par daniel » 21 Jan 2013, 03:57
LE PROGRES
LYON
SAMEDI 18 JUIN 2005
«L'appel du 18 joint» pour légaliser le cannabis
Une soirée militante en faveur de la légalisation du cannabis est organisée
ce soir sur la place Camot dans le 2e arrondissement. Au programme de ce
rassemblement : discours et concerts de 18 heures à minuit
Un nouvel « appel du 18 joint » demandant un changement législatif autour
de la question du « pétard » sera lancé ce soir place Carnot à partir de 18
heures. Jacques Chemin, organisateur de l'événement et président du
Collectif d'Information et de Recherches Cannabiques, semble ravi de la
tenue de cette soirée : « Cette manifestation est née en 1976, suite à une
publication du journal Libération appelant à manifester pour la
dépénalisation du cannabis.
A Lyon, c'est la quatrième année consécutive que nous pouvons organiser
avec l'accord de la mairie centrale un grand concert. Et nous avons de la
chance, car dans beaucoup d'autres villes, l'Appel du 18 joint est interdit
par les autorités locales. Pour cette nouvelle édition, nous attendons un
millier de personnes sur la place Carnot. »
Un rassemblement polltico-festif
Au milieu des groupes de musique qui joueront ce soir, Jacques Chemin et
son association tenteront de faire entendre leurs arguments : « Aujourd'hui
en France, 850 000 personnes consomment régulièrement du cannabis. Ceux-ci
sont contraints d'une part de se cacher vis-à-vis des forces de l'ordre et
d'autre part de se fournir auprès de personnes travaillant bien souvent en
lien avec des mafias. Par cette manifestation, nous demandons aux pouvoirs
publics de légaliser la vente et l'usage des stupéfiants pour les adultes
tout en combattant la toxicomanie. Mais dans notre combat politique, nous
sommes freinés par des lois interdisant la promotion du cannabis. Nous
vivons cela comme une atteinte à la liberté d'expression ». Entre quelques
stands d'associations antiprohibitionnistes, trois groupes se produiront
donc sur scène jusqu'à minuit : Bodhi (musique tziganes et maghrébine),
Saydem (dub reggae) et Pipe Arrustut (ska).
Ludovic Colin
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LE PROGRES DIMANCHE 19 JUIN
"APPEL DU 18 JOINT" / PLACE CARNOT
Le cannabis sur un air de fête
Comme chaque année, "l'appel du 18 joint" a été l'occasion d'une fête de la
musique anticipée. L'occasion d'évoquer à nouveau une éventuelle
légalisation du cannabis
Une fois par an, le 18 juin, le cannabis s'invite dans l'actualité, le
temps d'une fête placée sous le signe de la musique et de la tolérance.
Comme c'est le cas depuis quatre ans, cet " appel du 18 juin " s'est donc
déroulé hier soir place Carnot dans le second arrondissement de Lyon. Tout
démarre doucement autour de Jacques Chemin, Le président du Collectif
d'Informations et de recherches cannabiques, l'association qui organise
cette fête.
Le propos de cette association créée en 1991 à Paris et en 1993 à Lyon est
simple et connu : il s'agit d'obtenir une législation " responsable " sur
les stupéfiants et tout particulièrement le cannabis dont l'usage reste
totalement interdit alors qu'on estime à plusieurs centaines de milliers le
nombre de consommateurs en France, pour ne pas parler de millions de
fumeurs occasionnels.
La comparaison de la rigueur judiciaire touchant la consommation de cette
substance avec la tolérance pratiquée pour les produits alcoolisés est
évidemment au centre des discussions 04 des petits messages que l'on peut
lire ici et là sur la place.
A 19 heures, après quelques mots de bienvenue au cours desquels Jacques
Chemin rappelle le but de ce petit rassemblement annuel, la fête démarre.
En musique : le groupe Bodhi commence, mêlant accordéons, danse et mime.
Pour l'heure, profitant de la fin de cette chaude après-midi, les
participants s'installent sur les quelques pelouses de la place à l'ombre.
Plusieurs stands rappellent néanmoins qu'il s'agit d'une fête militante :
la ligue des Droits de l'Homme est évidemment là, dénonçant notamment le
projet d'établissement pénitentiaire pour mineurs de Meyzieu qui doit
ouvrir en 2006. Ses 60 places accueilleront autant de jeunes de 13 à 18
ans. Parmi elles quatre cellules. D'où la pétition que chacun peut signer.
Plus loin la LCR rappelle que " Drogues, l'hypocrisie tue ". Tout en
insistant sur le fait que " ce tract n'est pas une incitation à la
consommation des stupéfiants ". Elle note dans un document que " la
prohibition revient à feindre d'ignorer le phénomène de la consommation, de
stupéfiants". Et de plaider pour une politique responsable en la matière.
C'est ce mélange de " fond " et de musiques, de débats et de détentes qui
caractérise cet " appel du 18 joint " autorisé par la mairie chaque année
mais qui limite sa collaboration au prêt de barrières de sécurité. Ce sont
donc les organisateurs qui s'occupent de tout le reste, depuis la sono
jusqu'aux petits stands et chapiteaux.
La fête devait continuer toute la soirée, bon enfant : après Bodhi, étaient
attendus le groupe Saydem et Pipe Arrustut.