailleurs qu'il « a suivi les propositions du rapport qui lui a été remis lundi dernier recommandant de sanctionner l'usage de drogue (…) par une simple contravention », rapport qui était « le fruit des travaux de la MILDT ».
Dans une seconde dépêche l'AFP indique que, dans le rapport remis au Premier ministre, la MILDT propose la création de commissions médicales pour les mineurs fumeurs de cannabis dans chaque département et que des structures ont été repérées par les DDASS pour servir de base à ces commissions ( centre de soins spécialisés en toxicomanie, points accueil écoute, services psychiatriques). Précisant que les mineurs arrêtés avec du cannabis pourraient se voir orienter par ces commissions vers les services de soins, l'agence souligne que les médecins « insistent sur les moyens financiers » et « réclament la maîtrise du dispositif ». Ainsi le psychiatre Marc Valleur qui prévient « « il ne faut pas qu'on nous demande de soigner ceux qui n'en ont pas besoin» ou le Pr Reynaud qui assure « il faut un programme de formation massif. Pour l'heure rien n'est prévu ». Faisant état du regret des médecins concernant l'absence d'un tel dispositif pour les adultes, l'agence précise que la MILDT « a centré ses travaux sur les mineurs et le cannabis » et « souhaite renforcer l'information et la prévention dans les lycées » avec notamment, un questionnaire destiné aux établissements scolaires qui est en préparation.
Et aussi, un reportage sur Olivier 17 ans qui « s'est mis à fumer massivement » d'où « susceptibilité excessive, indolence tendance à se laisser porter par les événements ». Il a accepté de se rendre aux consultations de l'hôpital Paul Brousse « pour adolescents fumeurs de shit » où d'après l'agence « il espère obtenir les réponses que l'école et la justice ne lui ont pas apportés ». Quant à sa récente convocation devant le tribunal pour visionner une cassette sur les méfaits de la drogue, elle « lui fait hausser les épaules » et les amendes envisagées « ne l'impressionnent guère plus ». Olivier qui assure n'avoir souffert d'aucune dépendance physique à l'arrêt du cannabis, concède « une dépendance psychologique » car il a du mal à s'endormir avant 3 heures du matin. Son psychiatre qui estime à 30% le taux de réussite, soit une proportion comparable à celle du sevrage à l'alcool ou au tabac, explique avoir reçu des adolescents qui fumaient jusqu'à 30 joints par jour. Pour sa part Olivier reste convaincu que « le cannabis n'est pas un produit dangereux » mais conclut - il « c'est un produit dont il faut se méfier ».
D'après l'AFP, « les médecins redoutent d'être sacrifiés sur l'autel de la répression » au dépens « d'une politique sanitaire ambitieuse contre la drogue ». Relevant que les aspects sanitaires devraient être inclus dans un « plan quinquennal », lequel « faute de calendrier précis laisse les médecins dubitatifs », l'agence souligne qu'avec « le refus du gouvernement d'établir une distinction entre stupéfiants dans la loi, de nombreux médecins estiment déjà avoir perdu une bataille ». Ainsi selon Marc Valleur « traiter le cannabis comme le crack revient à continuer à faire du répressif en se lamentant du fléau de la drogue, la main sur le cœur ». L'agence souligne que toutefois « la plupart des médecins se félicitent de la recommandation de la MILDT d'orienter les usagers de cannabis mineurs vers des commissions d'évaluation médicales » tout en craignant « un manque de souplesse ». Et Sylvie Wieviorka, directrice du Centre Pierre Nicole, prévient « il faudra que les magistrats acceptent l'idée que ceux qui ne sont pas malades çàd l'immense majorité des jeunes fumeurs de cannabis, ne reçoivent pas de soins ». Conclusion de l'AFP sur le regret des médecins concernant « la précipitation dans laquelle la MILDT (…) a travaillé » et « le manque de consultations avec les experts ». François Hervé président de l'ANIT (association nationale des intervenants en toxicomanie » déplore : la MILDT « avait une commande politique à remplir pendant l'été ».
la plupart des journaux de lundi reprennent les grandes lignes de l'intervention du Premier ministre.
Le Figaro qui évoque la « fermeté » de JP Raffarin quand il a parlé du cannabis note qu'en annonçant sa volonté de contraventionnaliser le Premier ministre a indiqué « pour être efficace il faut être crédible ». Le Parisien précise que le premier ministre « veut graduer les peines sans dévoiler le montant des amendes ».
Seul Libération consacre un encadré à cette partie du propos. Le journal estime qu'en se prononçant pour « des contraventions modestes pour les primo fumeurs » le premier ministre « arbitre plutôt en faveur de la logique sanitaire contre la logique répressive défendue par Nicolas Sarkozy » qui « préconisait une amende de classe 5 (jusqu'à 1500 euros), avec le cas échéant « confiscation du scooter » ».
LA MILDT
PS: apres vous direz que je dis des conneries