par Petitgris » 25 Avr 2004, 18:43
Sébastien, je ne sais pas si ta signature est ironique mais s’instituer « gardien de l’ordre moral » ne manque pas de grandiloquence et j’espère sincèrement qu’elle était teintée d’ironie (ce serait malheureux de se prendre au sérieux comme ça).
Je trouve aussi que laisser des réseaux mafieux prostituer de jeunes filles sur les trottoirs n’est pas une bonne chose à faire. Pourquoi « nos » trottoirs d’ailleurs ? En est-il de plus accueillants ou souhaitables ? Le coup est bas mais ton intervention n’en manque pas.
Autoriser « le commerce du sexe » ne règle certes pas le problème mais cette idée est finalement une des moins hypocrites et discriminatoires appliquées sur ce métier « vieux comme le monde ».
D’ailleurs, le parallèle avec leur politique sur le cannabis n’est pas si malheureux que ça : là comme ici, l’intervention du législateur tendrait plutôt vers ce qu’on pourrait (pompeusement) appeler les « libertés individuelles » : un hollandais(e) a la « latitude légale » de se prostituer ou de fumer du shit ou de l’herbe. Il y a des « effets pervers » dans l’un et l’autre cas. D’un point de vue législatif, les filles de l’est sur les trottoirs hollandais sont dans l’illégalité. Des solutions miracles pour régler ce « problème », j’avoue que je n’en vois aucune (Sade avait une idée : baise obligatoire entre tous).
« Dans quelle mesure est-ce un choix ? » reste pour moi la question la plus pertinente. J’ai en tête un débat avec deux intervenantes plutôt intelligentes. Et bien j’oscillais (non entre la frustration et l’ennui comme le vieux misanthrope) entre leurs 2 positions avec la désagréable sensation de ne pouvoir me décider. Bien sûr, le « corps » n’est pas une marchandise comme les autres (quoiqu’un détour par Marx puisse en faire douter), a fortiori pour une femme dans l’acte sexuel (où tout se passe « en elle »). D’un autre côté, ne peut-on disposer de son corps comme on l’entend (en poussant jusqu’à l’euthanasie) ? Le plus troublant dans ce débat, c’est que l’intervenant(e) qui défendait la position d’une légalisation plus ou moins exhaustive (utilisant « l’argument qui tue » de notre modernité : l’imbuvable « c’est mon choix !!! ») était un « ancien » homme (opéré, hormoné et maquillé, ça aurait pu être votre tantine) ! Bref, je m’égare pour une question qui mérite plus que mes petits épanchements… et qu’une prise de fion un peu facile. Non, Scarlat n’est pas la réincarnation de « Dédé les grognasses » le mac à chaussures bicolores qui hantait le vieux port dans les années 30 !!!
Le Monde diplo est en train de devenir la référence de ce site, ma parole…