par Anonymous » 07 Mar 2004, 14:36
La Guadeloupe (dernier contact fevrier 1999):
Pour le métro que je suis, il n'a pas été très dur de lier connaissance avec les gens du cru, mais j'ai bénéficié d'un heureux concours de circonstances en ramassant en stop un anim de "reggae sound system" le 2eme jour de mon arrivée.
Légèrement plus dur de leur faire parler de la défonce locale (méfiance bien légitime: une tete blanche avec des cheveux tres court, ça peut etre un flic)
Bilan de l'interview: Peu de production sur l'ile elle meme, la beuh qui y est distribuée, majoritairement dominicaine, est tres grasse et musquée, le faible échantillonnage de "locale"(zamal) est presque meilleur que ce qu'y est importé.
Le shit est une denrée rare, ce qui fait que le bout de pneu que j'avais en ma possession a été examiné sous tous les angles. Bizarrement, j'ai meme cru voir un peu de convoitise dans certains regards, alors on l'a descendu comme des sagoins!
Pour la réappro, direction le ghetto qui jouxte le port de pointe-à-pitre (entre autres, mais celui ci était à 5 minutes de ma creche) et, bienfait d'une bonne intégration, en moins de 5 minutes et pour 200 franc nous sommes reparti avec un 1/2 pochon intermarché de fourreaux bien chargés, à peine effeuillé.
Pour parler de la consommation, la faune dont j'étais entouré, le fumait quotidiennement et fréquemment, roulé dans de la feuille longue, eventuellement en pipe. Cependant, la pleine expression de la consommation de notre peché mignon à la sauce guadeloupéenne, se vit dans les soirées "sound".
Une fois la sono installée par l'ensemble du groupement, et qu'il ne reste plus qu'à faire la teuf, plein de petits nuages de fumée, emanant de joint mais aussi pour l'occase de blunt, finissent par se regrouper pour n'en former plus qu'un. A ce stade, la musique a deja pris les commandes de nos fonctions motrices et tous les déplacements s'effectuent sur le rythme imposé par les baffles ( ça, quand tu commences à etre s'coué c'est marrant à voir). des fioles de rhum/zamal sortent d'on ne sait ou, on parle, on rit, on danse, et une fois en full high, certains prenaient le micro et improvisaient en créole, ou en anglais (plus rarement en fraçais), sur la musique.
Seul béké du lot, j'ai sacrifié à la coutume (en verlan) ils se sont bien fouttu de ma gueule, mais rien de méchant, pis honnetement, j'en aurai fait autant.
tout le monde dort sur place, que la teuf se passe sur plage (pas de moustique en Guadeloupe) ou "en salle", pas tellement par civisme, mais plutot parce qu'y a pas moyen de bouger tellement t'es fracassé. Les lundi matin, au boulot, étaient sanglants.
Pour démystifier un peu ce point de vue idyllique, ils m'ont assuré que la présence d'un blanc dans leurs petites teufs était un phénomène exceptionnel, car de son propre aveu, le guadeloupéen s'estime généralement raciste, mais apres analyse, je le trouve plutot francophobe conciliant (moins evident pour la Martinique).
Ramener graines et échantillons consommables était très facile.
Si quelqu'un peut "updater" ce compte rendu, j'imagine que les choses ont du changer en 5 ans .