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Les Français consomment moins d'alcool et de tabac

MessagePosté: 09 Mar 2006, 14:38
par Petitgris
LE MONDE | 09.03.06 | 11h56 • Mis à jour le 09.03.06 | 12h30

Les Français fument et boivent de moins en moins. Cette tendance, enregistrée depuis quelques années, est confirmée par les résultats du Baromètre santé 2005, rendus publics jeudi 9 mars. Réalisée depuis 1992 par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), la cinquième édition de cette enquête nationale a été réalisée, pour la première fois, à partir d'un échantillon représentatif de 30 000 personnes (contre 13 000 auparavant), âgées de 12 à 75 ans.
C'est la consommation d'alcool qui enregistre la diminution la plus spectaculaire : entre 2000 et 2005, la proportion d'hommes buveurs quotidiens est passée de 27,8 % à 20,3 % et celle des femmes de 11,2 % à 7,3 %. Derrière ce bon résultat global, "les usages problématiques d'alcool persistent", souligne l'Inpes. Ainsi, 14 % des personnes interrogées déclarent au moins un épisode d'ivresse par mois et 9% présentent un risque de dépendance.
SPÉCIFICITÉ MASCULINE
La consommation de tabac livre le même tableau : si la part des fumeurs diminue (29,9 % en 2005 contre 33,1 % en 2000) – particulièrement parmi les femmes (– 11 %) et les plus jeunes (– 41 % chez les 12-15 ans) –, en revanche, le nombre moyen de cigarettes fumées par jour passe de 13,9 à 14,8. Ce sont surtout les petits fumeurs qui sont parvenus à arrêter leur consommation, les plus dépendants étant toujours aussi nombreux. Tout se passe comme si "la prévention servait à ceux qui en ont le moins besoin", constate Philippe Lamoureux, directeur de l'Inpes. "Les progrès accomplis ont induit des bénéfices de santé inégalement répartis, les populations les plus vulnérables ayant proportionnellement moins bénéficié des avancées réalisées que la moyenne des Français", poursuit-il. Les campagnes nationales de prévention pour inciter le grand public à modifier son comportement vis-à-vis de l'alcool et du tabac, ou encore celles incitant au dépistage de certains cancers, ne sont pas suffisamment pertinentes pour réduire les inégalités de santé. En grossissant le trait, la femme cadre qui fume cinq cigarettes par jour est davantage sensibilisée à l'information sur les méfaits du tabac que l'ouvrier accroché à son paquet quotidien.
Au-delà du lien entre conduites à risque pour la santé et catégories socioprofessionnelles, le Baromètre santé fait apparaître une forte spécificité masculine. "L'écart se creuse entre hommes et femmes", insiste M. Lamoureux. Les "gros fumeurs", les "gros buveurs" et les accros aux drogues illicites se recrutent surtout chez les hommes. Ainsi, entre 2000 et 2005, la part de consommateurs réguliers de cannabis parmi les hommes de 15-64 ans est passée de 2,6 % à 4,3 %. "Nous devrons probablement recentrer les discours de santé publique sur la population masculine", estime le directeur de l'Inpes.
Au fil des décennies, le cannabis est devenu "la drogue illicite la plus disponible et la plus expérimentée", constate l'enquête nationale. Près de 58 % des personnes interrogées déclarent qu'il leur serait "facile" de s'en procurer dans les vingt-quatre heures. Pour obtenir du cannabis, 58,7 % des usagers disent se le faire offrir et 36,2 % l'achètent. Seuls 5,1 % le cultivent. Si la proportion des 15-64 ans qui déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie est passée de 24,9 % en 2000 à 30,6 % en 2005, cette forte augmentation est due à un "stock" plus important de personnes qui ont expérimenté le cannabis durant leur jeunesse. Au contraire, chez les jeunes, cette expérimentation se stabilise. En 2005, 48,5 % des 15-25 ans ont déjà testé le cannabis contre 49,6 % en 2000.

Sandrine Blanchard

Les Français consomment moins d'alcool et de tabac

MessagePosté: 09 Mar 2006, 14:42
par Petitgris
Un début d'explication pour la cruelle carence en meufs des sites cannabiques...
"5,1 le cultivent", on se sent moins seuls...

Re: Les Français consomment moins d'alcool et de tabac

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:02
par daniel
Monde

Les Finlandais au bout du goulot :boire2:
Depuis 2004, la baisse des prix de vente de l'alcool, pour préserver le marché intérieur, a entraîné une hausse drastique de la consommation et des homicides et violences.

Par Anne-Françoise HIVERT
mardi 07 mars 2006



Helsinki envoyée spéciale



ntre les fêtards qui ont abusé de la bouteille et les ivrognes qui ne se souviennent plus quand ils ont commencé à boire, les services de police d'Helsinki ne font pas de distinction. Tous finissent à la station de dégrisement de Töölö, en face du stade olympique, au nord de la capitale finlandaise. Les «clients», comme on les appelle ici, sont enfermés dans des cellules pourvues d'un lavabo, d'un WC et d'un matelas posé à même le sol. Ils y restent neuf heures en moyenne, le temps de dessaouler. «Notre boulot est d'assurer qu'ils ne représentent plus un danger pour eux-mêmes à la sortie», résume l'officier Seppo Lakkso, qui dirige l'unité de Töölö.

Intoxication. Plus de 15 000 personnes y ont fait un court séjour l'an dernier. Un chiffre stable certes, mais «l'état de nos clients s'est beaucoup détérioré», remarque le policier. Six décès ont même été enregistrés depuis 2004. A l'infirmerie attenante, le docteur Kari Viitala s'occupe des cas les plus graves. Son constat est alarmant : non seulement le nombre de ses patients a augmenté de 40 % ces deux dernières années, mais «les cas d'intoxication sont de plus en plus fréquents». Le médecin met en cause la baisse des taxes sur l'alcool, entrée en vigueur en mars 2004.

En Finlande, comme dans les autres pays nordiques, la vente de spiritueux est régulée par un monopole d'Etat (Alko) et des taxes prohibitives. Jusqu'au 31 décembre 2003, en vertu d'une dérogation temporaire négociée lors de leur adhésion à l'Union européenne, les Finlandais ne pouvaient revenir de l'étranger qu'avec un volume limité d'alcool. Mais depuis, ils peuvent en importer autant qu'ils veulent. Ce dont ils ne se privent pas, quand le prix d'une bouteille de vodka varie souvent du simple au triple entre Helsinki et Tallinn, en Estonie.

«Cette concurrence représente un manque à gagner énorme», remarque Thomas Karlsson, chercheur au Centre national des affaires sanitaires et sociales (Stakes). En 2003, les taxes prélevées sur les ventes d'Alko ont rapporté près d'un milliard d'euros à l'Etat. Une fortune à laquelle Helsinki n'était pas prêt à renoncer. En mars 2004, la Finlande a donc opté pour une baisse des prix de vente, en réduisant d'un tiers ses taxes sur l'alcool. «Il n'y a eu aucun débat, comme si on se moquait des conséquences», déplore le chercheur.

Coma éthylique. Deux ans plus tard, la consommation d'alcool a fait un bon de plus de 10 %. La baisse des taxes a certes permis de limiter l'importation privée. Mais à quel prix ? Violences conjugales, troubles à l'ordre public, conduite en état d'ivresse... Les forces de l'ordre sont débordées. En Finlande, où l'alcool est traditionnellement impliqué dans deux tiers des crimes, les homicides ont augmenté de 40 % entre 2003 et 2004. Et selon les statistiques nationales, 1 860 Finlandais sont morts d'une cirrhose ou des suites d'un coma éthylique en 2004, soit 20 % de plus que l'année précédente.

«Normalement, les effets d'une hausse de la consommation d'alcool ne peuvent être observés immédiatement, mais les quantités sont telles qu'une année a suffi», constate Thomas Karlsson. Détaché auprès de la station de dégrisement de Töölö, le travailleur social Timo Helander note que «ce sont ceux qui buvaient déjà beaucoup qui boivent encore plus aujourd'hui». Et leurs préférences vont souvent aux alcools forts, dont la vente a augmenté de 17,5 % entre 2003 et 2004.

Prohibition. Le président de l'association de tempérance Raitis, Tom Anthoni, n'est pas surpris par cette évolution. Après son indépendance en 1917, la Finlande a maintenu un strict régime de prohibition pendant une quinzaine d'années. Puis elle a instauré un système public de vente et d'importation, grâce auquel sa consommation d'alcool était l'une des plus faibles en Europe. Mais aujourd'hui, «l'abstinence est mal vue», selon Tom Anthoni, qui voit que «la baisse des prix encourage l'habitude des Finlandais de ne boire qu'avec la seule intention de se saouler».

La ministre de la Santé, Liisa Hyssälä, avoue qu'elle est «inquiète». Elle n'exclut d'ailleurs pas un retour en arrière, car «l'augmentation des taxes est l'un des outils les plus efficaces» contre l'alcoolisme. Mais le Premier ministre, Matti Vanhanen, s'y est jusqu'ici refusé. Cet abstinent convaincu craint en effet le coût budgétaire d'une telle réforme, car les Finlandais risqueraient alors de déserter les magasins d'Etat.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=365022



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