Toxicos en douce

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Toxicos en douce

Messagepar daniel » 15 Mar 2006, 10:01

Date : 9/3/06
Source : L'Express (France)
Site : http://www.lexpress.fr
URL :
http://www.lexpress.fr/info/sciences/do ... ida=437238
http://www.lexpress.fr/formatimp/defaul ... ://www.lex
press.fr/info/sciences/dossier/drogue/dossier.asp?ida=437238


Interview
Toxicos en douce

propos recueillis par Gilbert Charles

Loin d'être des marginaux, la majorité des usagers de drogues - licites ou
illicites - sont intégrés dans le monde du travail. L'ethnologue Astrid
Fontaine a enquêté sur cette «double vie»

Peut-on travailler et se droguer?

Pendant des décennies, les entreprises ont complètement ignoré le problème
de la consommation de psychotropes, considérant que cette question de santé
publique relevait de la sphère privée. Mais le tabou commence à se lever.
Alors que se multiplient les interdictions de fumer dans les bureaux et les
ateliers, le monde du travail commence à prendre conscience des ravages de
l'alcoolisme, comme le montre l'étude récemment publiée par l'Association
nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) [lire
l'article : Alcool: 1 salarié sur 10
http://www.lexpress.fr/info/sciences/do ... ida=437239], mai
s aussi des drogues illicites, comme la cocaïne ou le cannabis. Au-delà des
ivresses tapageuses, il existe toute une population de consommateurs de
drogues (licites ou illicites) parfaitement intégrés, qui gèrent
discrètement leur petit vice et ne font jamais parler d'eux. Ethnologue de
l'association Laboratoire de recherche en sciences humaines (LRSH), Astrid
Fontaine s'est penchée sur cette tribu invisible qui représente pourtant la
grande majorité des usagers de psychotropes. Pendant quatre ans, elle a
rencontré des utilisateurs réguliers de cannabis, de cocaïne, d'héroïne,
d'alcool ou de médicaments qui exercent une activité professionnelle depuis
de nombreuses années. Son étude vient d'être publiée: Double Vie. Les
drogues et le travail (Les Empêcheurs de penser en rond), un livre à la
fois inquiétant et rassurant, qui montre que le monde du travail n'est pas
étanche à ce problème, mais aussi que drogue ne rime pas nécessairement
avec marginalité.

Qui sont ces drogués «intégrés»?

Tout le monde et n'importe qui: cela va de l'informaticien au haut
fonctionnaire, de la secrétaire au chercheur à la Sorbonne, en passant par
le journaliste ou le commercial. On trouve dans cette population aussi bien
des jeunes de 25-30 ans, d'un milieu plutôt aisé, qui font la fête et
fréquentent les milieux musicaux, que des gens plus âgés, entre 40 et 60
ans, qui ont eu un parcours plus ou moins régulier avec la drogue. Tous se
considèrent comme des citoyens «respectables», très attentifs à leur image,
et contrôlent soigneusement leur consommation. On trouve des cocaïnomanes
ou des héroïnomanes «asymptomatiques», qui ne sont repérés ni par le
système de soins ni par le système répressif, et qui n'ont pas d'existence
statistique. Un de mes témoins, un héroïnomane âgé d'une cinquantaine
d'années, ne s'est jamais fait remarquer au travailS sauf quand il essayait
d'arrêter.

Il y aurait donc une armée de «défoncés» dans les entreprises?

Les consommations sur le lieu de travail, que j'assimile à des pratiques de
dopage, ne sont pas très courantes. La plupart des usagers que j'ai
rencontrés prennent soin de séparer leur vie professionnelle de leur vie
personnelle et affirment que leur usage de drogue se limite au cadre privé.
Mais ils finissent par évoquer un «accroc» à cette règle, par exemple la
prise d'une petite quantité de cocaïne pour faire passer un coup de
fatigue. Contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, la drogue
n'est ni une nouveauté ni un fléau dans l'entreprise, où les produits les
plus consommés restent l'alcool, le tabac et les médicaments.

Quel rôle joue la consommation de psychotropes dans leur vie professionnelle?

Soit les gens travaillent énormément et ont besoin de se détendre après le
boulot: la drogue sert alors d'exutoire. Soit ils ne parviennent pas à
s'épanouir professionnellement et utilisent les psychotropes comme une
«béquille chimique» nécessaire à leur intégration. Un usage régulier de
cocaïne ou d'héroïne peut, paradoxalement, contribuer au maintien d'une
apparente normalité, tout comme un antidépresseur. La consommation de
produits illicites aide certains à construire leur identité, elle leur
permet de ne pas être réduits à leur activité professionnelle, d'être
reliés à un univers plus attractif, un réseau, une culture.

Quid des médicaments?

Prescrits ou non, leur usage est très rare chez les jeunes, alors que les
plus âgés ont fréquemment recours à l'automédication: coupe-faim,
antidépresseurs ou somnifères. Curieusement, les consommateurs de produits
licites (tabac, alcool) n'ont aucun vocabulaire pour parler des effets des
médicaments psychotropes quand ils en prennent. En revanche, les usagers de
drogues interdites sont capables de décrire ce qu'ils ressentent. Ils sont
plus enclins à se documenter et sont plus critiques à l'égard du monde
médical.

Comment les entreprises et les pouvoirs publics peuvent-ils ou doivent-ils
réagir face à cette consommation invisible?

D'une manière générale, si les spécialistes décrivent une soixantaine de
types d'alcoolisme, on ne sait presque rien des usages de la cocaïne ou du
cannabis, pourtant tout aussi variés. A fortiori, la toxicomanie au travail
est un problème qu'on ne sait pas gérer, faute de pouvoir en parler
ouvertement. Le Code du travail reste très vague sur cette question, les
sanctions ne sont prévues clairement qu'en cas de faute professionnelle ou
d'accident. On fait porter toute la responsabilité sur les médecins du
travail, qui ne sont pas formés à cette question, et les politiques de
prévention sont quasi inexistantes. Il y a une demande de dépistage de plus
en plus forte de la part des chefs d'entreprise, mais les tests sont loin
d'être efficaces: ils sont par exemple incapables de détecter la cocaïne
prise deux heures avant l'examen, mais vont en revanche révéler un joint de
cannabis fumé plusieurs semaines plus tôt. Sans parler des produits de
falsification, qui permettent de masquer la drogue et dont l'usage est
répandu aux Etats-Unis.

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Samedi 11 mars 106

L'Express du 09/03/2006
Alcool
1 salarié sur 10

par Marie Cousin

Près de 10% des salariés sont concernés par une consommation problématique
d'alcool et près de 20% des accidents du travail sont directement
imputables à ce produit. Ce sont les résultats inquiétants présentés par
l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa)
dans une synthèse d'études menées auprès de PME-PMI de Bretagne et
Midi-Pyrénées. Le phénomène n'est plus cantonné à certaines catégories
socio-professionnelles ou à des secteurs d'activité spécifiques. «On est en
train d'assister à une augmentation du phénomène à cause des conditions de
travail dans les milieux professionnels où l'identité est fondée sur la
performance», avance un médecin du travail cité dans les travaux de
l'Anpaa. Une raison conjoncturelle à laquelle s'ajoute un tabou culturel:
67% des dirigeants et 56% des salariés interrogés déclarent que «trinquer»
participe à la bonne ambiance générale de leur établissement. Pots de
départ, repas d'affaires avec un bon client, stress du rapport à terminer:
la consommation d'alcool, loin de diminuer, se fait plus insidieuse.

L'Anpaa veut mettre l'accent sur la prévention dans ces petites structures
où la proximité rend le sujet difficile à aborder. Pour tenter de libérer
la parole, elle ouvre un forum (1) sur lequel chacun peut témoigner. Y
compris pour évoquer les nouvelles consommations, comme le cannabis. Un
sujet encore plus délicat à aborder dans l'entreprise que celui de
l'alcool, car il concerne une substance illicite difficilement décelable.
Or, avec l'arrivée en masse des jeunes dans l'entreprise à la suite du
renouvellement des générations, la fumée des joints pourrait bien prendre
le pas sur les vapeurs d'alcool.

(1) http://www.anpaa.asso.fr


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Samedi 11 mars 106

L'Express du 09/03/2006
Etats-Unis
Alerte à la Ritaline

par Gilbert Charles

Dans la série américaine Desperate Housewives, une mère de famille
débordée, Lynette Scavo, devient accro aux pilules de Ritaline prescrites à
ses enfants. Administré outre-Atlantique à des millions d'écoliers, le
méthylphénidate, nom générique de ce médicament à base d'amphétamines
utilisé pour soigner le «trouble de déficit de l'attention», est en train
de devenir aux Etats-Unis un véritable fléau national. Pour la première
fois, une étude fondée sur les données d'un organisme public du ministère
de la Santé, la Substance Abuse and Mental Health Services Administration
(Samhsa), vient de confirmer de façon incontestable ce que de nombreux
experts dénoncent depuis des années: ce produit est détourné par 7 millions
d'Américains, qui l'utilisent pour se doper, et plus de 75 000 enfants et
adolescents en sont devenus dépendants. Publiée par le journal scientifique
Drug and Alcohol Dependence, l'enquête, effectuée à partir d'interviews
réalisées dans 67 000 foyers états-uniens, montre que les filles sont plus
sensibles que les garçons au risque d'accoutumance. «On ne peut guère
s'étonner de ces chiffres quand on sait que le nombre de prescriptions de
méthylphénidate double tous les cinq ans, remarque Nora Volkow, directrice
du National Institute on Drug Abuse, l'organisme fédéral chargé de lutter
contre la toxicomanie. C'est d'autant plus inquiétant qu'on commence à
prendre conscience de ses effets toxiques.» Un groupe d'experts de la Food
and Drug Administration (FDA) a publié au début de février une mise en
garde sur les stimulants de type méthylphénidate, qui peuvent provoquer de
graves problèmes cardio-vasculaires, en demandant que des avertissements
soient imprimés sur les emballages.


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Messagepar S0r0N » 15 Mar 2006, 10:47

La drogue n°1 au bureau ça reste encore le Lexomil et là, pas besoin de se cacher pour en prendre.
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Toxicos en douce

Messagepar crisss » 21 Jan 2013, 04:02

Pas sur, l'alcool est dans le haut! et fait partie de notre culture occidentale, ...

L'alcool est un antidépresseur super efficace et "avec peu d'effet secondaire", tant qu'on n'est pas accro, mais la frontière est assez mince!

:( :( :(
La liberté de chacun s'arrête là ou commence celle des autres!!

Pour vivre heureux vivons cachés...

Crisss
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