Le Républicain Lorrain
Justice - correctionnelle
Culture de haschisch en chambre aménagée
Pour ne plus avoir à fréquenter le milieu des dealers, Michael cultivait son cannabis en chambre...
NANCY.- Avant, Michael était "accro" à l'héroïne. Pour se désaccoutumer, il a entrepris une cure de désintoxication basée sur des produits de substitution et un peu de haschisch. Hier, le jeune homme comparaissait devant le TGI de Nancy pour importation, détention et usage de stupéfiants. Ingénieux et persévérant, il avait aménagé une petite serre dans une chambre de la maison.
Muni d'un catalogue pratique obtenu sur Internet et de quelques semences, le garçon s'était lancé dans la culture du cannabis. Après deux essais infructueux, ses efforts devaient être récompensés: la police découvrait dans sa chambrette 35 beaux plants de cannabis femelle, ceux qui produisent la substance hallucinogène. Rien ne manquait à l'installation, ni la minuterie pour déclencher une lumière artificielle, ni le papier réfléchissant pour optimiser l'effet du soleil. Michaël avait en quelque sorte les pouces verts.
Les vertus de l'auto-production
Hier, Mme Stragier, qui ne pouvait réprimer un sourire, a demandé au garçon d'expliquer les raisons profondes de cette culture en chambre. "J'avais lu dans un magazine spécialisé que l'auto-production était le meilleur moyen pour sortir du système drogue-dealer. Donc je n'avais plus à fréquenter ce milieu". M. Michel, au banc du ministère public, tout en saluant la persévérance de l'apprenti jardinier, a requis huit mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve, tandis qu'en défense, Me Massé a confirmé que le Circ (Cercle d'information et de recherches cannabiques) prônait vraiment l'autoproduction pour décrocher du milieu.
Le tribunal a condamné Michael à la peine réclamée.
Paru le : 24/06/03 (Briey / Actualité)