Alexandre-G. a écrit:
Au passage si quelqu'un connait un site bien foutu et si possible francophone sur le rastafarisme ça m'intéresse car j'aimerai comprendre pourquoi un général (même si c'est un grand homme) est considéré par beaucoup de rastas comme la réincarnation de jah.
Chef du seul État africain représenté à la Société des Nations (avec le Libéria), il lança de la tribune de la SDN à Genève une vibrante dénonciation du fascisme.
http://lpdw.free.fr/jamaique/jah.htm
Proclamé négus, en octobre 1928, sous le nom de Hailé Sélassié (force de la Trinité), il est couronné empereur à la mort de l’impératrice, le 2 novembre 1930, date devenue, depuis lors, jour de fête nationale. Il donne peu après au pays sa première Constitution écrite ; cette modernisation des institutions s’effectue toutefois avec prudence. Il n’hésite pas à solliciter, au fil des années, l’appui technique et financier de l’étranger. Lorsqu’en octobre 1935 le gouvernement de Mussolini décide d’envahir l’Éthiopie à partir de l’Érythrée et de la Somalie, l’empereur oppose une héroïque résistance à la tête de ses troupes. Mais il est desservi par un armement inférieur et la collaboration de certains seigneurs avec les Italiens. Il décide alors, en accord avec le Conseil des ministres et après avoir nommé un vice-roi (le ras Imrou), de s’expatrier ; en mai 1936, il se retire à Bath, en Grande-Bretagne. La même année, le 28 juin, il lance le fameux appel à la sécurité collective depuis la tribune de la S.D.N. à Genève, appel qui ne sera pas entendu (les sanctions contre l’Italie seront levées). Il entreprend quelques années plus tard la libération de l’Éthiopie : après avoir rallié les Éthiopiens réfugiés au Kenya et au Soudan, il vient à Khartoum en juillet 1940 (l’Italie vient de déclarer la guerre aux Alliés) et assure la liaison entre ses troupes et l’armée anglaise ; le 5 mai 1941, il fait une entrée triomphale dans sa capitale libérée par les brigades anglo-indiennes avec l’appui des Forces françaises libres
http://www.bobmarley.com/life/rastafari/war_speech.html
Un discours prononcé par Hailé Sélassié aux Nations Unies en 1963 est devenu une des chansons cultes de Bob Marley : War, sur l'album Rastaman Vibration. L'empereur parlait essentiellement de paix et d'espoir. Et de douleur.
Californie, 28 Février 1968
EMPEROR HAILE I SELASSIE I dont s'est inspiré Bob Marley pour la chanson"War"
http://www.reggaeremedy.com/him1.php?article=1
Discours :
"J'aimerais faire part à ceux qui veulent savoir, de ce que la vie m'a appris sur la discrimination raciale... Jusqu'à ce que la philosophie qui soutient l'existence d'une race supérieure et d'une autre inférieure soit discréditée et abandonnée définitivement et de façon permanente jusqu'à ce qu'il n'existe plus de citoyens de première classe et de seconde classe au sein d'une nation, jusqu'à ce que la couleur d'un homme n'ait pas plus d'importance que la couleur de ses yeux, jusqu' à ce que les droits fondamentaux des hommes soient garantis, ce de façon égale et sans considération raciale... Jusqu'à ce jour, le rêve d'une paix durable, l'ambition de devenir citoyen du monde, et l'existence souveraine d'une existence internationale, ne seront qu'une illusion fuyante, que l'on poursuit sans jamais pouvoir l'atteindre.
Et jusqu'à ce que le régime ignoble et voué à néant qui tient actuellement nos frères en Angola, au Mozambique, en Afrique du Sud, par un lien inhumain, soit renversé, complètement détruit; jusqu' à ce que le fanatisme, les préjugés, la malveillance et l'égoïsme inhumain soit remplacé par la compréhension, la tolérance, et la bienveillance; jusqu'à ce que tous les Africains se lèvent et parlent en êtres libres, égaux aux yeux du Tout Puissant; jusqu'à ce jour, le continent africain ne connaîtra pas la paix.
Nous, les Africains, nous battrons si cela s'avère nécessaire, et nous savons que nous aurons gain de cause, car nous croyons à la victoire du bien sur le mal."
Californie, 28 février 1968.
Traduction française magazine JahNhoy
Conférence de Belgrade des Nations Unies, 3 Septembre 1961
His Imperial Majesty EMPEROR HAILE I SELASSIE I
Discours :
"Le spectre de la discrimination raciale qui, pendant si longtemps a projeté son ombre sombre et malfaisante sur une bonne partie de notre terre disparaît lentement. De plus en plus, on juge les hommes sur la base de leurs talents et de leurs capacités plutôt que sur les bases tant superficielles et si peu significatives de leur appartenance à une race et à une religion déterminée. Mais il y a encore ceux qui, dans leur bigoterie et leur ignorance, résistent à cette marée montante, et c’est à l’encontre de ceux-là que doivent être dirigés nos efforts.
La lutte que mènent nos frères en Afrique du Sud pour atteindre le statut d’hommes libres continue. Libres d’être debout, la tête haute, égaux parmi les autres hommes. C’est un statut que tant de millions d’Asiatiques et d’Africains n’ont seulement atteint qu’hier. Nous ne nous serons pas acquittés de notre devoir, notre but ne sera pas atteint, notre victoire ne sera pas gagnée, tant que l’Apartheid, cette politique illégitime du gouvernement de l’Union Sud-Africaine, régnera sur une quelconque partie de cette terre.
Il y a eu en Afrique du Sud une tentative de légiférer l’inégalité des races. Cette tentative est condamnée à l’échec. Nous nous sommes ici engagés à ne prendre aucun répit dans cette lutte tant que l’absence et le simulacre de raisons valables justifiant cette loi ne soient révélés aux yeux de tous et jusqu’à ce que ceux qui l’ont utilisée pour servir leur propre but l’aient abjurée, car cette doctrine est une insulte pour tous les hommes, au Dieu Tout-Puissant à l’image duquel nous avons été créés. Mais en même temps, ne perdons pas de vue qu’il est extrêmement difficile de légiférer le concept d’égalité, car ce sujet fait appel à des attitudes et des valeurs sur lesquelles, hélas, l’intellect n’ a que peu de contrôle. Ne sombrons pas dans la même haine envers ceux qui, protégeant leur liberté à l’appel des préjugés, révèlent à travers leurs actions que le poison de la discrimination raciale a des effets durables. Par cette réaction que nous pourrions avoir, il ne faudrait absolument pas qu’il se révèle que se cache en nous, pas moins qu’en eux, une quelconque capacité à se laisser emporter par des passions irraisonnées. Il ne faudrait pas que se démontre la possibilité que nous, pas moins qu’eux, puissions être sensible à ce virus qui se nomme "Intolérance". Soyons fiers du fait que, en tant qu’hommes libres, nous dénonçons, attaquons et avons en horreur la discrimination raciale où qu’elle soit et quelle qu’elle soit. En plus des pressions économiques dont nous pouvons faire usage, nous pouvons faire sentir tout le poids de notre pression morale et rallier l’opinion mondiale à notre cause, en mettant à jour la brutalité, l’inhumanité, le vice inhérent et le mal que cette politique personnifie".
Discours de sa Majesté Hailé Sélassié Ier.
3 sept. 1961 Conférence de Belgrade des Nations Unies.
Création de l'O.U.A
His Imperial Majesty EMPEROR HAILE I SELASSIE I
Discours d’inauguration lors de la création de l’O.U.A.
"(...) Mais à côté de cela, dans tout ce qui a été dit, écrit ou fait au cours de ces dernières années, il y a un thème commun. L’unité a été acceptée comme étant l’objectif à atteindre.
Nous discutons sur les moyens et les différentes méthodes pour y parvenir. Nos débats tournent autour de techniques et de tactiques. Mais quand tout cela est mis de côté, nos différences sont réduites à peu de choses. Nous sommes résolus à créer l’unité des Africains. A vrai dire, notre continent n’est pas encore fait. Il attend sa construction et ceux qui doivent le bâtir.
Il est notre devoir et notre privilège de réveiller ce géant, mais non point au niveau du nationalisme de l’Europe du 20ème siècle, non point à une conscience régionale, mais à la poursuite d’une fraternité Africaine Unique déployant ses efforts unis vers l’accomplissement d’un plus grand et d’un plus noble idéal.
Nous devons éviter avant tout de tomber dans les pièges du tribalisme. Si nous sommes divisés sur une base tribale, c’est une invitation à l’intervention étrangère avec toutes les conséquences néfastes que cela comporte.
Tout en reconnaissant que l’avenir de ce continent, en dernier ressort, réside dans une union politique, nous devons également reconnaître que les obstacles à surmonter pour y parvenir sont nombreux et difficiles. Les peuples d’Afrique n’ont pas acquis leur indépendance dans les mêmes conditions. Il possèdent des systèmes politiques différents. Nos économies sont différentes et nos systèmes sociaux fondés sur des cultures et des traditions diverses. D’autre part, il n’existe pas d’accord sur le comment, ni sur le contenu de cette Union. Sera t-elle dans sa forme fédérale, confédérale ou unitaire? La souveraineté de chaque pays en sera t-elle diminuée et dans ce cas là, dans quelle mesure et quel(s) domaine(s) ?
Si nous attendons d’arriver d’abord à un accord sur ces points, et sur d’autres questions similaires, plusieurs générations se succéderont avant d’avoir suffisamment progressé alors que le débat ne fera que continuer à faire rage.”