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europe >> 30 août 2006
ROYAUME-UNI • Le cannabis fait maison se développe
"Selon la police, la culture du cannabis fleurit à travers le pays, à l'intérieur de maisons particulières des quartiers résidentiels", rapporte The Guardian. Une seule exploitation "artisanale" produit du cannabis pour une "valeur totale de plus de 370 000 euros par an".
Le quotidien explique la prolifération de ces "fermes d'appartement" par l'efficacité de "la lutte contre la production de drogues douces dans les grandes villes, qui force les bandes organisées à se replier sur ce genre de petites plantations dans des maisons familiales des banlieues environnantes", ajoute le journal. Ces nouvelles exploitations sont surtout le fait de gangs vietnamiens, souvent liés par ailleurs aux réseaux de trafic d'êtres humains ou à la production et à la distribution de drogues dures.
"Voilà dix ans, la proportion de cannabis produite et consommée au Royaume-Uni était de 11 % de la consommation totale ; aujourd'hui, ce pourcentage est monté à 60 %. Selon la police britannique, le cannabis rapporte au crime organisé londonien environ 150 millions d'euros par an", souligne le quotidien.
La police britannique est en outre très inquiète en ce qui concerne la qualité du cannabis "made in Britain" mis sur le marché. "Cette drogue fabriquée au Royaume-Uni contient davantage de THC - le composant psychoactif du cannabis - que celle qui vient de l'étranger. Les analyses récentes des échantillons de cette production locale ont détecté un taux de THC avoisinant les 20 %, presque sept fois supérieur à celui du cannabis importé. Les experts craignent que ce taux élevé de THC n'ait des implications en matière de santé sur les 2 millions de consommateurs réguliers de cannabis dans le pays", rapporte The Guardian.
Le journal raconte qu'"au cours des quatre derniers mois une opération de police dénommée 'opération Miss' a permis la destruction de 24 exploitations de cannabis, l'arrestation de 17 personnes et la saisie de 10 000 plants. La police essaie maintenant de prendre les devants en contactant directement les agents immobiliers et les bailleurs pour les mettre en garde contre les individus prêts à payer cash pour des contrats de location à court terme dans des zones résidentielles très calmes."