Voici les réponses de Dominique Voynet candidate des Verts. Pour en savoir plus consultez le site dédié à la campagne d'appel au vote de la FIDL
Dominique Voynet (Les Verts)
1- Quelle est la position de votre parti face à la situation des lycéens sans papier et à leur expulsion ?
De la même manière que je m’étais engagée avec le Réseau Education sans Frontière contre l’expulsion des enfants scolarisés sans papier, je m’oppose évidemment à l’expulsion des lycéens qui sont dans le même cas.
2- Quelle est la position de votre parti concernant les droits des homosexuels ? (notamment concernant le mariage et l’adoption)
Le mariage et l’adoption pour les couples de mêmes sexes font partie de nos revendications depuis très longtemps et nous sommes le premier parti politique en France à avoir pris cette position. C’est une simple question d’égalité des droits. Nous souhaitons qu’une loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe soit votée au cours des 6 premiers mois de la prochaine mandature.
3- Qu’envisagez-vous pour combattre le racisme et les discriminations ?
Combattre le racisme et les discriminations c’est d’abord poursuivre sans relâche les auteurs d’actes ou de propos discriminants devant les tribunaux et redonner force aux outils juridiques existants. Je veux une évaluation continue de ces outils et une analyse des dysfonctionnements constatés. Je veux que notre pays reconnaisse pleinement la diversité et la non-discrimination, des langues, des minorités, des modes de vie, des cultures. A ce titre, je veux assurer la formation des juristes, des policiers et des administrations aux questions de discriminations.
Pour être plus concret, je plaide pour un aménagement complet de la charge de la preuve dans le contentieux civil en matière de discrimination. Je souhaite la réintégration dans l’espace politique et juridique commun des politiques en direction des personnes en situation de handicap. Je veux reconnaître pleinement les langues minoritaires. Je souhaite l’abrogation de l’ensemble des dispositifs légaux contre les libertés adoptés depuis 2001 (la loi de sécurité intérieure et ses mesures discriminantes contre les gens du voyage, les personnes sans domicile, les jeunes, les prostitué-es ; les lois contre l’immigration , les lois concernant l’enfermement des mineurs et leur responsabilité pénale doivent notamment être immédiatement remplacées par un système législatif respectueux des droits de chacun-e dans la société française).
4- Prévoyez-vous des mesures pour lutter contre la violence scolaire ?
Pour lutter contre les violences scolaires, je pense qu’il faut en premier renforcer le personnel d’encadrement. Mais cela ne règlera pas la question de l’origine de cette violence, dont notre société est trop souvent imprégnée, milieu scolaire compris, et ne donnera pas de solution à long terme.
Il est donc indispensable de passer à une autre façon d’enseigner en développant les activités de coopération et de solidarité au détriment des activités de compétition, par exemple en augmentant les temps de travail en commun (y compris pour les enseignants) et le travail sur projet sur le modèle des Itinéraires de Découverte.
L’initiation des élèves à la communication non violente et à la médiation scolaire doit être encouragée à tous les niveaux du système éducatif.
5- Etes-vous pour la légalisation du cannabis ?
Je plaide en faveur d’une dépénalisation de l’usage de toutes les drogues et la légalisation du cannabis.
Je précise qu’il ne s’agit nullement de pousser à la consommation du cannabis, mais de rompre avec une politique passablement hypocrite et inefficace.
Il a fallu des années de discussion pour faire admettre que la MILDT devait se préoccuper d’abord des personnes, souvent polytoxicomanes (usant et abusant tour à tour de drogues différentes) et rompre avec une approche « par produit », distinguant de façon arbitraire entre les drogues aujourd’hui légales : alcool, tabac , psychotropes (dont les Français sont quand même les consommateurs les plus enthousiastes en Europe !) et celles qui ne le sont pas, cannabis ou cocaïne. Je ne veux pas rentrer dans le débat sur la « dangerosité » de chaque produit. Parce que le débat est complexe. S’il est exact que le tabac, ou l’alcool, tuent beaucoup, beaucoup plus que le cannabis, il est juste aussi de reconnaître que les « produits » mis aujourd’hui sur le marché n’ont plus grand chose à voir avec l’herbe cultivée sur le balcon par les « babas cools » des années 70. En vérité, tous ces produits sont suceptible de provoquer l’addiction, avec des conséquences sur la santé de l’usager, sur sa sécurité, et sur celle des autres, en cas de conduite de machines sur le lieu de travail, ou de véhicules sur la voie publique.
Il en va de la responsabilité de chacun d’être conscient des risques d’accoutumance, d’assuétude, de la responsabilité des parents d’informer leurs enfants, de la responsabilité des pouvoirs publics, des enseignants, des services de santé, de les y aider, en apportant des éléments précis sur les risques.
6- Votre parti est-il favorable ou défavorable à une augmentation des moyens alloués aux ZEP ?
Pour les ZEP, il faut évidemment augmenter les moyens qui leurs sont alloués. J’ajouterais que l’École doit proposer en Z.E.P des ateliers de pratique, afin de restaurer l’égalité devant le savoir. je veux lancer un appel à projets d’équipes auprès des établissements scolaires notamment en ZEP pour que les établissements soient labellisés sur la base des quatre objectifs suivant : le développement des activités culturelles et de la créativité dans l’enseignement ; l’introduction à l’école de la culture du débat et de la recherche du consensus ; la mobilisation des parents comme principaux partenaires éducatifs au travers de projets pédagogiques ; l’ouverture à la société et aux partenariats en particulier avec les mouvements d’éducation populaire.
Il faut également développer dans les universités des formations spécifiques concernant la médiation scolaire et familiale, afin d’avoir à la disposition des établissements école, collège et lycée, des formateurs à la médiation, aux compétences reconnues.
7- En matière d’emploi, prévoyez-vous des mesures pour que les jeunes ne soient pas toujours les premières victimes de la précarité ?
Je pense à deux mesures contre la précarité des jeunes. Tout d’abord, je souhaite l’adoption d’un loi encadrant les stages, afin que leur usage cesse d’être une forme d’emploi hyper-précaire.
Ensuite, pour éviter des situations d’absence totale de revenu pour certains moins de 25 ans, je veux étendre, sur des critères identiques à ceux du RMI, une allocation d’autonomie de jeunesse pour les 18-25 ans.
8- Enfin, pourriez-vous nous donner une seule bonne raison de voter pour vous ?
Votre dernière question me fait sourire tant il est impossible de vous répondre avec une seule formule. Comme vous êtes un syndicat de lycéens, je m’adresse à la génération qui sera aux responsabilités dans quelques années. Il vous renviendra de résoudre bien des questions que les responsables d’hier et d’aujourd’hui ont rejetés sur vos bras. Mon engagement politique en faveur de l’écologie et de la planète, je l’ai pris pour que, dès aujourd’hui, nos décisions offrent un monde plus responsable, plus juste, plus solidaire et plus vivable pour les générations que vous représentez. Ce que je défends aujourd’hui, vous aurez, j’en suis certaine, à le poursuivre voire l’amplifier. La seule bonne raison de voter pour moi, c’est de vous demander si, au regard des enjeux environnementaux et des déséquilibres sociaux, le monde que je défends, forcément plus écologique, forcément plus solidaire, est bien celui que vous voulez plus tard. C’est une révolution écologique qui est à l’ordre du jour !
source:http://www.lyceens.org/modules/news/article.php?storyid=491