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Destruction record de 5.000 pieds de cannabis à la Réunion
SAINT-DENIS-DE-LA REUNION, 5 fév (AFP) - Des gendarmes de la Réunion ont détruit mercredi à Mafate plus de 5.000 pieds de cannabis correspondant à la plus importante saisie opérée dans l'île, a-t-on appris de source judiciaire.
Appelé à la Réunion "zamal" et consommé de plus en plus par les jeunes, le cannabis est planté principalement dans l'intérieur de l'île, dans les cirques de Mafate, de Salazie ou de Cilaos, des zones souvent inaccessibles autrement qu'à pied. La descente de gendarmes à Mafate a fait suite aux informations données par un agent de l'ONF (Office national de forêts) qui avait remarqué une plantation de plusieurs centaines de pieds.
Après un repérage des lieux par hélicoptère, une quinzaine de gendarmes sont intervenus dans quatre plantations totalisant 5.247 pieds de 50 cm à 2,5 m de haut. Découpé à la tronçonneuse et au sabre à cannes, l'ensemble a été ensuite arrosé d'essence et brûlé sur place. La valeur marchande de la saisie n'a pas été communiquée par les gendarmes.
Quatre personnes, des petits agriculteurs âgés de 25 à 46 ans, ont été interpellées dont trois placées en garde à vue. Au domicile de l'un d'entre eux, huit "fagots" de cannabis séchés, soit environ 2,5 kg, ont été saisis. Le "zamal" est vendu à la Réunion parfois sur pied, parfois emballé dans des petits rouleaux de papier journal de 20 à 30 euros. Pour bon nombre de Réunionnais, le zamal fait partie de la "tradition" de l'île. Une enquête réalisée l'an dernier par l'Observatoire régional de la santé souligne qu'un garçon sur trois et une fille sur quatre affirment en avoir déjà consommé.
Les producteurs sont souvent des agriculteurs qui expliquent toujours à la barre du tribunal correctionnel planter le zamal pour "nourrir les poules", même lorsqu'ils ont plusieurs centaines de pieds.
Selon le rapport de l'Observatoire, il n'existe toutefois pas des réseaux très élaborés de dealers et souvent la vente de quelques rouleaux est un moyen de financer sa propre consommation. Le plus grand danger pour les spécialistes est le mélange de zamal au rhum ou à des médicaments, une pratique qui a tendance à se développer chez les jeunes.