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Société
A Paris, jeunes riches et alcooliques
Les ados des quartiers aisés boivent et fument plus que la moyenne.
par Matthieu ECOIFFIER
QUOTIDIEN : jeudi 19 janvier 2006
A Paris, les adolescents des quartiers aisés boivent, fument et se droguent plus que leurs collègues des arrondissements populaires. Bref, chez les jeunes «rive gauche» c'est la fête aux usages récréatifs de produits psychoactifs, selon une étude réalisée par l'Observatoire français des drogues et toxicomanie (OFDT) auprès de 1 552 Parisiens de 17 ans.
Il s'agit de la première déclinaison, à l'échelle d'une grande ville, de l'enquête nationale réalisée lors de la journée d'appel et de préparation à la défense. En 2004, les volontaires pour remplir le questionnaire anonyme étaient priés d'indiquer leur arrondissement de résidence. Surprise, le résultat tord le cou à certaines idées reçues : «Les jeunes résidant dans les quartiers plus favorisés apparaissent plus souvent consommateurs d'alcool, tabac, psychotropes, poppers, cocaïne, voire de cannabis, que ceux des quartiers populaires.»
«Le fait d'habiter dans un environnement va jouer sur les choix de consommation des jeunes», a expliqué hier François Beck, un des auteurs du rapport. A 17 ans, un garçon sur quatre fume au moins une cigarette par jour, et trois filles sur dix, une proportion supérieure à la moyenne nationale.
Pour l'alcool, le déséquilibre est encore plus marqué : 15 % des adolescents du Sud-Ouest en boivent régulièrement contre 7 % dans le Nord-Est. On retrouve cette disparité pour les usages récréatifs du cannabis (12-10 %), mais elle disparaît chez les gros fumeurs, un peu plus nombreux dans le Nord-Est : lorsque l'usage est moins récréatif, les jeunes des quartiers populaires sont les plus concernés.
Quant aux autres drogues, consommées de façon beaucoup plus marginale, les adolescents favorisés expérimentent plus l'ecstasy (3 %) et la cocaïne (2 %). Et leurs collègues du Nord-Est, l'héroïne (1 %). Les Parisiens sont aussi les champions nationaux du poppers : 7 % en ont sniffé. Et 4 % ont goûté des champignons hallucinogènes.
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