par Petitgris » 17 Juil 2004, 15:31
Toutes mes excuses. « Valeur » avait pour objet la consommation de cannabis et accessoirement la possibilité d’en faire pousser.
Pour les 2 propositions confortables, il faut me relire, je ne nie pas leur validité (quoique je reviendrai sur la seconde), j’indique simplement leur caractère réducteur qui fausse effectivement, à mon sens, totalement la donne. La question est bien plus vaste, bien plus complexe.
Oui, le cannabis est une drogue, comme beaucoup d’autres produits dont certains sont légaux. A ce propos, petite ellipse sur le corporatisme : je ne bois pas d’alcool, ou vraiment très occasionnellement : je n’apprécie ni le vin ni la bière (ou vraiment pour qu’un dîner chiant passe plus vite). Et bien s’il venait à l’esprit de nos dirigeants d’interdire ces breuvages (c’est une drogue et c’est vilain de prendre de la drogue), j’accompagnerais sans hésiter tout ce que la France a d’alcooliques, d’esthètes du pinard, de vignerons aux nez rouges, de simples consommateurs, de sympathisants et de cuveurs de prune. Simplement parce que j’estime que d’un point de vue philosophique (et social, voir plus loin), la possibilité, l’accès à l’ivresse (avec un encadrement préventif conséquent) est une avancée importante dans le champ des libertés individuelles, du plaisir. Bien entendu, notre siècle nous présente des causes plus nobles, des combats plus importants mais il ne faut pas négliger les avancées faites au dépend d’un ascétisme qui a pourri notre rapport à la vie. Un excité allemand a écrit de belles analyses là-dessus. Oui, l’ivresse, le raffinement dans le plaisir, l’altération, la modification de nos perceptions, la recherche introspective sont une richesse pour notre patrimoine culturel, cela ne fait pour moi aucun doute. Oui aussi pour le lien social qui accompagne la prise de certains produits, on peut communier aussi dans l’ivresse, le Christ ne s’y est pas trompé. Penser cette complexité, l’encadrer pour en minimiser les effets pervers sont des tâches qui demandent effectivement du recul et une analyse un peu plus ambitieuse. Il y a bien un concept (pourtant évident) dont la montagne UMPiste, avec sa morale démagogique et ses réductions, n’accouchera pas, c’est l’ambivalence…