On a retrouvé la 7ème compagnie, elle planche sur un projet de loi UMP sur la drogue !
Je trouve le titre pertinent car dans ce chef d’œuvre du cinéma français (le nombre de rediffusions n’est-il pas l’indice « libéral » de sa qualité ?), tous les protagonistes sont de parfaits abrutis, des crétins ontologiques… C’est posé, c’est une donnée immédiatement perçue dans le remarquable univers de leurs péripéties. Pour ce qui nous occupe, c’est pareil, on a hérité de la crème des politiciens (de là à dire que l’UMP est « le parti à cons », il n’y a qu’un pas que je vous laisse franchir), celle qui ose tout, comme les énergumènes de ma parenthèse.
Si tu savais Soron, ça fait 3 fois que j’essaye de pondre une petite contribution et que l’agacement m’y fait renoncer.
C’est « trop grand, trop énorme, trop bon » comme disait à peu près BHL pour justifier le succès pétaradant de son 1er film, et il faudrait des compétences de juriste pour disséquer les absurdités de ce tissu (pas en chanvre celui-là) de conneries.
Je vais quand même lâcher ma boulette (de skuff, je l’ai enfin retrouvée !), car tant de bêtise ne mérite pas cette rigueur intellectuelle (on se met au niveau, en fait). Butinons donc.
Un petite crasse pour se mettre en jambes : j’ai adoré le rappel de la citation de JP Raffarin (« un très grave problème de santé publique ») et j’aurais aimé retourner à notre lecteur une équivalence bien plus raisonnable sur son mentor qui, indéniablement, représente « un très grave problème de légitimité politique », à en croire les 2 dernières échéances démocratiques. Ca va mieux en le disant vu que le vote n’y fait rien.
Survolons le texte. Dès le début, on sent que c’est le pathos qui parle. Ca fonctionne le pathos avec son chapelet (il est pas bien à sa place là) d’indignations faciles, de raccourcis intellectuels, de morale moralisante, de préjugés existentiels pathétiques, de téléologie foireuse et de démagogie purulente. On a là toute la liste des « coups spéciaux » du gnome politique de l’année, notre ex ministre de l’intérieur et actuel ministre de l’économie et des finances (tremblez, il y a de quoi). Ca fonctionne, son ascension fulgurante (n’est-il pas le présidentiable de droite le plus plébiscité ?) et ces misérables émules en sont la preuve. Ainsi, on nous rappelle que le premier « contact » (on croirait une poisse science fictionnesque ou une ADM bactériologique) peut se produire dès 9 ans ! ! !
Dés le début, on a « le carreau cassé » et « l’escalade ». Ainsi la dépénalisation « de fait » serait « un encouragement implicite à consommer des stupéfiants ». Le processus est posé, il pue l’idéologie réactionnaire.
La profession de foi de rigueur dans ce genre d’exercice (il ne faut pas diaboliser mais dire la vérité vraie !) est ici particulièrement hypocrite, ces messieurs ont le sens de l’humour… ou souffrent du terrible « dysfonctionnement cérébral » qu’ils évoquent.
J’ai loupé le sondage du Figaro cité, comme la plupart des numéros de cette merde imprimée.
« Drogue, l’autre cancer » disent-ils ? On s’aperçoit que le cancer dont ils parlent, ce sont les horribles drogués que nous sommes et non la « drogue », cette ennemie confortable. Et on perçoit bien cette rhétorique droitière et autoritaire, complètement démunie devant les questions « de société » (CharlyUMP aurait préféré « problèmes » mais je lui pisse au cul). Incapables de penser en profondeur et munis de leur démagogie à courte vue, ils opèrent un transfert de la « question » sociétale à la stigmatisation, la pénalisation d’un groupe. Ce sont eux, les « faibles », paradoxalement.
J’ai un doute, est-ce que ça ferait un mail d’UMPiste crédible à envoyer…