par Petitgris » 10 Mai 2004, 11:01
J’ai aussi peu d’espoir sur un quelconque relais politique. Maintenant, je trouve que le placard ne représente une alternative que vis à vis de l’approvisionnement. Lui attribuer une efficacité transcendantale « sur tous les plans » est une curiosité logique qui mérite développement.
Scarlat a raison. Il faut "résonner" (pas raisonner, résonner). Le "fédéralisme" est une très bonne piste mais vous ne m'enlèverez pas de la tête que l'issue reste surtout soumise à notre capacité à s'accepter (pour se faire accepter), à notre courage et à notre richesse individuelle.
Capacité à s'accepter car ils sont trop nombreux ces petits fumeurs honteux qui cachent à tous les cercles sociaux auxquels ils appartiennent leur penchant mal assumé. Ceux qui, majeurs, vaccinés et « autonomes » fumeraient volontiers 6 pieds sous terre pour éviter qu’une volute ne les trahisse. Ceux qui, façonnés en série par nos institutions morales, tirent sur le joint rongés par les remords et la honte. Au fond, ils consentent consciemment ou non au « casting social » qui fait d’eux (au choix) des « ratés sociaux », des « toxicomanes », des « drogués », des « malades mentaux », des « délinquants », des « inadaptés », des « mous ontologiques » et toutes les autres carrières enthousiasmantes de « faibles victimes » que notre bonne société met généreusement à leur portée. S’accepter (pour un fumeur « sain d’esprit »), passera donc par la réfutation catégorique de cette distribution.
S’il a évité ces travers pathétiques, notre fumeur-planteur (tant qu’à faire choisissons un collègue pour l’exemple) doit ensuite s’armer de courage pour faire de cette habitude psychédélique, non un penchant honteux dissimulé mais une facette assumée de sa personnalité. C’est après s’être accepté comme une créature sociale aussi digne que les autres qu’il doit, en une seconde phase éprouvante, confronter son être à son entourage. A ce point là, il y aura d’autant plus de courage qu’il y aura eu de « capacité à s’accepter ». C’est là aussi que le rayonnement, en fonction des qualités et des fréquentations de chacun doit commencer son action. Les arguments sont nombreux mais il faut surtout faire comprendre à cette masse récalcitrante, que notre qualité de fumeurs d’herbe n’a pas empiété sur les autres attributs d’une individualité riche et sympathique (je pars du postulat fou que de telles personnalités existent dans notre « communauté » et que le cabanis n’est pas aussi pandestructeur qu’on le dit).
Dans cette optique, on peut se passer des études scientifiques et d’un cours accéléré sur les bienfaits de la fumette, il faut simplement faire comprendre à vos « relations » qu’en plus d’un million de joyeusetés complexes vous êtes aussi un fumeur de pétards. C’est là que notre richesse individuelle respective est déterminante pour donner des visages divers et variés à cette pratique trop souvent caricaturée…
Cette « réaction » individuelle est bien entendu totalement compatible avec le fédéralisme scarlatien. Je dirais même qu’elle est son indissociable siamoise.