Proposé par Alain Dubois, jeudi 3 mars 2005 à 18:52 :: DÉPÊCHES TOXICO :: #334 :: rss
(résumé) -Voilà le titre du journal LE FIGARO qui s'est rendu à la consultation de l'hôpital Paul Brousse de Villejuif où «un psychiatre accueille (…) ceux qui veulent en finir avec la dépendance». Rappelant qu'une campagne de prévention « tente de casser l'image positive et festive du cannabis en informant sur les effets nocifs d'une prise importante et régulière», le journal souligne que parallèlement «220 consultations spécialisées dans la prise en charge de l'addiction ont été mises en place» parmi celles-ci «le service d'addictologie du Pr Michel Reynaud» qui «compte parmi les plus expérimentés dans ce domaine».
Instants d'une consultation avec Julien 16 ans «trois à quatre joints par semaine» dont les parents relient les mauvais résultats scolaires à cette consommation. Julien se dit «motivé à diminuer les doses» mais «le médecin est dubitatif» et relance sans arrêt la conversation car l'adolescent «répond par monosyllabes entrecoupées de grands blancs». Le psychiatre analyse «ce n'est pas le cannabis qui m'inquiète mais le retrait de ce jeune homme et son étrangeté. Il est trop tôt pour formuler le moindre diagnostic et proposer un traitement plus actif». Arrivée d'un homme de 40 ans au «parcours chaotique» qui a commencé à fumer dès l'âge de 14 ans puis a très vite mélangé tous les produits, notamment cannabis et alcool. Après une première tentative sans succès pour décrocher, il y a 10 ans, il consulte aujourd'hui avec «la ferme intention de tout arrêter». Il a entrepris une psychothérapie et «au cours d'entretiens réguliers le psychiatre va fortifier sa motivation vis-à-vis du sevrage». Le journal qui relève que «ces deux profil témoignent de la diversité des demandes formulées», explique le déroulement de la prise en charge avec une première prise de contact par téléphone «souvent à la demande des parents», suivie d' un premier entretien où le jeune est reçu sans ses parents par un infirmier qui l'aide à remplir un questionnaire afin de mieux définir son cas (début de consommation, modes de consommation, effets secondaires, conséquences sur la scolarité, difficultés) et aussi afin de détecter les problèmes de dépendance tout en cernant également les effets ressentis, positifs (détente, sentiment d'appartenir à un groupe) et négatifs (conflits avec les parents, difficultés à étudier…).
Suivra un entretien du jeune, accompagné de ses parents, avec un psychiatre qui permettra «de donner des explications sur le processus thérapeutique ultérieur» même si «dans huit cas sur dix une seule consultation portant sur une information sur les dommages éventuels liés à une consommation épisodique et sur une réassurance des parents suffit». Le Dr Amine Benyamina rassure «ce n'est pas parce qu'un jeune fume du cannabis occasionnellement qu'il va devenir toxicomane ou schizophrène» et il ajoute que «le fait d'introduire un tiers investi de connaissance dans la relation parents – adolescents va leur permettre de sortir de cette confrontation stérile».
Soulignant que le message passe et que les jeunes «réussissent alors d'eux même à réduire leur consommation», le quotidien précise qu'une «prise en charge spécialisée s'adresse aux plus dépendants » pour lesquels au bout d'un entretien ou deux le psychiatre aura évalué la dépendance. Catherine Petitnicolas qui évoque le travail de motivation à l'arrêt, basé sur des techniques classiques, dans lequel va alors se lancer le psychiatre, souligne que «quand la motivation est vraiment là, le thérapeute propose un sevrage en ambulatoire voire même en hospitalisation de deux à trois semaines» avec abstinence totale et au besoin prescription d'anxiolytiques, d'antidépresseurs voire d'antipsychotiques.
Le Dr Benyamina qui «se veut néanmoins optimiste» «ne cache pas» «Nous avons commencé à hospitaliser depuis 18 mois, c'est encore trop tôt pour apprécier l'efficacité de telles cures et le taux de rechutes éventuelles». La journaliste note que dans un second temps les patients peuvent entreprendre une psychothérapie et/ou participer à un groupe de parole avec les parents car «une famille informée et déculpabilisée est mieux à même de s'impliquer dans le processus de soins». Source: MILDT, Paris -Pour lire l'intégralité de Catherine Petitnicolas , LE FIGARO -cliquez ICI
Le site portail des toxicomanies: TOXICO INFO
Le site portail du jeu pathologique: JEU COMPULSIF INFO
source :http://www.toxicoquebec.com/actus/index.php?2005/03/03/334-aider-les-jeunes-a-abandonner-le-cannabis