16 parlementaires italiens sur 50 contrôlés positifs

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Pubdate: 10/10/06
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DROGUES

16 parlementaires italiens sur 50 contrôlés positifs

NOUVELOBS.COM | 10.10.06 | 11:25

Une émission satirique a contrôlé, à leur insu,
50 parlementaires : 12 avaient consommé du
cannabis et 4 de la cocaïne.



Sur cinquante parlementaires italiens soumis, à
leur insu par une émission satirique qui doit
être diffusée mardi 10 octobre, à des test de
dépistage de drogue douze ont été déclarés
positifs au cannabis ou quatre à la cocaïne.
L'émission "Les Hyènes" a en effet prétendu
interviewer les parlementaires italiens sur le
projet de budget en discussion au parlement.
Mais, lors de la séance de maquillage, au lieu
d'utiliser un produit de beauté, les animateurs
leurs ont tamponner le front des élus avec un
test chimique révélant la présence de stupéfiant
dans la sueur.

Un tiers dans les 36 heures

Cinquante députés se sont prêtés au jeu en toute
confiance et seize tests ont viré positif : pour
douze d'entre eux il s'agissait de cannabis, et
pour les quatre autres de cocaïne. Pour un tiers
d'entre eux, la prise de drogue avait eu lieu
dans les 36 heures.
Paolo Cento, un représentants du parti des Verts
favorable à la dépénalisation de l'usage de
drogue a aussitôt dénoncé "l'hypocrisie d'une
partie du monde politique qui vote des lois
liberticides tout en sniffant de la cocaïne".
L'émission, qui sera diffusée mardi soir,
préservera l'anonymat des coupables, a assuré son
réalisateur Matteo Viviani.
Interrogé par l'agence Ansa, le toxicologue
Piergiorgio Zuccaro a assuré que le test était
"scientifiquement sérieux", même s'il n'a qu'une
"valeur indicative".



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[daniel]

Pubdate: 13/10/06
Source: Le Monde
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En Italie, des députés consommateurs piégés


En Italie, un député sur trois se drogue" : avec
un tel titre, l'émission de rentrée de "Le Iene"
("Les Hyènes"), un programme satirique diffusé
depuis dix ans sur une chaîne de télévision de la
famille Berlusconi, promettait de faire exploser
l'Audimat. Déception : la diffusion prévue mardi
10 octobre, en première partie de soirée, a été
interdite par l'Autorité de protection de la vie
privée, sous prétexte que l'équipe des Hyènes
avait utilisé pour son reportage "une collecte
illégale de données à caractère sensible
concernant la santé" effectuée "à l'insu des
personnes concernées".

A l'occasion du débat sur la loi de finances, les
journalistes ont réalisé cinquante (fausses)
interviews d'honorables parlementaires. Aucun
d'entre eux n'a prêté attention à la maquilleuse
qui leur tamponnait doucement le front, sous
prétexte d'éliminer les brillances disgracieuses.
En réalité, il s'agissait d'un test destiné à
détecter la présence de drogue dans la sueur
("drug wipe"). "Efficace à 100 % pour les
substances absorbées dans les 36 heures
précédentes" , selon les responsables de
l'émission. Résultat de ce contrôle inopiné :
seize députés sur 50 présentaient des traces de
stupéfiants. Pour douze, il s'agissait de
cannabis ; pour les quatre autres, de cocaïne.

"IL NOUS MANQUAIT LES COCAÏNOMANES"

Les Hyènes ont eu beau préciser que l'anonymat
des parlementaires serait respecté, l'annonce de
l'émission a soulevé une bourrasque
d'indignations dans la classe politique. Le
démocrate-chrétien Pier Ferdinando Casini, ancien
président de la Chambre, a proposé "des tests
obligatoires" pour les parlementaires, estimant
que c'est seulement "avec des analyses
scientifiquement sérieuses que les institutions
retrouveront leur crédibilité". D'autres se sont
élevés contre une "violation de la vie privée "
et ont demandé la déprogrammation.

A gauche, beaucoup ont choisi la dérision. "Nous
avions les mafieux et les corrompus, il nous
manquait les cocaïnomanes ", s'est exclamé
Francesco Caruso, un altermondialiste élu député
sur la liste de Refondation communiste, fumeur
revendiqué de cannabis. Le Vert Paolo Cento,
sous-secrétaire d'Etat, a dénoncé "l'hypocrisie
de ceux qui font des lois liberticides et qui
sniffent après le vote" .

Alessandra Mussolini (extrême droite) cherche
déjà qui est "l'honorable deal er" , et se
scandalise de l'interdiction de l'émission : "La
censure d'une enquête journalistique est une
affaire grave que je soumettrai au Parlement
européen."

Jean-Jacques Bozonnet (Rome, correspondant)
Article paru dans l'édition du 13.10.06