"Le cannabis a trouvé tous ses usagers"
Posté: 12 Sep 2006, 20:14"Le cannabis a trouvé tous ses usagers"
http://permanent.nouvelobs.com/societe/ ... S1598.html
par Stéphane Legleye,
co-auteur de l'étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
L'étude publiée aujourd'hui révèle que les jeunes boivent moins régulièrement, mais qu'ils sont plus souvent ivres. Pourquoi ce changement de comportement ?
- Il peut s'agir d'une modification passagère, mais il y a désormais une plus grande sensibilisation aux dangers de l'alcool, notamment sur la santé, sur le corps. Les campagnes récentes ont été utiles, surtout dans le domaine de la sécurité routière. Les jeunes savent à quoi s'exposent les contrevenants, ils savent que les sanctions sont lourdes. Maintenant, quand ils sortent, ils sont attentifs dès le début de la soirée à qui va conduire.
Comment expliquez-vous que la consommation de cannabis stagne ?
- Le produit a trouvé tous ses usagers, après une croissance incessante du nombre d'utilisateurs depuis le début des années 1990, jusqu'à occuper la tête du palmarès européen. Mais peut-être, comme tous les produits et toutes les modes, le cannabis a-t-il atteint un plateau. Le marché est saturé.
La petite décroissance amorcée entre 2003 et 2005 pourrait marquer un seuil. Il faut attendre de voir si un retournement de la tendance s'amorce.
La consommation de cocaïne et d'amphétamines a en revanche augmenté. Est-ce inquiétant ?
- Il s'agit de très petites différences. La consommation de cocaïne a augmenté de moins de 1%. 2,5% de 30.000 jeunes, cela reste très faible. Mais ce chiffre peut-être couplé avec d'autres enquêtes sur les adultes et les milieux de la fête. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) constate que le profil des consommateurs de cocaïne est en train de changer. On sort des stéréotypes. La cocaïne n'est plus réservée aux intellectuels ou aux bourgeois des milieux "hype", branchés. On en consomme dans tous les milieux.
Il faut donc surveiller cette évolution, mais je n'y vois rien de dramatique pour l'instant.
Quant aux amphétamines, on est dans les mêmes eaux. Seule une faible part des jeunes en prennent. Cette hausse peut-être passagère si c'est le fait d'une mode ou d'un approvisionnement plus facile.
Propos recueillis par Julie Coste
(le mardi 12 septembre 2006)
http://permanent.nouvelobs.com/societe/ ... S1598.html
par Stéphane Legleye,
co-auteur de l'étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)
L'étude publiée aujourd'hui révèle que les jeunes boivent moins régulièrement, mais qu'ils sont plus souvent ivres. Pourquoi ce changement de comportement ?
- Il peut s'agir d'une modification passagère, mais il y a désormais une plus grande sensibilisation aux dangers de l'alcool, notamment sur la santé, sur le corps. Les campagnes récentes ont été utiles, surtout dans le domaine de la sécurité routière. Les jeunes savent à quoi s'exposent les contrevenants, ils savent que les sanctions sont lourdes. Maintenant, quand ils sortent, ils sont attentifs dès le début de la soirée à qui va conduire.
Comment expliquez-vous que la consommation de cannabis stagne ?
- Le produit a trouvé tous ses usagers, après une croissance incessante du nombre d'utilisateurs depuis le début des années 1990, jusqu'à occuper la tête du palmarès européen. Mais peut-être, comme tous les produits et toutes les modes, le cannabis a-t-il atteint un plateau. Le marché est saturé.
La petite décroissance amorcée entre 2003 et 2005 pourrait marquer un seuil. Il faut attendre de voir si un retournement de la tendance s'amorce.
La consommation de cocaïne et d'amphétamines a en revanche augmenté. Est-ce inquiétant ?
- Il s'agit de très petites différences. La consommation de cocaïne a augmenté de moins de 1%. 2,5% de 30.000 jeunes, cela reste très faible. Mais ce chiffre peut-être couplé avec d'autres enquêtes sur les adultes et les milieux de la fête. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) constate que le profil des consommateurs de cocaïne est en train de changer. On sort des stéréotypes. La cocaïne n'est plus réservée aux intellectuels ou aux bourgeois des milieux "hype", branchés. On en consomme dans tous les milieux.
Il faut donc surveiller cette évolution, mais je n'y vois rien de dramatique pour l'instant.
Quant aux amphétamines, on est dans les mêmes eaux. Seule une faible part des jeunes en prennent. Cette hausse peut-être passagère si c'est le fait d'une mode ou d'un approvisionnement plus facile.
Propos recueillis par Julie Coste
(le mardi 12 septembre 2006)