Cannabis : Trois joints par semaine suffisent à un retrait d

[daniel]

2005/02/09 - Le Matin

Cannabis : Trois joints par semaine suffisent à un retrait de permis

Deux à trois joints par semaine suffisent à obliger un conducteur à devoir rendre son permis de conduire, même si la dernière bouffée tirée sur le cône remonte à plus de quarante-huit heures avant le test. "Ce n’est pas le THC - la substance active - qui est détecté dans le sang, car il disparaît cinq heures après la fumette, a confié à Blick Thomas Sigrist, le médecin-chef de l’Institut de médecine légale de Saint-Gall, mais l’acide carbonique engendré par le joint". En clair, le taux de 1,5 microgramme d’acide carbonique de THC par litre de sang - la valeur limite retenue par les autorités - est bien trop basse de l’avis du médecin. De plus, aujourd’hui, la plupart des polices cantonales ont recours en premier lieu au "Drugwipe". Ce petit testeur, venu d’Allemagne, est censé détecter les drogues dans la salive, mais il est très controversé. "Avec les opiacés, a précisé Karl Steiner, de la police cantonale zurichoise, le test est sûr. Par contre, avec les produits du cannabis, il n’est pas fiable".

Sanctions trop sévères
Explications. Le THC n’est pas soluble dans l’eau, c’est la raison pour laquelle il est particulièrement difficile de le déceler dans la salive. Une étude de l’UE a démontré que, chez 80% des personnes contrôlées, le test était faux. Il s’est même révélé positif chez des personnes qui n’avaient pas fumé.
La loi pourtant n’a que faire des révélations scientifiques. « Un test positif, souligne le procureur zurichois Lukas Wehrli, n’est pas considéré comme une petite infraction mais comme un vrai délit. » La facture : dans le meilleur des cas, une amende, dans le pire, 3 ans ferme, par exemple, si le conducteur a provoqué un accident. Des sanctions bien trop sévères de l’avis du médecin légiste saint-gallois : "Au plus cinq heures après avoir fumé un joint, le conducteur est tout à fait capable de conduire. Les personnes concernées sont ainsi inutilement criminalisées".


VICTOR FINGAL