Ethique minimale et intervention limitée

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Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Petitgris » 04 Jan 2005, 12:24

Je lis en ce moment un livre intéressant de Ruwen Ogien : La panique morale. Vous en avez peut-être entendu parler. L’auteur, directeur de recherches au CNRS défend l’idée qu’on invoque trop souvent la morale de façon non pertinente.

Il fait partie de ceux qui proposent donc une « éthique minimale » qui permettrait d’éviter les « paniques morales » et leur écueils.

Cette éthique repose sur 3 principes :
1. Principe de considération égale, qui nous demande d’accorder la même valeur à la voix ou aux intérêts de chacun.
2. Principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien personnel.
3. Principe d’intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui.

Je vous propose de lire la partie concernant le principe d’intervention qui peut apporter quelques lumières sur la considération « morale » que certains problèmes peuvent soulever :

Intervention limitée

Le principe d’intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui est évidemment lié aux 2 précédents. Il concerne aussi bien la répression de certaines conduites par les pouvoirs publics que toutes sortes de formes de coercition plus informelles exercées par chacun et tout le monde (blâmes, sarcasmes, mépris, culpabilisation, humiliation, etc.). Il ne faut donc pas entendre « intervention » au sens légal et politique seulement mais aussi au sens social et moral.
Ce qu’il faut surtout retenir de ce principe, c’est qu’il donne une valeur morale et pas seulement juridique, politique ou sociale à la distinction entre se nuire à soi-même et causer des torts à autrui. Il dit que seuls les torts causés à autrui peuvent justifier la critique morale et l’intervention extérieure formelle ou informelle. Les dommages que nous pourrions causer à notre propre bien-être (en fumant des cigarettes à la chaîne, en nous gavant de graisses et de sucreries, en restant collés devant la télévision et sur internet, etc.) ne peuvent justifier la critique morale et l’intervention extérieure formelle ou informelle que lorsqu’un tort indirect à autrui grave et évident peut être raisonnablement diagnostiqué.
Bien sûr, ce principe présente des aspects obscurs et demande à être précisé sur certains points. Dans sa version étroite, l’idée de « tort à autrui » concerne une certaine classe de dommages dits « matériels », « physiques » ou « psychologiques ». Ces dernières notions semblent faire référence à des choses claires ou familières. Pourtant, elles posent toutes sortes de problèmes. Les dommages physiques ne sont pas évalués de la même manière dans un match de boxe et dans une bagarre de rue. Certaines demandes de réparation pour des torts psychologiques semblent déraisonnables. Si un supporter de football porte plainte contre un arbitre en raison des souffrances psychologiques endurées à cause d’une décision injuste qui prive son club préféré d’une victoire certaine, faut-il la prendre au sérieux ?
De ces difficultés, certains philosophes ont tiré la conclusion que ce principe était vide. Ils ont soutenu, entre autres, que tout acte pouvait être interprété de telle façon qu’il soit possible de dire qu’il cause un tort à autrui, ce qui fait que l’ensemble des actes qui ne causent des torts qu’à soi-même serait vide. Certains, un peu plus charitables, ont suggéré que le principe pourrait tout de même avoir un certain contenu, à condition de l’enrichir au moyen d’autres principes (tels qu’un principe définissant ce qu’est une « offense publique », pour qualifier par exemple, la peine que certains disent ressentir à la vue d’images sexuelles dans l’espace public et expliquer pourquoi c’est un préjudice dont il faut tenir compte).
Une autre difficulté provient du cas de l’esclavage volontaire, qu’il faudrait accepter selon ce principe puisqu’il ne cause des torts qu’à soi-même. Je n’entrerai évidemment pas dans le détail de la discussion de ce cas. Disons seulement que les défenseurs du principe qui le trouvent embarrassant essaient de montrer qu’en réalité il cause aussi des torts à autrui en instaurant une incertitude générale sur le statut de l’esclavage involontaire.
En faveur du principe dans sa forme simple, on peut dire que, bien que son contenu soit insuffisamment déterminé, il sert de point fixe dans toutes sortes de débats politiques et moraux. A propos de l’usage des drogues, de la consommation de la pornographie, de la soi-disant proximité sexuelle, de la prostitution, ou même du port du voile, la distinction entre causer des torts à autrui et causer des torts à soi-même est constamment invoquée. Ceux qui désapprouvent ces comportements ont tendance à exagérer l’étendue des torts causés à autrui et ceux qui ne les désapprouve pas à les minimiser. Mais cela ne signifie pas qu’ils ne se servent pas du principe dans le débat.
On pourrait m’objecter pour finir, que le principe d’éviter de causer des torts à autrui est en conflit avec le principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien personnel puisqu’il peut signifier : « il est moral d’éviter de porter atteinte aux intérêts, besoins, désirs fondamentaux d’autrui ». Ma réponse sera que ce que le principe nous demande, c’est précisément d’établir une différence morale entre causer des torts à autrui et se causer des torts à soi-même indépendante des atteintes aux bien psychologiques ou physique et sans rapport avec leur ampleur. Il se pourrait que, du point de vue psychologique ou physique, les torts que je me cause à moi-même soient supérieurs à ceux que je cause à autrui, mais ils n’auront pas de poids moral pour autant.


Un éclairage que j’espère compréhensible sur certaines préoccupations moralo – prohibitionnistes qui peuvent survenir ici et ailleurs.
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 04 Jan 2005, 13:50

Salut Petitgris,
intéressant à première vue le book,
tiens tu as lu la critique ici ?
http://www.ac-amiens.fr/pedagogie/philo ... /Ogien.htm
surtout ça : D’où la position qu’adopte finalement l’auteur : faire de l’éthique appliquée avec certaines réserves, et en ayant l’honnêteté d’afficher un message de mise en garde au destinataire : “ à consommer avec modération : sans garantie philosophique ultime ” (p. 65).
Qu 'en pense notre éminence grise ?
Perso, je pense que la "morale" subie par "convention"ou autres conneries habituelles, englue complètement notre raisonnement concernant
les problèmes de notre monde (provisoire, pour rappel). Au lieu d' avancer , en fait, on se demande si les vieux seraient ok !
je résume, mais aurais-je mis le doigt dedans (sans jeu de mot) ?
Ne serait aussi pas une "sainte excuse" pour que rien ne change et que les priviligiés(souvent de vieille familles de voleurs) restent à leurs places ??? mais bon, ma parano aussi parfois.... :wink:
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Messagepar Petitgris » 04 Jan 2005, 14:52

Salut Trinita,
Pour ce qui est du message de mise en garde, je l’attribuerai à une humilité dictée par le champ qu’il étudie. En bon praticien de ces questions tortueuses (la méta-éthique), il indique aussi qu’« Il ne faudrait pas perdre de vue le fait que les doutes à propos de le possibilité de conclure un débat en philosophie morale par des moyens rationnels n’ont pas été anéantis. »
Maintenant, il s’attache aussi à démontrer – parfois avec humour - les apories de la plupart des théories morales systématiques « puisque, si nous sommes pourchassés injustement, nous n’irons certainement pas nous réfugier chez un kantien car ce dernier nous dénoncera sûrement si, par malchance, les bourreaux frappent à sa porte. C’est qu’un kantien a pour principe de ne jamais mentir, et ce principe n’admet aucune exception. De la même manière, nous n’irons pas nous cacher dans la cave ou le grenier d’un utilitariste. Si, par malchance, les bourreaux lui propose d’épargner 5 ou 10 vies humaines en échange de la nôtre, il nous livrera sûrement, même s’il en souffre. C’est que l’utilitariste a pour principe de faire ce qui contribue non pas à son bien-être personnel (et au nôtre en l’occurrence), mais au plus grand bien-être du plus grand nombre, et ce principe n’admet aucune exception ».
Sinon ta réflexion me rappelle une phrase de Cioran qui écrit quelque part qu’à 20 ans, pour lui aussi, le problème du monde, c’était les vieux !
Et là, c’est pas un mais deux principes que vous foulez aux pieds (considération égale + neutralité) quoique « Le principe de considération égale nous demande de reconnaître que chacun a la même valeur, mais il ne nous demande pas nécessairement d’accorder le même degré d’attention et de sollicitude à chacun ».
Je pense personnellement qu’il faut effectivement se méfier de la « Morale » et
se perfectionner en méta-éthique qui, comme le rappelle l’auteur de ta critique, « vise à étudier, d’un point de vue essentiellement logico-linguistique, la signification des prédicats moraux, la relation entre les jugements moraux et les autres formes de jugements, ainsi que le statut épistémologique des jugements moraux. »
Il y a aussi la dissection d’un concept qui m’a bien plu : celui de « dignité humaine », laïc et un peu flou mais dégainé au moindre affolement pour les raisons les plus diverses…
Dernière édition par Petitgris le 05 Jan 2005, 10:45, édité 1 fois.
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 04 Jan 2005, 16:03

que penser alors de cette méta-ethique appliquée à....la sécurité sociale par exemple.....

comment justifierait-elle l'usage de la cigarette et autres drogues...?

les maladies résultant de leur toxicité ont un cout matériel pour ceux qui cotisent...
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Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Petitgris » 04 Jan 2005, 16:17

Si on se place d’un point de vue limité aux coûts, le fumeur est un citoyen modèle : il cotise quotidiennement en achetant des produits surtaxés (les clopes) et il meurt plus vite que les autres (pas de retraite). Sans parler des coûts médicaux liés à la gestion de la « fin de vie » de nos vieux.
De plus, en suivant ce raisonnement, il faudrait interdire tout ce qui est très sucré ou très gras (incidences énormes en termes de santé publique) et pourquoi pas organiser des cours de gymnastique obligatoires dans les parcs de nos municipalités…
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Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Thrand » 04 Jan 2005, 22:26

c'est quoi "neutralité à l'égard des conceptions du bien personnel" ? Le "bien" en tant que contraire du mal ou que propriété ?
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 05 Jan 2005, 10:16

Petitgris a écrit:Si on se place d’un point de vue limité aux coûts, le fumeur est un citoyen modèle : il cotise quotidiennement en achetant des produits surtaxés (les clopes) et il meurt plus vite que les autres (pas de retraite). Sans parler des coûts médicaux liés à la gestion de la « fin de vie » de nos vieux.


ben on peu pas s'empecher de vieillir... ;)

Petitgris a écrit:De plus, en suivant ce raisonnement, il faudrait interdire tout ce qui est très sucré ou très gras (incidences énormes en termes de santé publique) et pourquoi pas organiser des cours de gymnastique obligatoires dans les parcs de nos municipalités…


on est tres loin de l'intervention limité là....


bref dans méta-éthique ...y'a méta..... c'est tout le probleme :)
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Petitgris » 05 Jan 2005, 11:12

Thrand :
Arrrg ! Les citations risquent d’être encore plus longues qu’hier… Le « problème » avec Ruwen Ogien, c’est qu’il est très concis et synthétique, ce qui fait qu’au final, il est assez difficile de le résumer. Heureusement qu’en bon parasite du tertiaire, j’ai la possibilité de m’épancher comme une « truie » pour retranscrire tout ça… entre 2 pauses.

Il aborde d’abord ce principe sous l’angle politique rappelant que dans ce contexte « la diversité des conceptions du bien semble poser un problème identique à celui de la diversité des conceptions religieuses dans une société pluraliste. Comment garantir une sorte de paix sociale ou de stabilité politique en dépit de ces divergences ? La neutralité politique à l’égard des conceptions du bien, c’est à dire le renoncement par l’Etat à promouvoir quelque conception du bien que ce soit, est, pour certains philosophes, la meilleure solution à ce problème. Elle est calquée sur le modèle de l’Etat neutre à l’égard des conceptions religieuses. Dans un contexte moral classique, le problème de départ est assez différent : la diversité des conceptions du bien semble faire obstacle à la possibilité de construire une morale universelle. La neutralité à l’égard de ces conceptions est supposée servir à surmonter cet obstacle. En défendant l’idée que c’est moins la diversité des conceptions du bien que l’absence de valeur morale de ces conceptions qui font obstacle à la construction d’une éthique (universelle ou pas) fondée sur elles, je reste, je crois, dans les limites de la question morale tout en l’amendant légèrement.
2. La neutralité à l’égard des conceptions du bien n’est pas toujours présentée comme une solution au problème de la construction d’une morale universelle en philosophie morale ou au problème de la stabilité en philosophie politique. Elle est parfois introduite comme une sorte de conséquence de l’application d’un principe de liberté du genre de celui que défend Stuart Mill. Il semble bien que, pour Mill, il soit important de laisser à chacun la liberté d’expérimenter toutes sortes de formes de vie et de découvrir celle qui lui convient le mieux. Cela suppose que la diversité de ces formes de vie soit respectée et qu’aucune ne soit sanctionnée négativement du moment qu’elle ne cause aucun tort à autrui. La neutralité est encore présentée comme une sorte de conséquence de l’application d’un principe d’égalité du genre que défend Ronald Dworkin. Chacun a le droit de vivre selon sa conception personnelle du bien, du moment qu’elle ne cause aucun tort grave et objectif à autrui même si elle choque psychologiquement la majorité car chacun possède ce droit exactement au même titre.
La seule conclusion que je tirerai de cette diversité de justifications du principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien, c’est la stabilité ou la robustesse du principe par rapport à ses justifications qui sont diverses et parfois conflictuelles.
3. Le principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien, principalement dans la version défendue par John Stuart Mill et ceux qui s’en réclament, a été vivement critiqué par ceux qu’on a pris l’habitude d’appeler les « communautariens » (contre leur gré en général). Il est vrai que certaines formulations du principe de neutralité sont étranges lorsqu’elles reposent sur le principe de liberté. La liberté d’expérimenter des formes de vie semble supposer une capacité assez extraordinaire à se mettre à distance d’elles, de les endosser, de les comparer. L’idée que finalement notre style de vie, nos goûts culturels, nos convictions religieuses, nos orientations sexuelles sont librement « choisies » peut paraître saugrenue même aux yeux de ceux qui ne sont pas des supporters inconditionnels de Durkheim ou de Bourdieu et qui n’ont pas beaucoup de sympathie pour le déterminisme social dur en général. En fait, il faudrait peut-être éviter d’utiliser un langage trop intentionnel ou volontariste de façon à ce qu’il puisse être accepté aussi par ceux qui rejettent l’individualisme sous-jacent des conceptions de certains milliens. Il me semble que ce n’est pas impossible. Au lieu d’utiliser le langage des « conceptions du bien », on pourrait parler de « formes de vie », de « style de vie » ou de « manières de vivre personnelles ». Ainsi, l’engagement envers le principe de neutralité ne nous contraindrait pas à endosser des vues sur la liberté et l’individualité jugées extravagantes par certains. »

troy :
Exactement, on est très loin de l’intervention limitée. C’est la raison pour laquelle je sécherai tous les cours d’EPS citoyens pour boire du coca et bouffer des frites.
C’est vrai que le terme « méta » peut faire peur mais pas l’objectif de cette branche philosophique car, comme le rappel Ruwen Ogien :
« la méta-éthique n’a pas pour mission de nous dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Elle s’intéresse seulement à la signification des mots « bien », « mal », « juste », « injuste », etc. Elle analyse des énoncés moraux comme « L’esclavage est un mal » du point de vue logique et conceptuel, afin de comprendre ce qui les distingue d’énoncés non moraux comme : « Les kangourous n’ont pas d’arêtes » ou « Les spaghettis sont cuits al dente. »
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 05 Jan 2005, 19:12

J'ai, je l'avoue, un peu de mal à scérner ce concept de "méta-éthique"... "Transcendance" de la morale, ou introduction de l'éthique dans la géstion des rapports humains et de leurs sociétés?
Classer sur une échelle allant du "trés mal" au "trés bien" des actions, suivant leur contenu sémantique -si j'ai bien compris-, souléve le problème de l'unité de celui-ci, en d'autres termes: est-ce que tuer deux hommes est deux fois plus mal "que de n'en tuer qu'un"?
Quoiqu'il en soit, l'analyse qui serait faite des concepts de "violence légitime" et autres foutaises "syllogiques" pourait s'avérer interescente -mais un poil alombiqué peut-être :D ....

Une dérnière précision: "l'univérsalité de la morale" normalisée à quoi?
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Petitgris » 06 Jan 2005, 11:30

Ce n’est pas d’une transcendance de la morale dont il s’agit (certainement ce « méta » qui sent effectivement l’occulte et la transcendance) mais plutôt de la discussion, de l’analyse de concepts éthiques de base (philosophie analytique). Il n’est pas question non plus d’un classement sur une échelle « morale » : la méta-éthique soumet simplement les « principes » des théories morales à une critique logique de leur signification. Ces principes ne cachent-ils pas quelques problèmes de sens ? Lesquels ? Quelles sont leurs limites, etc.
Pour l’universalité de la morale, je comprends la référence comme une allusion à Kant et à son impératif catégorique (" Agis comme si la maxime de ton action pouvait être érigée en loi universelle ") et je pense qu’ici, l’auteur démontre principalement que son principe de neutralité n’est pas inconciliable avec une « hypothétique » morale universelle.
C’est ce qui fait une des qualités de l’auteur (voir les avertissements relevés par Trinita) : exposer systématiquement les critiques que certaines idées peuvent soulever et discuter leur validité, en restant humble et « objectif ».
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 06 Jan 2005, 11:57

hmmm...L'"intérchangeabilité" de "morale" et de "éthique" m'étonne quelque peu :roll: ...
Une petite visite à la BM s'impose :D
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Messagepar Petitgris » 06 Jan 2005, 12:12

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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 06 Jan 2005, 12:53

Petitgris a écrit:
« la méta-éthique n’a pas pour mission de nous dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Elle s’intéresse seulement à la signification des mots « bien », « mal », « juste », « injuste », etc. Elle analyse des énoncés moraux comme « L’esclavage est un mal » du point de vue logique et conceptuel, afin de comprendre ce qui les distingue d’énoncés non moraux comme : « Les kangourous n’ont pas d’arêtes » ou « Les spaghettis sont cuits al dente. »


pas seulement, elle a l'air aussi de proposer des solutions avec son principe d'intervention limité que tu appliques à la répression cannabique.
J'ai juste voulu voir ce qu'elle pouvait donner sur un autre probleme de société.....pas convaincu.

Mais j'ai toujours eu du mal à trouver une quelconque utilité à tout ce qui se prétend "au delàs" ,puisque c'est ce que veut dire "méta" , tellement au delà que pas du tout là...

c'est un point de vu ni bien ni mal et qui respecte le tiens ;)
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Messagepar Petitgris » 06 Jan 2005, 14:51

Il faut distinguer la méta-éthique analytique de l'éthique minimale qui est une "proposition" d'éthique.
Méta, c'est "au delà" mais aussi "après", en fait. Je pense que cela s'explique par le fait que les principes discutés sont "premiers" dans leurs éthiques respectives.
Voyons cela comme une analyse des principes de l'éthique, donc.
Je trouve que l’éthique minimale propose effectivement un modèle assez cohérent et qu’elle évite pas mal fausses pistes mais ce n’est que mon avis (et je suis loin d’être son plus brillant avocat). Je ne pense pas que je vais convaincre qui que ce soit mais c’est pas tellement le but. Et je n'ai aucun problème avec le principe de neutralité.... te concernant.
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Re: Ethique minimale et intervention limitée

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 03:53

Petitgris a écrit:Il faut distinguer la méta-éthique analytique de l'éthique minimale qui est une "proposition" d'éthique.
.


arf peut-etre est-ce là mon erreur... :)

Je suis 100% d'accord avec les deux premiers principes mais le troisieme est un peu trop anar a mon gout ;)

sinon te gene pas pour faire part de tes lectures ; j'aime assez ;)
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