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La réforme de la loi de 1970 en débat

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:06
par daniel
Pubdate: 19/6/06
Source: Le Figaro
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en_debat.html


La réforme de la loi de 1970 en débat
Angélique Négroni
19 juin 2006, (Rubrique France)


Gauche et droite sont d'accord pour dire qu'il faut réformer ce texte peu
appliqué, mais diffèrent sur les alternatives.


LA LOI de 1970 qui punit d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros
d'amende l'usage de stupéfiants fait l'unanimité contre elle. A gauche
comme droite, tous s'accordent en effet pour dire qu'il faut faire évoluer
son contenu. Mais les modalités de révision sont radicalement différentes.
Les Verts sont le seul parti aujourd'hui à défendre une dépénalisation du
cannabis et «l'arrêt de la criminalisation des usagers des autres drogues,
estimant que l'incarcération ne peut constituer une réponse à un problème
de santé publique».

Plusieurs dirigeants des Verts, dont Yves Cochet, participaient hier aux
«célébrations» du 30e anniversaire de «l'appel du 18 joint», publié en son
temps par le quotidien Libération.

Parmi les dirigeants socialistes, Jack Lang, candidat à la candidature
socialiste pour 2007, s'est lui aussi déclaré favorable à la dépénalisation
de la consommation de cannabis, estimant que «la priorité des priorités est
de mener une politique de santé publique».

Peines alternatives

Dans son rapport sur le cannabis, Malek Boutih, membre de la direction du
parti, va encore plus loin. L'ancien patron de SOS-Racisme y prône ni plus
ni moins «la reprise du marché par la puissance publique» afin de lutter
contre la «mafia». Favorable à une nouvelle filière agricole, il propose
même des «coopératives chanvrières» cultivées par des agriculteurs «sur des
surfaces sécurisées». Pour la vente, des associations pourraient, selon
lui, gérer «des clubs de consommateurs» ouverts de 18 h à minuit en
semaine. Bref, une véritable industrie du cannabis sous le contrôle de
l'Etat.

Ce rapport a été vite mis sous le boisseau par la direction du PS qui
préfère, pour l'heure, rester discrète sur la question du cannabis et s'en
tenir dans son préprojet à l'annonce «d'un débat pour proposer une
régulation publique, et une révision de la loi de 1970». La favorite des
sondages, Ségolène Royal, ne s'est pour l'instant pas exprimée sur le sujet.

A droite, les choses sont plus claires. Dans un discours musclé prononcé le
8 juin dernier, Nicolas Sarkozy a rappelé sa position sur le cannabis.

Soulignant lui aussi la nécessité d'une refonte du dispositif législatif,
le président de l'UMP souhaite que l'on remplace les peines de prison - qui
dans la pratique ne sont pas prononcées contre les fumeurs de joints -, par
des peines alternatives. Et de citer, comme exemple, «l'obligation d'aller
à l'hôpital pour voir des usagers de drogues». Un point de vue que le
ministre de l'Intérieur avait déjà exprimé en novembre dernier mais aussi
en 2003 au cours de son premier séjour Place Beauvau. A l'époque,
Jean-Pierre Raffarin, premier ministre, avait promis une nouvelle loi,
avant d'y renoncer.



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