Plan B Plan BLAIR ???

Le forum général du site. Si vous ne savez pas où poster, c'est probablement ici.

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VOTONS OUI meme si ...

Messagepar El-niño » 19 Avr 2005, 19:14

Merci Daniel, tu m'as aidé à mieux comprendre !
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar daniel » 19 Avr 2005, 23:01

C'est pas évident pour tout comprendre... :D

Lors par ex des discussions des groupes locaux d'Attac avant le vote des militants on peut déplorer que les adhérent se soient tout de suite focalisé sur le "libéralisme " de ce traité/Constitution
Par définition pour les militants du PC et LCR très actifs dans l'assoc le TCE c'était la Constitution Giscard donc forcément un truc ultra-libéral a rejeter point barre
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Messagepar Thrand » 19 Avr 2005, 23:26

Dès le 3ème article, c'est clairement mentionné :
ARTICLE I-3
L'Union offre à ses citoyens [...] un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.

C'est pas du libéralisme, ça ?
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Messagepar kriiizzz » 20 Avr 2005, 02:23

Les avancées obtenues par la France. La France avait, alors, ainsi pu obtenir un certain nombre de dispositions auxquelles elle était tout particulièrement attachée, malgré les grandes réserves exprimées par certains de nos partenaires :
un article permettant d’adopter une loi européenne sur les services publics dans le respect du droit qu’ont les Etats membres « de fournir, de faire exécuter et de financer ces services. » (article III-122).

dis moi tu t'es pas gourré d'article ? voilà ce que j'ai moi sur cet article:
Code: Tout sélectionner
SECTION 4
AGRICULTURE ET PÊCHE
Article III-121
L'Union définit et met en œuvre une politique commune de l'agriculture et de la pêche.
Par produits agricoles, on entend les produits du sol, de l'élevage et de la pêcherie, ainsi que les
produits de première transformation qui sont en rapport direct avec ces produits. Les références à la
politique agricole commune ou à l'agriculture et l'utilisation du terme "agricole" s'entendent comme
visant aussi la pêche, eu égard aux caractéristiques particulières de ce secteur.
[color=#ff001f]Article III-122
1. Le marché intérieur s'étend à l'agriculture et au commerce des produits agricoles.
2. Sauf dispositions contraires des articles III-123 à III-128, les règles prévues pour
l'établissement du marché intérieur sont applicables aux produits agricoles.
3. Les produits énumérés à l'annexe I∗ sont soumis aux articles III-123 à III-128.
4. Le fonctionnement et le développement du marché intérieur pour les produits agricoles
doivent s'accompagner de l'établissement d'une politique agricole commune.[/color]

je lis, m'informe et aime bien vérifier par moi même, j'en ai lu bcp des articles, via des renvois tels celui là, ca permet d'avoir une autre lecture de ce traité (appellons un chat un chat, ce n'est ni plus ni moins qu'un traité de plus).
peux-tu me dire daniel quel article lire pour avoir une idée de la future politique européenne concernant l'AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services) ?
l'autre renvoi aussi ne renvoie pas vers le sujet de ton texte (l'article I-48)
j'ai p't'être bien des pb de compréhension dans la numérotation mais pour moi article III-122 par exemple c'est dans la partie trois, le titre trois quoi, et article 122
article Ca m'intéresse... 'ci
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Messagepar Anonymous » 20 Avr 2005, 04:36

vous faites de la peine avec vos arguments, un p'tit site sympa pour comprendre ou va mener le vote oui si il avait le malheur de passer

http://www.campus.attac.org/IMG/swf/rou ... tion-2.swf
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Messagepar aligator427 » 20 Avr 2005, 06:40

Lol Cybere j'espère que tu n'as pas trop de peine. Pour ma part j'aime bien les longues discussions, je préfère ça à du "pré-mâché" comme on peut en trouver pas mal sur les sites des partisans du oui comme du non.
Cela dit le concept du site que tu nous indiques est une riche idée.
K : voilà les références des articles que tu demandais (relatifs aux services publics si j'ai bien compris) : III-166-2 et III-167-1
Quand on voit la longueur des phrases on se demande si Giscard a voulu jouer à Proust. Hélas le style est bien moins élégant. C'était un clin d'oeil à Daniel qui nous dit en gros qu'Attac est noyauté par des trotskystes et des staliniens qui font une opposition de principe au TCE parce que c'est Giscard qui a dirigé les travaux. Moi ce qui me gêne ce n'est pas que ce soit lui en particulier... mais plutôt qu'il l'ai fait en notre nom, alors qu'il n'avait pour cela aucune légitimité "démocratique". C'est qui ce type, un président à la retraite, un président de conseil régional d'Auvergne, un expert auto-proclamé de la construction européenne ? Pour bien faire, on aurait du élire au suffrage universel les représentants chargés d'élaborer cette constitution.
Si le non gagne, tout le monde va quitter la France. (Johnny Halliday, 2 mai 2005)
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar Anonymous » 20 Avr 2005, 06:45

Toujours la meme rengaine des nonistes...

je vote non parce que l'europe est trop libérale. et puis ca va casser le service public etc...

Premierement, qu'il y ait plus de concurrence en France c'est pas un mal!

fini les vols Air Inter pour les vols interieurs en france qui coutait bonbon
fini l'unique opérateur téléphonique et bienvenue au free, neuf tel etc .
fini bientot edf et sa politique d'Etat tout nucléaire!
fini bientot la poste et son service plétorique et archaique!

L'europe c'est l'unique moyen de réformer la france en la poussant au Q!

a tous les nostalgiques du communisme allez acheter une Traban( et attendez la 3 ans...)!
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar aligator427 » 20 Avr 2005, 09:08

Hé mec c'est pléthorique (du grec pléthôré = surabondance d'humeurs). Si je le sais c'est parce que cette putain d'éducation nationale (oui un service public peu rentable) m'a donné la chance d'étudier le grec ancien (une langue d'un intérêt commercial relativement faible).
J'en reviens pas de lire ces discours carricaturaux sur le service public. Alors pour toi tous les fonctionnaires sont des planqués qui se tournent les pouces en attendant l'heure de la sortie ?
Parlons téléphonie : je te renvoie à ce petit texte révélateur des procédés des opérateurs "privés" que tu adules. Free : pour eux la liberté n'est qu'un slogan
Côté transports en commun, les britanniques ont testé la privatisation du rail... tu te souviens des derniers accidents peut-être ?
Parlons électricité : loin d'en finir avec le tout nucléaire, nous allons vers l'ère du "tout nucléaire géré par des compagnies privées". Ce qui signifie que la sécurité des installations sera sacrifiée sur l'autel de la rentabilité.
Quand aux services pléthoriques de la Poste... et bien grâce à eux la dernière habitante de Molines en Champsaur (Hautes-Alpes) continuait à recevoir son courrier. Demain, il y aura les endroits rentables avec pléthore d'opérateurs. Et puis les zones grises, le rural profond où plus personne ne viendra distribuer le courrier. Où on ne changera plus les canalisations d'eau (car c'est là qu'elles sont les plus longues rapportées au nombre d'utilisateurs).

Enfin pour conclure sur le communisme... j'ai la triste impression que cette Europe qu'on nous concocte cumule les inconvénients de la bureaucratie communiste (cf. la loghorée de directives) et ceux du libéralisme.
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar S0r0N » 20 Avr 2005, 09:15

JoeySax a écrit:Toujours la meme rengaine des nonistes...

je vote non parce que l'europe est trop libérale. et puis ca va casser le service public etc...

Premierement, qu'il y ait plus de concurrence en France c'est pas un mal!

fini les vols Air Inter pour les vols interieurs en france qui coutait bonbon
fini l'unique opérateur téléphonique et bienvenue au free, neuf tel etc .
fini bientot edf et sa politique d'Etat tout nucléaire!
fini bientot la poste et son service plétorique et archaique!

L'europe c'est l'unique moyen de réformer la france en la poussant au Q!

a tous les nostalgiques du communisme allez acheter une Traban( et attendez la 3 ans...)!


Paye ton cliché du partisan du non, bolchévique avec le couteau entre les dents. Tu parlais de discours à deux euros mais c'est encore bien cher payé pour lire ça.

L'exemple de l'Irlande dans ton précédent post c'est typiquement celui à ne pas suivre. Ce pays s'est développé en parasite de l'union européene en pompant tout ce qu'il pouvait comme subventions et en pratiquant le dumping social pour attirer les entreprises (d'informatique notamment) au détriment des autres pays de l'Union.

A ce propos, c'est d'autant plus drôle de lire que si la France vote non, elle restera sur les bas côté de l'europe étant donné que les deux seuls pays qui financent l'europe sont la France et l'Allemagne. Je vois mal l'EU se priver de son principal bailleur de fond. C'est d'ailleurs pour ça que le non Français aura un poids.

On va pas revenir 40 fois sur les bienfaits supposés de la libre concurence vu que ça a déjà été débattu dans le post d'a côté mais il suffit de regarder dans les pays où l'éléctricité, le rail sont entre les mains du secteur privé pour s'appercevoir que c'est une catastrophe. L'exemple des marchés de l'eau en France devrait te suffire si tu prenais la peine de te renseigner.
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VOTONS OUI meme si ...

Messagepar Che Bleu » 20 Avr 2005, 09:28

Mouais, c'est pas parce qu'il y ades abus que la concurence est forcement a proscrire, et c'est probablement sur le terme "non faussé" que nos divergeances d'interpretation sont les plus criants.
Cela dit, y aussi des examples positifs de concurence et de monopoles qui tombent et celui du net en France qui il n'y a que deux trois ans etait encore a la traine de l'europe merci à l'entreprise la plus endetée au monde, pour se situer grace a d'autres qui prennent des risques et se bougent dans l'un des pays les plus connectés et les plus equipés en europe…
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar daniel » 20 Avr 2005, 20:30

[
quote="kriiizzz"]



peux-tu me dire daniel quel article lire pour avoir une idée de la future politique européenne concernant l'AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services) ?
l'autre renvoi aussi ne renvoie pas vers le sujet de ton texte (l'article I-48)
j'ai p't'être bien des pb de compréhension dans la numérotation mais pour moi article III-122 par exemple c'est dans la partie trois, le titre trois quoi, et article 122
article Ca m'intéresse... 'ci


La Directive services continue son chemin , la elle vient d'etre sérieusement amendée par le Parlement voir Libé de ce jour
En dernière instance c'est le Conseil des Ministres qui l'adoptera en 2007 ?
Avant ce stade les experts des pays sont aussi consultés
En occurrence je ne sais pas lesquels : DGCCRF (les Fraudes) , le Ministère du travail etc.
Pour les syndicats il y a moyen d'intervenir au Parlement
Auprès de la Commission puis auprès des experts
De toute façon les organismes concernés syndicats assoc de consommateurs sont consultés en réunion avec la Commission
On peut aussi écrire au Parlement et a la Commission ou demander aux syndicats concernés de le faire
Une Directive ça peut s'élaborer en plusieurs années surtout si le Parlement fait sa mauvaise tête
Avec le TCE le role du Parlement devrait etre renforcé

...

Raccourci vers : http://www.liberation.fr/page.php?Article=290872


La directive Bolkestein, d'un bord à l'autre

Revu et corrigé, le projet irrite libéraux et conservateurs au Parlement européen.

Par Julie MAJERCZAK

mercredi 20 avril 2005 (Liberation - 06:00)

Bruxelles (UE) correspondance



«Principe du pays d'origine» contre «reconnaissance mutuelle». Les députés européens ont entrepris hier de décortiquer la série d'amendements présentée par l'eurodéputée allemande Evelyne Gebhardt (Parti socialiste européen), rapporteure de la version corrigée de la directive dit Bolkestein sur la libéralisation des services. Sa remise à plat radicale désoriente les eurodéputés libéraux et conservateurs, qui défendent l'ouverture du marché des services, censé doper la croissance et l'emploi.
Evelyne Gebhardt propose de remplacer le très controversé principe du pays d'origine ­ qui permettrait à une entreprise de proposer ses services dans toute l'Union européenne en respectant sa seule loi nationale ­ par un autre principe, celui de la «reconnaissance mutuelle». Principe en vertu duquel le professionnel qui propose ses services à l'étranger doit respecter le droit du travail et le droit social du pays d'accueil (Libération du 14 avril). L'eurodéputée allemande propose également qu'une série de professions fasse l'objet d'une harmonisation minimale.
Les socialistes et les Verts ont plutôt bien accueilli ces modifications en profondeur du texte de Bolkestein. A l'inverse des parlementaires de droite, dont l'objectif primordial reste, comme l'a rappelé l'un d'eux, «de permettre aux prestataires de proposer leurs services dans les pays de l'UE avec le minimum d'interférence». «Il faut que le champ d'application soit le plus large possible», a insisté le Britannique Malcolm Harbour. «Le Parlement ne doit pas être un grain de sable qui empêche l'intégration économique», a plaidé son collègue finlandais Alexander Stubb. Du côté du groupe libéral, on ne sait pas non plus sur quel pied danser. Tout en se disant «prêt au compromis», le groupe a rappelé qu'il restait «attaché au principe du pays d'origine» pour lequel il propose des périodes de transition de cinq à dix ans selon les secteurs.
La première lecture du texte n'est pas attendue avant la rentrée. Et, selon Evelyne Gebhardt, le processus d'adoption de la directive ne sera pas bouclé avant fin 2006.





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Messagepar El-niño » 20 Avr 2005, 20:41

Mon avis qui n'engage que moi est qu'il est trop tard pour reculer et donc voter non sur le plan général et économique.

Niveau cana, je pense qu'on aura beaucoup à gagner avec l'europe...
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar daniel » 20 Avr 2005, 20:43

^Cybere^ a écrit:vous faites de la peine avec vos arguments, un p'tit site sympa pour comprendre ou va mener le vote oui si il avait le malheur de passer


Une petite explication :D


Libération : Derrière le social, la nation

Raccourci vers : http://www.liberation.fr/page.php?Article=290807



Le non de gauche sur la Constitution exprime la défense d'un imaginaire
national républicain.
Derrière le social, la nation

Par François DUBET


mercredi 20 avril 2005




Partout en Europe, les choses semblent claires : les adversaires de la
Constitution sont les souverainistes refusant que la nation cède une part
d'indépendance. C'est le cas des conservateurs britanniques identifiant la
défense de la Grande-Bretagne au marché le plus radical, et des partis
populistes d'extrême droite défendant leurs racines à l'abri des Etats et
des barrières qui les protègent. C'est aussi le cas des communistes
historiques reprenant en main une CGT trop séduite par la Confédération
syndicale européenne ; sur ce plan, rien n'a changé sauf la rhétorique,
l'antilibéralisme remplaçant les «revanchards allemands». Pour le reste, les
partis libéraux, les partis socialistes et la plupart des syndicats
acceptent un projet de Constitution, sans doute imparfait, mais certainement
plus démocratique et pas moins social que ne le furent les traités
successifs, y compris de traité de Nice, qui nous régissent et qui resteront
si le non l'emporte.
Partout, les choses semblent «normales», sauf en France où s'installe un non
de gauche identifié au refus du libéralisme sauvage, à la défense du service
public et des acquis sociaux arrachés au fil de l'histoire et de ses luttes.
En France, les revendications et les inquiétudes sociales traditionnellement
portées par la gauche basculent vers la défense d'une identité nationale :
le social devient national. On peut penser que la «spécificité française»
suffit à comprendre et à justifier cette bizarrerie. On peut aussi se
demander si cette défense d'un modèle social n'est pas, en réalité, la
défense d'un modèle national dont l'affaiblissement donne aujourd'hui le
vertige à ceux qui s'y sont identifiés.
Au-delà de la critique du libéralisme, dont une Constitution pourrait
toujours mieux nous préserver qu'une addition de traités de libre-échange,
le non de gauche exprime la défense d'un modèle républicain national ancré
au coeur de notre imaginaire politique. Plus que bien d'autres pays sans
doute, la France a construit une démocratie, une «communauté de citoyens»
dans le cadre d'un Etat national républicain conçu comme l'intégration
progressive d'une économie nationale maîtrisant ses échanges et sa monnaie,
d'une souveraineté politique autonome et puissante quand la France avait un
empire colonial, et d'une culture nationale largement identifiée à
l'universel. Ce fut la France de Jules Ferry, premier instituteur
républicain et ministre des Colonies, celle de De Gaulle incarnant la
«grandeur», et celle du Parti communiste mêlant le combat de la classe
ouvrière à l'affirmation de l'indépendance nationale. Cette France-là fut
aussi identifiée à une fonction publique beaucoup plus républicaine que
démocratique, gérée par des fonctionnaires plus que par des élus, et la
plupart de ses institutions, l'école, la SNCF, EDF... ont tiré leur
légitimité du fait qu'elles incarnaient la nation et son unité. Longtemps,
leurs agents étaient moins au service du public et des usagers qu'ils
n'étaient au service de l'intégration nationale, ce qui leur a conféré
quelque chose de «sacré» puisqu'ils travaillaient pour la République, la
nation et la Raison. La République a combattu l'Eglise au nom de la
tolérance laïque, mais, dans une large mesure, elle s'est substituée à elle
comme figure de la transcendance de la Raison et de l'unité de la communauté
nationale.
C'est cette représentation de la vie sociale qui se défait aujourd'hui. Quel
que soit le jugement que l'on porte sur la globalisation, et l'on a bien des
raisons d'être inquiet, il est clair que l'économie française est ouverte
aux quatre vents : les Français produisent pour l'exportation et consomment
des produits importés. Pour beaucoup de tenants du non, même si la France
n'est plus un empire, elle ne peut se résoudre à n'avoir que l'autonomie que
lui confère sa puissance. Quant à la culture nationale, elle résiste mais
prend eau de toute part : les industries culturelles mondiales, pas
seulement américaines, irriguent notre vie quotidienne, les migrants veulent
sans doute s'intégrer dans la société française, mais ils ne souhaitent plus
se fondre dans un «modèle français» reléguant leur identité dans la seule
sphère privée. Dès lors, cet imaginaire national républicain se défend car
tout paraît le menacer. Les sages appels altermondialistes aux régulations
économiques internationales ne résistent pas à un anticapitalisme radical
qui n'est même plus associé à un projet révolutionnaire. Sous prétexte de
refuser l'ultralibéralisme, tous les «autres», du dedans ou du dehors,
apparaissent comme des ennemis potentiels. Les revendications culturelles
sont d'emblée rejetées dans l'enfer du communautarisme, même si nous
devenons, nous aussi, de plus en plus communautaires quand une bonne partie
de la gauche ne trouve rien à redire à un manifeste contre le «racisme
antiblanc» et à la xénophobie banale contre l'entrée de la Turquie.
Dans ce contexte, tout ce qui paraît menacer le service public n'est pas une
simple défense corporatiste, c'est une atteinte au modèle républicain et,
au-delà, à la nation et à ce qu'elle a de sacré pour ceux qui l'incarnent.
Effleurer l'école d'une réforme, c'est démanteler le service public,
accroître l'autonomie des universités, c'est livrer l'éducation au marché,
toucher à la SNCF, c'est briser l'unité du territoire, rappeler aux
agriculteurs qu'ils exportent plus qu'ils n'importent, c'est porter atteinte
à leur honneur, dire qu'EDF vend ses technologies, c'est servir la France,
dire qu'il s'agit d'une stratégie capitaliste planétaire, c'est humilier une
entreprise. Décentraliser, c'est démanteler le territoire, reconnaître les
langues régionales, c'est décomposer la culture nationale. Quant à
l'individu démocratique, il devient la cible de toutes les critiques, réduit
au rang de «client» quand il se manifeste dans les institutions de la
République. Les droits des élèves et de leurs parents détruiraient l'ordre
républicain, les «foulards» et autres signes devraient être tenus aux marges
de l'espace public alors même que la ségrégation dans les villes françaises
se rapproche obstinément de celle des Etats-Unis, en faisant valoir leurs
droits, les malades porteraient atteinte à la grandeur des professions
hospitalières...
Ceux qui appellent au non de gauche ont souvent voulu une laïcité dure
envers les migrants, ils veulent que l'on ne touche ni à l'école, ni à
l'hôpital, ni aux statuts des services publics et des grandes entreprises
protégées, non seulement parce qu'il s'agit là d'intérêts corporatistes
normaux et légitimes, mais parce que ces positions sont le garant de la
République nationale et de l'honneur de ses serviteurs. Toute réforme
devient le cheval de Troie de l'étranger et de l'ultralibéralisme ; s'y
opposer, c'est défendre la République nationale. Ainsi, des craintes et des
revendications sociales deviennent-elles des causes transcendantes, pendant
que des revendications sociales se hissent au rang de cause nationale.
L'imaginaire national-républicain transforme des revendications sociales en
défense de la nation, il fait de la défense de cette construction politique
nationale une cause sociale.
Quand la défense d'un imaginaire national-républicain se coule dans une
rhétorique anticapitaliste radicale, on finit par ne pas voir qu'une grande
partie de la gauche est tout simplement devenue conservatrice, arc-boutée
sur un modèle qui donne du sens et de l'honneur, du «sacré», au service
public. Puisque c'est la nation qui est en jeu, parlons-en car elle emporte
tout sur son passage. Les uns défendent la nation comme République et comme
«civilisation», les autres comme communauté et comme «culture». Les uns
disent non au nom d'une nation identifiée à l'universel et à l'intégration
sociale républicaine, les autres disent non au nom de la communauté quand ce
n'est pas de la race. Mais cette opposition radicale des deux non n'empêche
pas qu'elle soit liée par la nation et qu'elle agite souvent les mêmes
peurs. Aujourd'hui, la représentation de la République nationale compte plus
que les faits et ne voit-on pas l'Europe être accusée de fomenter les
délocalisations alors qu'elle peut être le seul espoir de les freiner ?
L'autre gauche, celle du oui, paie aujourd'hui sa timidité. Elle a
accompagné l'économie de marché sans assumer idéologiquement ce choix comme
celui d'une social-démocratie moderne, elle a pris en charge les plus
démunis sans jamais accepter de rompre avec ses bataillons traditionnels.
Aujourd'hui, elle semble presque muette, ses clientèles la lâchent, comme en
avril 2002, sans que les plus démunis votent ou votent en sa faveur. Il
faudra bien qu'elle se décide à affirmer pleinement ses choix et l'on
aimerait l'entendre prendre en charge l'avenir de l'Europe et le sort des
plus faibles plutôt que la peur de la catastrophe si le non l'emporte. Tout
ceci n'invite pas forcément à voter oui. Mais encore faut-il voir que,
derrière le non «social», c'est notre imaginaire national qui est en jeu,
bien plus que nos idéaux de justice et d'égalité.
Si c'est la nation qui est au centre, le oui de gauche doit montrer qu'elle
se défendra mieux dans l'Europe que seule. Elle doit surtout montrer que
tout le mal ne vient pas du dehors et qu'il nous appartient toujours de
construire une société plus démocratique, des services publics plus
efficaces, plus porteurs de justice, et que la reconnaissance et la place de
leurs agents en sortiraient plus fortes que d'un repli nostalgique. On
attend que le oui de gauche ait un dessein, celui d'un monde plus juste et
mieux protégé, et qu'il ait une mémoire, celle de la paix sur un continent
qui ne fut que guerres. La Constitution doit être défendue comme un projet,
pas comme un contrat d'assurance.

François Dubet est sociologue

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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar daniel » 20 Avr 2005, 20:49

Che Bleu a écrit:Mouais, c'est pas parce qu'il y ades abus que la concurence est forcement a proscrire, et c'est probablement sur le terme "non faussé" que nos divergeances d'interpretation sont les plus criants.


Concurrence non faussée = concurrence loyale qui respecte la réglementation a tous niveaux : Normes , Fraudes , dumping et pourquoi pas demain dumping social si la notion est introduite après une pétition massive + d'un million de signatures + vote du Parlement :D
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Re: VOTONS OUI meme si ...

Messagepar Anonymous » 20 Avr 2005, 21:01

aligator427 a écrit:Hé mec c'est pléthorique (du grec pléthôré = surabondance d'humeurs). Si je le sais c'est parce que cette putain d'éducation nationale (oui un service public peu rentable) m'a donné la chance d'étudier le grec ancien (une langue d'un intérêt commercial relativement faible).


moi je dis il faut reformer le francais il est trop compliqué!
d'ailleurs on devrait avoir une seule langue commune comme l'anglais par exemple.
Simplifions L'europe. et commencons pas avoir une seule constitution.

par contre on peut se poser sérieusement les question des racines de l'europe?

greco-romaine?
Judéo-chrétienne ? ce qui inclurait la turquie et israel?

aligator427 a écrit:Alors pour toi tous les fonctionnaires sont des planqués qui se tournent les pouces en attendant l'heure de la sortie ?

disons que le systeme bureaucratique les pourrit à la racine et les incite pas a se bouger, mais bon c'est pas les seuls... En fait en france le problème c'est qu'ils sont particulièrement nombreux. Si l'europe peut les bouger comme elle a commencé je suis pour.

aligator427 a écrit:Quand aux services pléthoriques de la Poste... et bien grâce à eux la dernière habitante de Molines en Champsaur (Hautes-Alpes) continuait à recevoir son courrier.


Ah! elle a bien de la chance j'habite Paris et j'attends toujours 15 jours pour avoir un collissimo...
aligator427 a écrit: les inconvénients de la bureaucratie communiste (cf. la loghorée de directives) et ceux du libéralisme.

plétHorique logHorée
à mon avis t'aimes bien le H
:wink:
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