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VIENNE, 26 fév (AFP) - L'assouplissement de la législation sur le cannabis ou sa légalisation dans plusieurs pays met en danger tous les efforts internationaux pour lutter contre la drogue, avertit un rapport de l'Onu publié mercredi à Vienne.

Dans son rapport 2002, l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) critique l'Italie, le Luxembourg, le Portugal et l'Espagne pour avoir dépénalisé la culture et la possession de cannabis à des fins personnelles. L'agence onusienne chargé du contrôle de la drogue dans le monde accuse également les Pays-Bas et la Suisse de se mettre en contravention avec les conventions des Nations unies pour avoir permis la vente de cannabis dans des "coffee shops" et pour vouloir légaliser partiellement sa détention.

La plus grande tolérance montrée par ces pays à l'égard du cannabis "mine la loi internationale", a affirmé le président de l'OICS Philip Emafo. "Alors que certains pays s'emploient à éliminer le cannabis et à combattre son trafic illicite, certains pays développés se sont résolus à accepter sa culture et son commerce sur leur territoire", a-t-il regretté.

En janvier, le Canada avait indiqué que, poussé par l'évolution des mentalités, il allait libéraliser prochainement sa loi sur la possession de cannabis. Son ministre de la Justice, Martin Cauchon, doit déposer au printemps au Parlement un projet de loi qui dépénaliserait la possession d'une petite quantité de cannabis. La Grande-Bretagne, qui compte plus de 3 millions de fumeurs occasionnels de cannabis, avait annoncé l'été dernier un assouplissement de sa législation antidrogue, et notamment un déclassement controversé du cannabis, qui serait assimilé à un simple antidépresseur dans le nouveau texte.

"Comment pouvons-nous exiger du Maroc qu'il empêche son cannabis d'arriver en Europe si la demande y est tolérée, décriminalisée et même légalisée de facto?" s'interroge l'OICS. "Tous les efforts entrepris pour combattre le trafic de drogue seront vains si nous n'obtenons pas de tous l'engagement qu'ils appliqueront les traités internationaux", souligne encore le rapport.

Pour revoir les conventions applicables, les pays qui en sont signataires doivent fournir à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) les preuves que le cannabis peut être sorti de la liste des drogues contrôlées, ont expliqué les responsables de l'OICS. Emafo a immédiatement fait la liste des dangers que le cannabis constituait pour la santé. "Le cannabis est l'une des 250 substances inscrites aux tableaux des trois traités internationaux relatifs au contrôle des drogues", a-t-il rappelé. "La communauté internationale a décidé de placer les cannabis sous contrôle dans la convention de 1961 en raison des risques d'abus qu'il présente et de ses effets nocifs. Ces propriétés n'ont pas changé depuis", a-t-il ajouté. "L'OICS est d'avis que la communauté internationale ne doit pas dépenser davantage pour soigner les dégâts causés par le cannabis, la drogue la plus répandue et la plus consommée dans le monde", a-t-il conclu.

merci daimonax