Je trouve que vous y allez un peu fort : la présence de THC dans le sang ne prouve pas, à mes yeux, qu'il y ait un lien de cause à effet entre la prise de cannabis et l'accident. Or c'est bien cette entorse à la logique que font les détracteurs du cannabis : voir le dernier paragraphe de la page 2 http://www.mer.equipement.gouv.fr/hommes/05_medical/03_journee/marc.pdf
Cette étude ne démontre pour moi que le fait qu'il y a une proportion importante d'usagers du cannabis parmi les gens qui risquent leur vie au travail. Un dépistage sanguin de la nicotine ou même de la caféine, pourrait aboutir à des résultats surprenants, si on suivait la logique du Dr Marc. Comme il y avait décès je ne pense pas qu'on ait demandé leur avis aux accidentés du travail. Entre nous avec de tels rapports on n'est pas prêts de voir la légalisation...
Attention, je ne défends pas la position selon laquelle il faut être défoncé pour bosser et particulièrement quand on prend des risques. Mais il me semble qu'il faudrait hierarchiser les facteurs de l'accident, et pas se jeter sur le taux de THC sanguin sans regarder le reste. Tous les fumeurs savent bien qu'il existe une énorme variabilité de sensibilité individuelle au cannabis, d'une personne à une autre, et même pour un individu, que l'importance de l'effet est lié à des tas de facteurs internes et externes.
D'accord pour affronter un risque, on ne met pas toutes les chances de son côté en fumant un joint avant... mais pourquoi est-ce classé comme un produit dopant dans les sports de compétition alors ? C'est bien qu'il y a a un gain de performance à la clé, dans certaines conditions.
Enfin, on peut se poser la question : à qui profite le crime ? Qui a intérêt a dépister le THC sanguin dans le cas d'un accident du travail ?
- les assurances, qui éviteront ainsi de débourser les indemnités...
- l'employeur, à qui cela évitera une enquête poussée sur les conditions de sécurité dans son entreprise
- accessoirement les pouvoirs publics, à des fins de communication et de diabolisation du cannabis.