INTRODUCTION
1995-96 : cela fait presqu'un siècle (presque quatre générations) que nous vivons dans un système prohibitionniste , c'est-à-dire qui interdit et pénalise l'usage, le commerce et la production de certains produits considérés comme "dangereux pour la santé". Nous ignorons souvent l'essentiel de ce qui a réellement motivé sa mise en place. Or, quand on creuse cet aspect, on se rend compte que les réelles motivations de départ ne sont pas le souci de la santé publique, ni un souci éthique, mais bien des motivations économiques ou de contrôle social anti-démocratiques.
Ainsi, le cannabis a-t-il été interdit aux Etats-Unis (pays à la base du système prohibitionniste) en 1937 afin d'organiser un contrôle social et policier efficace sur des Mexicains consommateurs de cannabis de plus en plus nombreux à traverser le Rio Grande à la recherche d'une meilleure vie. Les Etats-Unis, eux, ne pensaient qu'à limiter et contrôler cette population qui devenait encombrante pour une économie digérant encore les conséquences de la crise de 1929.
Après la guerre, les Américains exportent de par le monde cet interdit social malsain et pervers. Conséquences : accroissement affolant de la consommation et du commerce (du fait des prix prohibitifs), création de mafias devenant de plus en plus dangereuses pour notre système démocratique, emprisonnement de milliers et milliers de jeunes -principalement des quartiers défavorisés- pour cause d'usage ou détention de "drogue", déstabilisation des pays producteurs...
Arrêtons la politique de l'autruche !
La prohibition rejette également tous les consommateurs de substances illicites dans la clandestinité . Cette clandestinité handicape fortement le travail curatif sérieux, mais aussi le travail de prévention. Elle occulte en outre les questions de société qui devraient surgir des "mal-être" que nous connaissons. Et les "drogués" deviennent des boucs émissaires de collectivités droguées aux médicaments, aux excitants de tous ordres, à l'alcool, au tabac, aux antidépresseurs, à la télévision, à...
N'avons-nous pas, pendant des générations, fait reposer un mauvais interdit sur des bases douteuses ? N'est-il pas temps de lever le voile opaque qui empêche de travailler correctement sur les vrais enjeux ? Le discours de "la guerre à la drogue" est-il tolérable alors qu'il concerne notamment des toxicomanes qui sont des citoyens ni plus mauvais ni meilleurs que les autres ? Combattons la politique de l'autruche et les options qui accroissent le nombre des victimes de la drogue et la puissance des mafias.
Si nous nous engageons sur cette autre voie, celle-ci doit être soigneusement étudiée. La dépénalisation (ou la légalisation) n'est qu'une mesure parmi d'autres. Il faudra sans doute faire les choses par paliers, avec comme objectif principal la diminution de la consommation et des risques y liés.
Si nous optons pour une autre voie que la prohibition, c'est pour mieux aborder le problème et tenter de diminuer l'escalade que nous vivons aujourd'hui. Dépénaliser (ou légaliser) n'est pas encourager à la consommation. C'est un choix politique qui table sur la responsabilité des citoyens.
Si on pouvait dire ceci en france...
A ceux qui veulent visiter le site qui milite pour la légalisation en belgique

De très bonne idées...
++
RaZoR