19 avril 2010 par Arnaud Aubron
source : http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews ... ppaz-00212
Bernard Rappaz dans le documentaire "Au nom du chanvre"« Au bout de 30 jours de grève de la faim, ça commence à devenir problématique. Bernard voit ses forces diminuer et a décidé qu’il ne ferait plus de promenades ni de piscine, comme on lui en laisse le droit dans sa prison. »
Ami de Bernard Rappaz, Boris Ryser a de l’inquiétude dans la voix. Le chanvrier suisse a été condamné en appel en 2008 à 5 ans et 8 mois de prison pour « violation grave de la loi sur les stupéfiants, blanchiment d’argent et gestion déloyale aggravée ». S’estimant « prisonnier politique » et victime d’un acharnement judiciaire, il a entamé sa grève de la faim le 20 mars, jour de son arrestation, afin d’obtenir une révision de son procès.
En 2001 et 2006, il avait déjà effectué des grèves de la faim de 70 jours, « les deux fois il avait été libéré sur des pressions politiques », se souvient Boris Ryser, qui gère en attendant l’exploitation de Bernard Rappaz et anime son comité de soutien. « Mais il était en préventive, cette fois c’est différent. Il ira jusqu’au bout! »
Activiste écologiste (« il s’est battu 3 ans pour obtenir le droit de mettre une éolienne dans sa ferme »), pionnier du bio et militant pour la dépénalisation du cannabis, Bernard Rappaz a commencé la culture commerciale du chanvre en 1993. Il obtient même des subventions du gouvernement fédéral suisse pour en faire des tisanes.
A l’époque en Suisse, le climat est à la tolérance pour les drogues douces. Alors en plus de ses vins parfumés au chanvre, des ses pâtes ou de ses cosmétiques au chanvre, il cultive du cannabis thérapeutique ou à usage récréatif et est accusé d’en vendre aux coffee shops qui se développent alors dans la pays. Dans ce film de 2006, le cultivateur raconte ses années de combat pour le chanvre global.
http://www.dailymotion.com/video/xp3tf_ ... shortfilms
Mais en 2001, la politique suisse se radicalise et les ennuis de Bernard Rappaz commencent.
« Bernard est victime d’une justice qui sortait de la période de tolérance pour remettre en place la prohibition, explique Boris Ryser. Il était l’un des plus gros industriels du secteur, il a été parmi les leaders politiques pour faire amender la lois suisse, alors la justice lui est tombée dessus. Ils ont découvert quelques ventes à des coffees dans le cadre de la tolérance suisse. Mais pour les mêmes faits, d’autres n’ont passé que quelques heures au commissariat. Bernard a simplement la malchance d’habiter le Valais, un canton rétrograde, berceau du catholicisme traditionaliste. Ils veulent faire de lui un gangster. »
Bernard entant également faire de son cas un exemple pour faire sauter un « carcan hypocrite pour une plante qui se situe au niveau de la dangerosité entre le thé et le café. » Il appelle donc à la mobilisation pour faire évoluer la loi suisse: « J’ai pas envie de fuir, je préfère rentrer dans la bête. J’espère que mon affaire va faire bouger la cause », expliquait-il sur une vidéo quelques jours avant son arrestation:
http://www.wat.tv/video/bernard-rappaz- ... vyo6_.html
Pour ses supporters, comme l’association française Cannabis sans frontière, aucun doute, Rappaz est victime d’un « acharnement judiciaire ». Ils souhaitent aujourd’hui « déposer un recours en grâce auprès des Chambres fédérales, pour que Bernard soit libéré, pour qu’il puisse au moins jouir d’un régime de semi-liberté et travailler à son exploitation le jour», a expliqué son avocat, Aba Neemann, à la Tribune de Genève. Mais il faut pour cela attendre la prochaine session du Parlement, fin mai.
En attendant, le journal de la grève de la faim de Bernard Rappaz décrit jour après jour sur Internet l’état du prisonnier. Ce lundi, il annonce que « dès demain il gardera le lit ».
source: http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews ... paz-00212i
edit: désolé les balises dailymotion ne marche pas encore je vous laisse recopier le lien dans votre navigateur pour regarder les videos, je vous invite aussi a cliquer sur le lien original pour lire les commentaires.
