La colère d'un père

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La colère d'un père

Messagepar daniel » 02 Jan 2005, 18:31

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Edition du Mercredi 29 Decembre 2004

Actualite / Région / Page 1 / Article 1

> La colère d'un père

par Lionel MARÉCHAL
« C'est la drogue qui a tué Marc-Antoine ! »
C'était « son fils » et il s'est suicidé il y a quinze jours. Erick Goblet,
chef d'entreprise de Fourmies, le dit, dans un tract : « C'est la drogue
qui l'a tué ! » À des milliers d'exemplaires.

L'HOMME s'est présenté spontanément : « Il faut qu'on en parle, pour
alerter les parents qui vivent, désemparés, cette situation. Avant qu'il ne
soit trop tard, comme c'est le cas pour nous. » Erick Goblet, chef
d'entreprise à Fourmies, dans l'Avesnois, est un homme meurtri. Il y a
quinze jours, son beau-fils perdait la vie. « C'était plus que cela,
c'était mon fils, insiste-t-il. Il est entré dans notre famille à l'âge de
trois ans, quand j'ai rencontré sa mère. »



Le 15 décembre, Marc-Antoine Fontaine, 24 ans, Marcan pour tous ses
proches, traverse la ville, sans chaussures; il parcourra 4km, le trajet
reliant son domicile à la gare. Il est 19h27, un train redémarre et le
jeune homme se jette sur les rails. Il s'agit d'un suicide. Néanmoins, pour
son beau-père, l'affaire est loin d'être classée! « C'est trop facile de
refermer une vie ainsi, explique M. Goblet, car, en fait, c'est la drogue
qui l'a tué. De l'insouciance du premier joint, nous sommes passés, en cinq
ans, à la "casse" cérébrale, puis à la mort. »

Du joint au cocktail

Et pourtant, Marcan était loin d'être un toxicomane. Ce qui n'a pas empêché
la descente aux enfers. Une enfance « durant laquelle il n'a manqué de rien
» le propulse normalement vers l'adolescence. « Ce sont les "années lycée"
qui ont tout bouleversé, tempête son beau-père. Pour ne pas passer pour un
cS, on fait comme tout le monde, on goûte à son petit joint. »
Puis « le pétard » fait partie des moments festifs: « Jusque-là, rien de
bien méchant, penseront tous ceux qui banalisent son usage. » Le
baccalauréat en poche, Marcan part, à Lille, puis à Paris, pour ses études
de commerce. La séparation virera au cauchemar. « Dans la capitale, il
s'est fait "allumer", précise M. Goblet. Il n'aura pas fallu longtemps.
Pendant trois mois, à une époque où nous avons perdu des proches- dont son
père -, il a essayé trois ou quatre puissants "cocktails" qui l'ont détruit
cérébralement.
Sa mère et moi sommes allés le rechercher, à Paris, mais c'était trop tard.
Son appartement avait été saccagé et vidé par ses dealers et Marcan était
là, impassible. Il ne s'était pas enfoncé dans la drogue, il avait juste
relié les extrêmes, du joint au cocktail hallucinogène, pour goûter... »
Plus rien ne sera comme avant. Même si, de retour à Fourmies, les choses
s'arrangent. Le jeune homme est sevré et très entouré médicalement, par des
spécialistes. Il travaille dans l'entreprise de son beau-père avant de
penser à reprendre des études pour devenir maître-nageur. « Malgré cela, il
avait des absences inexpliquées; sa vie oscillait entre des moments où tout
se passait bien et d'autres, où il ne savait plus qui il était. Nous avions
toutefois l'espoir d'une guérison, sur le long terme, même si des médecins
nous avaient prévenus qu'il ne serait plus jamais comme nous. Nous avons
vécu trois années ensemble et il n'était déjà plus là », se souvient son
beau-père.

Témoigner

Quinze jours après le décès de « (son) fils », M. Goblet veut aujourd'hui «
hurler sa colère ». « Bien sûr, on nous répète qu'un petit joint ne peut
pas faire de mal et que la majorité de ses utilisateurs ne dépassent pas la
frontière drogue douce - drogue dure, confie-t-il. Mais certains la
franchissentS jusqu'au bout. Alors arrêtons l'hypocrisie. À force de
banaliser le haschisch, il est désormais présent, à ciel ouvert, dans la
majorité des lycées. Mon cri se veut d'abord préventif.
Que les parents d'adolescents arrêtent, comme je l'ai fait, de se
culpabiliser. Il nous faut agir, avec les pouvoirs publics, dès à présent,
pour éviter qu'une génération se détruise. »
Des paroles aux actes, M. Goblet a décidé de passer à l'offensive. Des
centaines de tracts (1) ont été distribués et, en une quinzaine de jours,
ils se sont multipliés. Et ils sont désormais des milliers d'exemplaires à
être diffusés et on les retrouve, ici ou là, dans l'Avesnois, dans un
collège, le cabinet d'un praticien, une mairie. Sur l'InternetS cela prend
des allures de pétition nationale.
« Nous avons des témoignages de parents de Nancy, de MarseilleS, observe M.
Goblet, et le téléphone n'arrête pas de sonner; à chaque fois, on nous dit
la même chose: notre fils ou notre fille s'est suicidé(e) mais c'était la
drogue qui était cachée derrière. Nous n'avons pas osé en parler à
l'époque. » Pour le beau-père de Marcan, il ne s'agit pas d'une croisade
mais de faire prendre conscience d'une réalité. « Notre action dérange et
énerve certaines personnes, souligne-t-il, et je concède que notre réaction
bouscule une omerta établie mais c'est un signe que nous sommes sur la
bonne voie et qu'il y a des gens qui se sentent très mal à l'aise. Pour
preuve, après avoir commencé à distribuer les tracts, un comité d'accueil
nous attendait même à la sortie du funérarium pour nous huer. Preuve que ce
n'est pas le moment de lâcher priseS »
1. - Voici le contenu du tract diffusé : « La fumette... c'est chouette.
Marc-Antoine l'a essayée, l'a adoptée ; le pied, il était comme les autres,
il allait devenir un homme. Le joint, c'est super, on ne risque rien. Un
ami qui lui voulait du bien l'a entraîné sur un super trip. Marc-Antoine a
plané, puis est rentré hébété, amoindri, le cerveau détruit à jamais... ça
n'arrive qu'aux autres. Il s'est battu des années pour sortir de ce fléau
dit sans risque. (...) Marc-Antoine, perdu et ne sachant plus comment
devenir cet homme, a rencontré le 15 décembre 2004, à 19 h 27, le train qui
lui a définitivement permis de se libérer. Espérons que ce suicide puisse
sauver certains d'entre vous. »



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