Maastricht et les week-end coffee shops
Posté: 21 Jan 2013, 04:06
Pubdate: 3/7/06
Source: Babel International
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L'auteur
Thijs Lammers
Dossier : DROGUES : INTERDIT D'INTERDIRE ?
Thijs Lammers - Amsterdam - 3.7.2006
Pragmatism versus dogma in Maastricht
Enquête
Maastricht et les week-end coffee shops
L'annonce aux Pays-Bas de mesures visant à libéraliser la consommation de
cannabis a remporté un vif succès auprès de la population néerlandaise.
Mais le projet mécontente fortement les principales communes frontalières.
Les coffee shops sont-ils une solution ? (Michiel Schipper)
Il y a trois ans que le chrétien-démocrate Gerd Leers a été élu maire de
Maastricht < http://fr.wikipedia.org/wiki/Maastricht>. Trois années qui
auront suffi à ébranler ses convictions quant à l'attitude à adopter en
matière de politique anti-drogue. Autrefois fervent supporter de
l'interdiction pure et simple, il a récemment proposé la création d'un
« boulevard du cannabis » <http://www.alternet.org/drugreporter/22110/>
situé à la périphérie de la ville dans une zone peu habitée proche de la
frontière belge Son objectif ? Tenter d'apporter des solutions concrètes au
problème du « narco-tourisme » <
http://www.vrtnieuws.net/nieuwsnet_mast ... 522_cannab
is/index.shtml>.
Leers plaide également en faveur d'une régulation de la production d'herbe
et de l'approvisionnement des coffee shops. Il entend bien enrayer le
développement d'un marché noir florissant, dans un pays où la culture du
cannabis est un délit mais où sa vente est légale.
Maastricht et ses coffee shops
<http://www.vrtnieuws.be/nieuwsnet_master/versie2/francais/details/060627maastri
cht/index.shtml> voient chaque année défiler près d'un million et demi de
jeunes consommateurs dont les deux tiers sont des Allemands, des Belges et
des Français attirés comme des aimants par la perspective de se procurer
des produits jugés illicites dans leurs propres pays. Le fréquentation
considérable générée par ces touristes atypiques est évidemment propice à
l'augmentation de la délinquance et entraîne des nuisances toujours plus
importantes dans le centre ville.
Un pragmatisme bancal
Depuis 1976, le gouvernement a dépénalisé la distribution et la
consommation de cannabis et les fameux coffee shops hollandais sont
autorisés à vendre jusqu'à cinq grammes d'herbe par personne aux seuls
clients âgés de plus de 18 ans. L'idée <http://www.drugpolicy.nl/> toute
pragmatique <http://www.cedro-uva.org/> d'une telle réglementation étant
d'établir une distinction, par ailleurs indispensable, entre drogues douces
et drogues dures.
Il apparaît en effet beaucoup plus souhaitable que les adeptes du haschisch
puissent s'approvisionner légalement dans un environnement sécurisé plutôt
qu'être contraints de se fournir dans la rue auprès de dealers souvent
issus de la mafia et susceptibles de les initier à des drogues moins
inoffensives.
Les statistiques prouvent le bien-fondé de la politique menée par les
dirigeants néerlandais. La Hollande, qui est aujourd'hui l'unique pays
occidental à tolérer la vente de cannabis, ne compte que 13 % de
consommateurs parmi les jeunes contre 17 % en Belgique, en Irlande et aux
Etats-Unis, 20 % au Royaume-Uni et 22 % en France où la possession et
l'usage de cette même substance représente un délit passible de prison.
En outre, seules 3 personnes sur 1 000 âgées de 15 à 64 ans sont
dépendantes aux drogues dures, tandis qu'au Luxembourg, au Royaume-Uni, en
Italie, au Portugal et au Danemark ce chiffre grimpe jusqu'à 7 voire 10
pour 1 000 habitants. Enfin, on dénombre aux Pays-Bas une mort par an sur
100 000 liée à l'absorption de drogues contre 5 au Danemark et 8 en
Norvège.
Hypocrisie
Ce ne sont pas moins de 4 000 frontaliers qui affluent
<http://www.cannaweed.com/news/article-820-hollande-touristes-bientot-interdit-c
offeeshops.html> quotidiennement à Maastricht dans le but d'acheter ce
qu'ils ne peuvent se procurer chez eux. Ce flux constant crée un
accroissement du commerce de plusieurs centaines de kilos de cannabis par
jour.
Comme la demande étrangère est également supérieure à la consommation
nationale, l'unique moyen de la satisfaire consiste à produire davantage.
Et c'est bien là que le bât blesse, car si la loi en vigueur autorise la
vente d'herbe, les patrons des coffee shops n'ont néanmoins aucune
possibilité de se fournir sans l'enfreindre.
Alors que la distribution est clairement réglementée, la question pourtant
capitale de l'approvisionnement reste pour l'instant dans l'ombre. Lors
d'une interview accordée à l'AFP, Leers a récemment souligné le ridicule de
la situation
<http://www.vrtnieuws.net/nieuwsnet_master/versie2/francais/details/060531_coffe
shops/index.shtml> et déclaré que « ce serait comme de tolérer qu'un
boulanger vende du pain en lui interdisant d'acheter la farine
indispensable à sa fabrication ».
C'est la mafia locale qui contrôle aujourd'hui la production de haschisch
par l'intermédiaire de gangs promettant de fortes rémunérations en échange
d'un garage, d'une cave ou d'un grenier dans lequel cultiver des plants de
cannabis. La majorité des personnes « recrutées » pour ce genre de travail
sont issues de milieux défavorisés, ce qui fait d'elles des proies faciles.
Des milliers de familles, pour la plupart avec des enfants, se retrouvent
exposées en permanence à la criminalité et à la violence. Il est clair que
l'appât d'un argent facilement gagné représente un réel danger pour
l'équilibre social de ces communautés.
Un soutien national
La légalisation de la culture de la marijuana par de véritables producteurs
et distributeurs fait donc partie de l'ensemble des propositions soumises
par Leers dans l'optique d'éradiquer le « jardinage maison » illégal. Il
souhaite par ailleurs la création d'espaces réservés à la vente libre de
haschisch, des fameux « boulevards du cannabis ».
L'adoption d'une telle mesure permettrait de désengorger la ville de
Maastricht en réorientant le tourisme des drogues douces vers des zones
proches de la frontière où la surveillance policière serait une priorité
absolue.
Le plan d'action de Leers a obtenu le soutien d'une grande partie des
Hollandais. Alexander Pechtold, ministre de la Réforme de l'état et des
Relations intérieures des Pays-Bas, s'est déclaré favorable à ce projet de
loi < http://cannabisnews.com/news/20/thread20587.shtml> et 20 maires des
30 villes les plus peuplées du pays se sont ralliés à son opinion.
A la suite de cela, le Parlement a ouvert un débat et présenté deux
motions. La première, pour exiger du gouvernement néerlandais qu'il
consulte les différents Etats membres de l'UE sur l'éventualité d'une
régulation de la consommation de cannabis au niveau européen, la seconde,
pour lui permettre d'expérimenter une politique d'approvisionnement en
marijuana des coffee shops.
Toutes ces considérations agacent
<http://lexpress.fr/info/sciences/dossier/cannabis/dossier.asp?ida=420911>
fortement les pays voisins comme la Belgique ou l'Allemagne. Otto Schily,
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Schily> ancien ministre allemand de
l'Intérieur, fermement opposé au modèle hollandais, s'est d'ailleurs
souvent accroché avec le ministre hollandais de la Justice Piet Hein Donner
sur la question. Schily et son homologue belge sont convaincus que la vente
libre de drogue quelle qu'elle soit encouragerait la consommation en lui
conférant un cadre légal et favoriserait le trafic illégal en Europe. Ivo
Delbrouck, procureur général du ministère public de la ville belge de
Tongeren, a eu des paroles beaucoup plus dures : « ne venez pas répandre
votre misère et votre crasse chez nous ! ».
Un problème régional
« Je réfute l'accusation selon laquelle notre objectif est de laisser la
Belgique et l'Allemagne régler un problème qui nous concerne avant tout »,
a déclaré Leers en réponse à ces allégations. « Maastricht ne regroupe pas
moins de 16 coffee shops. Seuls 6 ou 7 d'entre eux sont fréquentés par des
Maastrichtiens », poursuit-il. Les politiques belges affirment : « Ce ne
sont pas tant les coffee shops qui nous dérangent. Les consommateurs belges
sont autorisés à détenir plus de trois grammes de haschisch mais ne peuvent
s'en procurer chez eux, c'est pourquoi ils viennent le faire chez nous ! »
Une hypocrisie qui concerne d'ailleurs la région entière. Fermer tous les
coffee shops hollandais est la solution la plus facile mais aurait pour
conséquence de développer un marché noir déjà compliqué à réglementer. « Il
nous est impossible d'occulter la demande de drogues douces. Regardez ce
qui se passe dans les pays appliquant des politiques répressives : ils
présentent les pourcentages de consommation les plus élevés d'Europe ! »,
fait remarquer Leers.
Le 21 avril dernier s'est tenu une séance au Parlement européen relative au
Plan d'action européen de lutte contre la drogue 2005-2008 <
http://www.europa.eu/scadplus/leg/fr/cha/c22568.htm>. Leers, ainsi que
d'autres maires, a été invité à faire part de son expérience quant aux
problèmes liés aux substances illégales dans les communes frontalières. A
cette occasion, il a souligné qu'il restait « primordial que les
gouvernements européens assouplissent leurs réglementations respectives et
admettent que le cannabis n'est qu'une drogue récréative, comme l'alcool,
ni plus ni moins. Seule une régulation permettra de limiter les effets de
la drogue et la délinquance induite. Nous devons briser un tabou ».
Au début de l'année, les experts indiquaient qu'il n'existait aucun
obstacle légal à ce que les Pays-Bas mettent en place de façon
expérimentale des dispositions visant à légaliser la production du
cannabis. Les interdictions ont commencé à tomber.
Thijs Lammers - Amsterdam - 3.7.2006 | Traduction : Delphine Salerno
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Thijs Lammers
Dossier : DROGUES : INTERDIT D'INTERDIRE ?
Thijs Lammers - Amsterdam - 3.7.2006
Pragmatism versus dogma in Maastricht
Enquête
Maastricht et les week-end coffee shops
L'annonce aux Pays-Bas de mesures visant à libéraliser la consommation de
cannabis a remporté un vif succès auprès de la population néerlandaise.
Mais le projet mécontente fortement les principales communes frontalières.
Les coffee shops sont-ils une solution ? (Michiel Schipper)
Il y a trois ans que le chrétien-démocrate Gerd Leers a été élu maire de
Maastricht < http://fr.wikipedia.org/wiki/Maastricht>. Trois années qui
auront suffi à ébranler ses convictions quant à l'attitude à adopter en
matière de politique anti-drogue. Autrefois fervent supporter de
l'interdiction pure et simple, il a récemment proposé la création d'un
« boulevard du cannabis » <http://www.alternet.org/drugreporter/22110/>
situé à la périphérie de la ville dans une zone peu habitée proche de la
frontière belge Son objectif ? Tenter d'apporter des solutions concrètes au
problème du « narco-tourisme » <
http://www.vrtnieuws.net/nieuwsnet_mast ... 522_cannab
is/index.shtml>.
Leers plaide également en faveur d'une régulation de la production d'herbe
et de l'approvisionnement des coffee shops. Il entend bien enrayer le
développement d'un marché noir florissant, dans un pays où la culture du
cannabis est un délit mais où sa vente est légale.
Maastricht et ses coffee shops
<http://www.vrtnieuws.be/nieuwsnet_master/versie2/francais/details/060627maastri
cht/index.shtml> voient chaque année défiler près d'un million et demi de
jeunes consommateurs dont les deux tiers sont des Allemands, des Belges et
des Français attirés comme des aimants par la perspective de se procurer
des produits jugés illicites dans leurs propres pays. Le fréquentation
considérable générée par ces touristes atypiques est évidemment propice à
l'augmentation de la délinquance et entraîne des nuisances toujours plus
importantes dans le centre ville.
Un pragmatisme bancal
Depuis 1976, le gouvernement a dépénalisé la distribution et la
consommation de cannabis et les fameux coffee shops hollandais sont
autorisés à vendre jusqu'à cinq grammes d'herbe par personne aux seuls
clients âgés de plus de 18 ans. L'idée <http://www.drugpolicy.nl/> toute
pragmatique <http://www.cedro-uva.org/> d'une telle réglementation étant
d'établir une distinction, par ailleurs indispensable, entre drogues douces
et drogues dures.
Il apparaît en effet beaucoup plus souhaitable que les adeptes du haschisch
puissent s'approvisionner légalement dans un environnement sécurisé plutôt
qu'être contraints de se fournir dans la rue auprès de dealers souvent
issus de la mafia et susceptibles de les initier à des drogues moins
inoffensives.
Les statistiques prouvent le bien-fondé de la politique menée par les
dirigeants néerlandais. La Hollande, qui est aujourd'hui l'unique pays
occidental à tolérer la vente de cannabis, ne compte que 13 % de
consommateurs parmi les jeunes contre 17 % en Belgique, en Irlande et aux
Etats-Unis, 20 % au Royaume-Uni et 22 % en France où la possession et
l'usage de cette même substance représente un délit passible de prison.
En outre, seules 3 personnes sur 1 000 âgées de 15 à 64 ans sont
dépendantes aux drogues dures, tandis qu'au Luxembourg, au Royaume-Uni, en
Italie, au Portugal et au Danemark ce chiffre grimpe jusqu'à 7 voire 10
pour 1 000 habitants. Enfin, on dénombre aux Pays-Bas une mort par an sur
100 000 liée à l'absorption de drogues contre 5 au Danemark et 8 en
Norvège.
Hypocrisie
Ce ne sont pas moins de 4 000 frontaliers qui affluent
<http://www.cannaweed.com/news/article-820-hollande-touristes-bientot-interdit-c
offeeshops.html> quotidiennement à Maastricht dans le but d'acheter ce
qu'ils ne peuvent se procurer chez eux. Ce flux constant crée un
accroissement du commerce de plusieurs centaines de kilos de cannabis par
jour.
Comme la demande étrangère est également supérieure à la consommation
nationale, l'unique moyen de la satisfaire consiste à produire davantage.
Et c'est bien là que le bât blesse, car si la loi en vigueur autorise la
vente d'herbe, les patrons des coffee shops n'ont néanmoins aucune
possibilité de se fournir sans l'enfreindre.
Alors que la distribution est clairement réglementée, la question pourtant
capitale de l'approvisionnement reste pour l'instant dans l'ombre. Lors
d'une interview accordée à l'AFP, Leers a récemment souligné le ridicule de
la situation
<http://www.vrtnieuws.net/nieuwsnet_master/versie2/francais/details/060531_coffe
shops/index.shtml> et déclaré que « ce serait comme de tolérer qu'un
boulanger vende du pain en lui interdisant d'acheter la farine
indispensable à sa fabrication ».
C'est la mafia locale qui contrôle aujourd'hui la production de haschisch
par l'intermédiaire de gangs promettant de fortes rémunérations en échange
d'un garage, d'une cave ou d'un grenier dans lequel cultiver des plants de
cannabis. La majorité des personnes « recrutées » pour ce genre de travail
sont issues de milieux défavorisés, ce qui fait d'elles des proies faciles.
Des milliers de familles, pour la plupart avec des enfants, se retrouvent
exposées en permanence à la criminalité et à la violence. Il est clair que
l'appât d'un argent facilement gagné représente un réel danger pour
l'équilibre social de ces communautés.
Un soutien national
La légalisation de la culture de la marijuana par de véritables producteurs
et distributeurs fait donc partie de l'ensemble des propositions soumises
par Leers dans l'optique d'éradiquer le « jardinage maison » illégal. Il
souhaite par ailleurs la création d'espaces réservés à la vente libre de
haschisch, des fameux « boulevards du cannabis ».
L'adoption d'une telle mesure permettrait de désengorger la ville de
Maastricht en réorientant le tourisme des drogues douces vers des zones
proches de la frontière où la surveillance policière serait une priorité
absolue.
Le plan d'action de Leers a obtenu le soutien d'une grande partie des
Hollandais. Alexander Pechtold, ministre de la Réforme de l'état et des
Relations intérieures des Pays-Bas, s'est déclaré favorable à ce projet de
loi < http://cannabisnews.com/news/20/thread20587.shtml> et 20 maires des
30 villes les plus peuplées du pays se sont ralliés à son opinion.
A la suite de cela, le Parlement a ouvert un débat et présenté deux
motions. La première, pour exiger du gouvernement néerlandais qu'il
consulte les différents Etats membres de l'UE sur l'éventualité d'une
régulation de la consommation de cannabis au niveau européen, la seconde,
pour lui permettre d'expérimenter une politique d'approvisionnement en
marijuana des coffee shops.
Toutes ces considérations agacent
<http://lexpress.fr/info/sciences/dossier/cannabis/dossier.asp?ida=420911>
fortement les pays voisins comme la Belgique ou l'Allemagne. Otto Schily,
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_Schily> ancien ministre allemand de
l'Intérieur, fermement opposé au modèle hollandais, s'est d'ailleurs
souvent accroché avec le ministre hollandais de la Justice Piet Hein Donner
sur la question. Schily et son homologue belge sont convaincus que la vente
libre de drogue quelle qu'elle soit encouragerait la consommation en lui
conférant un cadre légal et favoriserait le trafic illégal en Europe. Ivo
Delbrouck, procureur général du ministère public de la ville belge de
Tongeren, a eu des paroles beaucoup plus dures : « ne venez pas répandre
votre misère et votre crasse chez nous ! ».
Un problème régional
« Je réfute l'accusation selon laquelle notre objectif est de laisser la
Belgique et l'Allemagne régler un problème qui nous concerne avant tout »,
a déclaré Leers en réponse à ces allégations. « Maastricht ne regroupe pas
moins de 16 coffee shops. Seuls 6 ou 7 d'entre eux sont fréquentés par des
Maastrichtiens », poursuit-il. Les politiques belges affirment : « Ce ne
sont pas tant les coffee shops qui nous dérangent. Les consommateurs belges
sont autorisés à détenir plus de trois grammes de haschisch mais ne peuvent
s'en procurer chez eux, c'est pourquoi ils viennent le faire chez nous ! »
Une hypocrisie qui concerne d'ailleurs la région entière. Fermer tous les
coffee shops hollandais est la solution la plus facile mais aurait pour
conséquence de développer un marché noir déjà compliqué à réglementer. « Il
nous est impossible d'occulter la demande de drogues douces. Regardez ce
qui se passe dans les pays appliquant des politiques répressives : ils
présentent les pourcentages de consommation les plus élevés d'Europe ! »,
fait remarquer Leers.
Le 21 avril dernier s'est tenu une séance au Parlement européen relative au
Plan d'action européen de lutte contre la drogue 2005-2008 <
http://www.europa.eu/scadplus/leg/fr/cha/c22568.htm>. Leers, ainsi que
d'autres maires, a été invité à faire part de son expérience quant aux
problèmes liés aux substances illégales dans les communes frontalières. A
cette occasion, il a souligné qu'il restait « primordial que les
gouvernements européens assouplissent leurs réglementations respectives et
admettent que le cannabis n'est qu'une drogue récréative, comme l'alcool,
ni plus ni moins. Seule une régulation permettra de limiter les effets de
la drogue et la délinquance induite. Nous devons briser un tabou ».
Au début de l'année, les experts indiquaient qu'il n'existait aucun
obstacle légal à ce que les Pays-Bas mettent en place de façon
expérimentale des dispositions visant à légaliser la production du
cannabis. Les interdictions ont commencé à tomber.
Thijs Lammers - Amsterdam - 3.7.2006 | Traduction : Delphine Salerno
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