J'ai été voir sur le net et visiblement ça ne pose pas trop de problèmes pour les oiseaux à condition de ne pas les mettre dans les couloirs de migration et de choisir les modèles faits avec... les mêmes pylones que les lignes THT
Moi je trouve ça laid parce je vis à Paris et que je suis "émerveillé" lorsque je vois un paysage sans aucune construction humaine (immeubles, pubs, pylones). Ca fait aussi débat en Allemagne:
Don Quichotte au pays des éoliennes
Grève de la faim, manifestations : les oppositions s'intensifient en Allemagne.
Par Odile BENYAHIA-KOUIDER
jeudi 25 août 2005
Wustermark envoyée spéciale
Dans la tente verte plantée au bord de la nationale, il y a deux lits de camp, et des plans d'occupation des sols accrochés sur des fils avec des pinces à linge. Dehors, une longue banderole : «Stop, ici pas de nouvelles éoliennes». «Bientôt la région sera complètement recouverte d'éoliennes, soupire Peter Eichholz. Il y en a déjà 120 et l'on veut en construire 70 supplémentaires. Cela deviendra invivable, les gens n'auront qu'une seule envie : fuir. Il fallait faire quelque chose.» Depuis la fin du mois de juillet, ce mécanicien de 39 ans fait la grève de la faim. Son compagnon d'infortune, Rudolf Bachmann, 82 ans, a été obligé d'arrêter pour des raisons médicales. Mais celui que la presse allemande a déjà baptisé «le don Quichotte des éoliennes» demeure à ses côtés pour expliquer le sens de cette action pour le moins surprenante. L'Allemagne serait-elle donc moins «verte» et moins «alternative» qu'on ne l'imagine de prime abord ?
Inquiet. Quand les premières éoliennes ont été construites sur le plateau de Nauen, un endroit situé à 30 km à l'ouest de Berlin et particulièrement exposé aux vents, personne ne s'est inquiété. «Nous étions naïfs, souligne un habitant de Wustermark. Les éoliennes nous ont été présentées comme un investissement; le Brandebourg (à l'est) ayant un taux de chômage de plus de 20 %, on pensait que c'était bon pour nous. Et puis on s'est aperçu des effets négatifs.» D'abord, le bruit. Rudolf Bachmann, membre d'un mouvement de protection de la nature, se dit très inquiet des «conséquences pour les animaux et les hommes». «Depuis des dizaines d'années cette région est un corridor pour les oiseaux migrateurs, explique le vieux monsieur. Et aussi pour des espèces en voie de disparition comme les aigles. J'ai même peur pour les enfants, car les éoliennes produisent des ultrasons qui sont nocifs.» Et puis, il y a l'effet optique.
Si l'on se contente de rouler en voiture dans la campagne environnante, on a l'impression que les pylônes sont harmonieusement disséminés dans les champs. Mais, vu du train, on voit surgir des centaines d'hélices. Peter Eichholz, lui, s'est engagé dans le mouvement antiéolien pour soutenir son fils Paul, âgé de 19 ans, qui voulait ouvrir ici une ferme alternative et qui, paradoxe, a fui les champs truffés de pylônes. Justement, Stepan et Kaya Lyubicic sont effondrés. Depuis que sept éoliennes ont poussé dans le champ voisin en mai, leur «maison de week-end ne vaut plus rien», se lamentent-ils. La situation ne serait pas différente si on avait construit une autoroute à 700 m de chez eux. Sauf que les éoliennes étaient censées apporter une solution «verte» aux problèmes d'énergie. «Je persiste à penser que c'est une technologie indispensable, estime un pionnier de l'énergie éolienne. Le problème est que les investisseurs sont devenus trop gourmands. Le jour où certains ont découvert que l'on pouvait faire de l'argent avec le vent, alors c'est devenu de la folie. D'un seul coup, ils ont tous prétendu être écologistes.»
Corruption. Favorable au mouvement antiéolien, le maire SPD de Wustermark, Bernd Drees, estime que la faute première revient au législateur qui «subventionne massivement ce type d'investissement». Il se refuse ainsi à jeter la pierre aux propriétaires terriens qui «essaient de rentabiliser leurs biens». Ils perçoivent entre 10 000 et 20 000 euros par an pour chaque éolienne. Mezza voce, beaucoup évoquent la corruption qui commence à gangrener ce secteur. Sinon, comment expliquer que certaines communes persistent à délivrer des autorisations, contre l'avis des habitants ? «Si encore on était sûr que les éoliennes sont efficaces, s'emporte Peter Eichholz. Mais il y a des jours entiers où les hélices ne tournent pas.» Et tout l'attroupement de hocher de la tête : «Cela ne crée pas d'emploi, et en plus cela fait augmenter le prix de l'énergie.» Le nucléaire ? «On n'est pas là non plus pour défendre le lobby nucléaire, s'agace-t-on dans l'assemblée. On dit juste que les éoliennes, c'est absurde. Mais il y a plein d'autres formes d'énergie alternative comme la biomasse ou le photovoltaïque. On n'est pas obligé de nous envahir avec tous ces pylônes».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=319141Un mouvement qui a le vent en poupe
Un opposant universitaire s'est présenté avec succès à divers scrutins électoraux.
Par Odile BENYAHIA-KOUIDER
jeudi 25 août 2005
e n'est pas un parti, mais ça y ressemble. Il y a deux ans, Hans-Joachim Mengel, professeur de sciences politiques à l'université libre de Berlin, a décidé de déclarer la guerre aux éoliennes. Juste après la chute du mur en 1990, cet amoureux de la nature a décidé de s'installer à 80 km au nord de Berlin, dans l'Uckermark, une région de lacs et de forêts restée quasi intacte en raison de l'absence d'industrie. Les premières éoliennes de 80 m sont passées inaperçues. Mais, aujourd'hui, le parc de 200 éoliennes doit être augmenté de 300 nouveaux engins qui feront 180 m de hauteur et resteront allumés la nuit pour la sécurité aérienne. «En tant qu'Allemand de l'Ouest, j'ai eu le sentiment que les investisseurs débarquaient chez les Allemands de l'Est comme des Indiens qui offrent quelques bijoux pour prendre les terres, estime Hans-Joachim Mengel. Les gens d'ici n'étaient pas habitués à défendre leurs droits.»
En 2003, le politologue, qui exerçait des fonctions communales au sein du SPD (parti social-démocrate), a abandonné ses fonctions pour fonder le mouvement antiéolienne, baptisé «Sauvez l'Uckermark». Aux élections communales, son mouvement est devenu la quatrième force politique du canton, avec 10,6 % des voix. Et aux élections du Brandebourg de l'année dernière, Hans-Joachim Mengel, qui s'est présenté en candidat libre, a battu le ministre de l'Environnement régional. «Il faut être réaliste, dit-il. Il n'y a pas d'alternative solide à l'énergie nucléaire. Même si les énergies alternatives couvrent 20 % de nos besoins, il nous faut les autres 80 % pour survivre. Détruire les campagnes allemandes avec les éoliennes ne résout pas le problème. Il faut d'abord réduire au maximum notre consommation d'énergie et utiliser des énergies moins agressives pour notre environnement quotidien.»
http://www.liberation.fr/page.php?Article=319142