Les Français consomment moins d'alcool et de tabac

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Re: Les Français consomment moins d'alcool et de tabac

Messagepar daniel » 21 Jan 2013, 04:02

Monde

Les Finlandais au bout du goulot :boire2:
Depuis 2004, la baisse des prix de vente de l'alcool, pour préserver le marché intérieur, a entraîné une hausse drastique de la consommation et des homicides et violences.

Par Anne-Françoise HIVERT
mardi 07 mars 2006



Helsinki envoyée spéciale



ntre les fêtards qui ont abusé de la bouteille et les ivrognes qui ne se souviennent plus quand ils ont commencé à boire, les services de police d'Helsinki ne font pas de distinction. Tous finissent à la station de dégrisement de Töölö, en face du stade olympique, au nord de la capitale finlandaise. Les «clients», comme on les appelle ici, sont enfermés dans des cellules pourvues d'un lavabo, d'un WC et d'un matelas posé à même le sol. Ils y restent neuf heures en moyenne, le temps de dessaouler. «Notre boulot est d'assurer qu'ils ne représentent plus un danger pour eux-mêmes à la sortie», résume l'officier Seppo Lakkso, qui dirige l'unité de Töölö.

Intoxication. Plus de 15 000 personnes y ont fait un court séjour l'an dernier. Un chiffre stable certes, mais «l'état de nos clients s'est beaucoup détérioré», remarque le policier. Six décès ont même été enregistrés depuis 2004. A l'infirmerie attenante, le docteur Kari Viitala s'occupe des cas les plus graves. Son constat est alarmant : non seulement le nombre de ses patients a augmenté de 40 % ces deux dernières années, mais «les cas d'intoxication sont de plus en plus fréquents». Le médecin met en cause la baisse des taxes sur l'alcool, entrée en vigueur en mars 2004.

En Finlande, comme dans les autres pays nordiques, la vente de spiritueux est régulée par un monopole d'Etat (Alko) et des taxes prohibitives. Jusqu'au 31 décembre 2003, en vertu d'une dérogation temporaire négociée lors de leur adhésion à l'Union européenne, les Finlandais ne pouvaient revenir de l'étranger qu'avec un volume limité d'alcool. Mais depuis, ils peuvent en importer autant qu'ils veulent. Ce dont ils ne se privent pas, quand le prix d'une bouteille de vodka varie souvent du simple au triple entre Helsinki et Tallinn, en Estonie.

«Cette concurrence représente un manque à gagner énorme», remarque Thomas Karlsson, chercheur au Centre national des affaires sanitaires et sociales (Stakes). En 2003, les taxes prélevées sur les ventes d'Alko ont rapporté près d'un milliard d'euros à l'Etat. Une fortune à laquelle Helsinki n'était pas prêt à renoncer. En mars 2004, la Finlande a donc opté pour une baisse des prix de vente, en réduisant d'un tiers ses taxes sur l'alcool. «Il n'y a eu aucun débat, comme si on se moquait des conséquences», déplore le chercheur.

Coma éthylique. Deux ans plus tard, la consommation d'alcool a fait un bon de plus de 10 %. La baisse des taxes a certes permis de limiter l'importation privée. Mais à quel prix ? Violences conjugales, troubles à l'ordre public, conduite en état d'ivresse... Les forces de l'ordre sont débordées. En Finlande, où l'alcool est traditionnellement impliqué dans deux tiers des crimes, les homicides ont augmenté de 40 % entre 2003 et 2004. Et selon les statistiques nationales, 1 860 Finlandais sont morts d'une cirrhose ou des suites d'un coma éthylique en 2004, soit 20 % de plus que l'année précédente.

«Normalement, les effets d'une hausse de la consommation d'alcool ne peuvent être observés immédiatement, mais les quantités sont telles qu'une année a suffi», constate Thomas Karlsson. Détaché auprès de la station de dégrisement de Töölö, le travailleur social Timo Helander note que «ce sont ceux qui buvaient déjà beaucoup qui boivent encore plus aujourd'hui». Et leurs préférences vont souvent aux alcools forts, dont la vente a augmenté de 17,5 % entre 2003 et 2004.

Prohibition. Le président de l'association de tempérance Raitis, Tom Anthoni, n'est pas surpris par cette évolution. Après son indépendance en 1917, la Finlande a maintenu un strict régime de prohibition pendant une quinzaine d'années. Puis elle a instauré un système public de vente et d'importation, grâce auquel sa consommation d'alcool était l'une des plus faibles en Europe. Mais aujourd'hui, «l'abstinence est mal vue», selon Tom Anthoni, qui voit que «la baisse des prix encourage l'habitude des Finlandais de ne boire qu'avec la seule intention de se saouler».

La ministre de la Santé, Liisa Hyssälä, avoue qu'elle est «inquiète». Elle n'exclut d'ailleurs pas un retour en arrière, car «l'augmentation des taxes est l'un des outils les plus efficaces» contre l'alcoolisme. Mais le Premier ministre, Matti Vanhanen, s'y est jusqu'ici refusé. Cet abstinent convaincu craint en effet le coût budgétaire d'une telle réforme, car les Finlandais risqueraient alors de déserter les magasins d'Etat.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=365022



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