Je vous livre ici un message de notre ex-président du CIRC qu'il m'a transmis afin de vous en faire part. Vos réactions l'intéresse mais aussi vos proposition de participation à l'élaboration de son projet. Répondez à la suite, il passera surement lire vos commentaires, sinon je lui transmettrais une synthèse.
Jean-Pierre Galland a écrit:Bonjour à vous,
C’est tellement simple et à la fois si compliqué.
Avant, du temps où j’avais des responsabilités au sein du Circ, où je
m’impliquais réellement, j’avais une excuse pour ne pas penser à mon
avenir, ou si vous préférez à ma survie.
Le temps est passé très vite (le Circ a été fondé en 1991). Je le
reconnais, j’ai fait preuve de légèreté (ma première condamnation en
1995 à six mois de prison avec sursis et 30 OOO francs d’amende aurait
dû me mettre la puce à l’oreille), d’insouciance (ça évite de tomber
dans la parano d’une part. D’autre part ça permet d’assumer pleinement
devant les tribunaux) et de naïveté (je croyais qu’ils laisseraient
tomber, que c’était des menaces en l’air)…
Aujourd’hui, je dois plein d’argent à l’Etat et la prison me guette,
mais ce n’est pas ça qui m’angoisse réellement pour deux raisons, parce
que mon compte en banque est en permanence débiteur et parce que je
devrais bientôt faire partie de la cohorte des intouchables, les
zérémistes… À la relecture, c’est moi tout craché ce genre de
raisonnement ! Si un jour, j’ai un peu de thunes, ils remettront en
marche la machine à racketter. Ce que je devrais faire, plutôt, c’est
vous inciter à acheter les lots de cartes postales qui, jusqu’à ce
jour, mais ça ne saurait durer, m’ont permis de verser les 200 euros
que me réclament mensuellement les impôts.
Ne le répétez à personne, mais je serais, si j’avais cotisé, à sept
ans de la retraite. De toute façon, ce n’est pas à mon âge et avec mon
passé que je vais trouver du boulot… Et puis, bosser pour de vrai, j’en
serais bien incapable ! J’ai désappris depuis le temps que je survis de
droits d’auteur et de l’air du temps.
Il ne me reste donc plus qu’à vaincre ma grande lassitude, de me donner
un coup de pied au cul et de partir dans l’écriture d’un nouveau livre,
la seule chose que je sache faire, et qui, avec un peu de chance, peut
me permettre de remettre les comptes à zéro.
Le titre : « Jardins secrets », je l’ai déjà. Le sous-titre aussi :
« La Saga des planteurs. »
En effet, je voudrais consacrer un livre à la « cannabiculture », une
activité (un sport, une passion, c’est selon), clandestine, mais prisée
par des milliers d’amateurs de petite fumette. Je travaille avec un ami
photographe, un vrai qui a été de tous les « coups » du Circ. Pour moi,
il s’agit avant tout d’un travail littéraire, de raconter comment on
tombe amoureux de cette plante, quelles sont les motivations de celles
et ceux qui se mettent hors la loi, quels conseils ils donnent à ceux
qui voudraient eux aussi « cultiver leur jardin ».
Pour tout vous dire, j’ai déjà travaillé sur un portrait et Philippe a
déjà photographié plusieurs « jardins secrets ». C’est d’autant plus
délicat comme sujet que nous devons respecter (à part quelques
kamikazes qui acceptent de se montrer au grand jour) l’anonymat des
personnes qui nous ouvre leur porte et leur cœur.
Voilà qui est dit. Si je m’adresse à vous, cultivateurs en herbe de la
Main Verte, c’est parce que vous êtes des experts, et pour nombre
d’entre vous des amoureux du chanvre, que certains pourraient être
intéressés par ma proposition malhonnête.
Ne vous inquiétez pas, nous sommes d’une absolue discrétion… Et si un
jour (y a intérêt !) ce projet est mené à son terme, rien ne sera
publié sans l’accord préalable du premier concerné : Toi. Vous avez
confiance, non ?
Cannabiquement… et au plaisir de peut-être nous rencontrer un jour.
J-P Galland