CANNABIS
Bennahmias rejugé pour "provocation à l'usage"
La relaxe en appel de l'ex-secrétaire national des Verts avait été annulée en cassation. Le parquet lui reproche d'avoir été l'organisateur d'une université d'été durant laquelle ont été vendus des produits à base de chanvre inoffensif.
Jean-Luc Bennahmias (Sipa)
'ancien secrétaire national des Verts, Jean-Luc Bennahmias, comparaît mardi 7 juin en appel pour "complicité de provocation à l'usage de stupéfiants", pour avoir vendu lors d'une université des Verts des produits alimentaires à base de chanvre.
Ce nouveau procès fait suite à une décision de la Cour de cassation de juin 2004 ayant cassé l'arrêt de relaxe prononcé par la cour d'appel de Rennes en septembre 2003. Jean-Luc Bennahmias est poursuivi en tant que responsable légal des Journées d'été des Verts de 1999 où étaient vendus des produits au chanvre très faiblement dosés en THC, la substance active du cannabis.
Le 2 septembre 2003, la cour d'appel de Rennes avait relaxé Jean-Luc Bennahmias, qui fut le directeur de campagne de Noël Mamère pour l'élection présidentielle de 2002 et a été élu député européen le 13 juin dernier, alors qu'il avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Lorient à 1.500 euros d'amende.
Coca, bière et chocolat
Selon la justice, une pharmacienne de Lorient, venue en août 1999 au palais des congrès de Lorient où les Verts tenaient leur rassemblement, avait constaté qu'un comptoir vendait des produits au chanvre (barres chocolatées, cola, bière). La pharmacienne en avait alors informé la police.
Venus eux-mêmes sur les lieux, les policiers avaient été éconduits par les participants aux Journées d'été et n'avaient pu noter les identités des vendeurs. Faute de "responsable direct", la justice s'est donc retournée contre Jean-Luc Bennahmias.
Devant la Cour d'appel, l'avocat général a admis une "certaine confusion" autour de la vente de stupéfiants. Les analyses avaient montré que les produits saisis étaient "très faiblement dosés" en matière de substance stupéfiante. Il a en revanche soutenu que des tracts et des affiches contenaient une "provocation à l'usage de stupéfiants".
"Ce que nous avons fait était totalement légal. Il n'y avait aucune volonté de prosélytisme mais d'information", a répondu Jean-Luc Bennahmias.
La défense a contesté les arguments de l'accusation sur l'impossibilité d'identifier les responsables directs. Selon Me Weber, les stands étaient tenus par les associations CIRC (collectif d'information et de recherche sur le cannabis) et Chiche, dont les dirigeants sont connus.
© Le Nouvel Observateur 1999/2000
http://permanent.nouvelobs.com/societe/ ... S9220.html