Salut à tous,
Je voulais me permettre une petite digression (vous êtes prévenus, faites péter les dictionnaires) sur un truc à caractère sociologique qui me turlupine.
Quoiqu’on en dise, le cannabis se banalise petit à petit dans nos bonnes sociétés. Maintenant, et c’est là le sens de ma remarque, cette banalisation s’accompagne d’une vision normée de sa consommation et de ses utilisateurs.
Je précise : aujourd’hui, le cannabis ne suscite plus les indignations horrifiées des premières heures de la lutte contre la Drogue (un mot de merde, comme je l’ai déjà indiqué), à part chez charlyUMP et quelques prohibitionnistes patentés (l’humanité est un tout). En gros, il n’est plus si dramatique qu’un adolescent fume quelques joints avec ses potes…
En revanche, et c’est là l’aspect ambivalent de cette évolution, le cannabis est plus ou moins devenu (dans mon quotidien de parisien du moins– je précise la portée limitée de cette analyse) une option de djeune qui paraît tout de suite plus suspecte quand elle touche un adulte.
Ce petit « relâchement » n’est donc finalement pas une avancée si décisive que cela dans l’acceptation de ce produit.
Ainsi, on a glissé vers deux attitudes majoritaires et pas si engageantes que ça.
En gros, voilà les cas d’école :
- Soit c’est un ado et comme on dit, « ça lui passera, c’est de son âge ».
- Soit c’est un adulte et là, les insinuations deviennent plus pressantes, « Ah, tu fumes toujours ? » plus d’autres perles sur une thématique allant du simple « blocage » à tous les affres de la « puérilité ».
J’ai vu beaucoup de gens autour de moi qui, prenant de l’âge, se résignent, se forcent parfois à changer de pratique (stopper la fume et se rabattre sur la tise), plus pour répondre à cette insidieuse pression sociale, qui fait du consommateur d’herbe un perpétuel ado en devenir et non un adulte « fini » et responsable, que par choix délibéré. C’est remarquable sur l’ironie que certains anciens fumeurs peuvent avoir sur leurs anciennes habitudes cannabiques. Ainsi, le cannabis ne serait, d’après ces consciences sevrées, qu’un dérivatif puéril qui ne saurait s’inviter au delà du vingtième printemps. « J’ai passé l’âge » restant une des illustrations sobres de ce point de vue.
C’est ce qui m’amène à une théorisation révolutionnaire. Contrairement à ce qu’on raconte sur les forums de l’UMP, il faut de la volonté et une sacrée force de caractère pour continuer à se …. droguer.
PS : Je précise que l’auteur de ces quelques lignes n’a rien d’un grabataire (30 ans) et qu’il compte bien tenir bon.
Greetings,