Le cannabis est moins dangereux que l'alcool et le tabac, selon un rapport britannique
LONDRES (AFP) - Consommer du cannabis est moins dangereux que boire de l'alcool ou fumer du tabac, selon un rapport publié jeudi par une organisation caritative britannique qui plaide pour une "révision importante" de la législation sur les drogues.
"Même si le cannabis peut avoir un impact négatif sur la santé, notamment sur la santé mentale, en termes de nuisance relative il est considérablement moins nocif que l'alcool ou le tabac", écrit dans un rapport la Fondation Beckley, une organisation spécialisée dans la santé.
En mai 2008, le gouvernement britannique a annoncé son intention de reclasser le cannabis parmi les drogues douces, revenant sur une décision de 2004 qui l'avait rétrogradé au rang de simple tranquillisant.
La loi britannique classe les drogues en trois catégories: A --les drogues dures comme la cocaïne ou l'héroïne--, B --les drogues douces comme les amphétamines-- et C, qui regroupe notamment les stéroïdes, les tranquillisants ou les antibiotiques.
Ce reclassement en catégorie B, qui se veut dissuasif, découle d'une généralisation inquiétante depuis 2004 du "skunk", une variété de cannabis reconnaissable à sa forte odeur et à la forte capacité psychotrope, et qui représente désormais 80% des quantités de cannabis saisies dans les rues contre 15% quatre ans plus tôt.
La peine maximale pour possession d'une drogue de classe B est de cinq ans de prison. Elle est de deux ans pour la catégorie C.
La Fondation Beckley affirme que deux décès seulement ont été attribués dans le monde à la consommation de cannabis, tandis que l'alcool et le tabac causent la mort d'environ 150.000 personnes par an uniquement au Royaume-Uni.
"La plupart des dommages attribués au cannabis découle de l'interdiction elle-même, en particulier les problèmes sociaux qui surgissent après une arrestation et un emprisonnement", a poursuivi le rapport.
"Ce n'est que par la réglementation du marché que nous pouvons mieux protéger les jeunes des drogues encore plus dangereuses", a-t-il affirmé, soulignant que l'interdiction du cannabis n'a eu que peu, voire aucune conséquence sur l'approvisionnement et a transformé ses consommateurs en criminels.