Il attend la fin des émeutes pour reprendre son 'business'
Posté: 21 Nov 2005, 12:27
Site : http://www.universalpressagency.com/
URL :
http://www.universalpressagency.com/ind ... cle=252040
Il attend la fin des émeutes pour reprendre son 'business'
'Michaël', c'est son nom d'emprunt, traîne dans les rues des Mureaux, banlieue 'pauvre' de la région parisienne. Il le dit sans honte ni gêne : 'Je zone, je marche, je fais rien'. Pourquoi ? Car il attend la fin des émeutes pour 're-continuer' son 'business'. Explications. Consternation ...
« J'attends que ça se calme pour reprendre. Il y a beaucoup trop de flics maintenant, depuis les émeutes »
Pour ce jeune homme de 21 ans, d'origine malienne, Michaël n'est - bien entendu - qu'un pseudo.
Il se plaint car il galère, si l'on peut dire : "même en bas de chez moi, y'a des jeunes qui balancent des pierres. Je descends pour leur dire de partir. Ca attire les flics", dit-t-il d'un murmure désabusé.
Car ce ne sont pas seulement les policiers, envoyés en renfort aux Mureaux, ville des Yvelines où il a grandi, qui l'inquiètent et l'angoissent. Non ! Ce sont tous les autres. Tous ces policiers déployés dans les cités alentour, ces zones de non-droit où il avait pris l'habitude de faire, comme il le dit, son "business".
D'ailleurs, un policier qui connaît bien ces quartiers le confirme : "les plus impliqués dans les trafics ne bougent pas". En gros, ils (ndlr les trafiquants) ne font pas partie de ceux qui brûlent des voitures et se heurtent aux forces de l'ordre.
Michaël, lui, transporte "du pilon". Pour les initiés, c'est clair, pour les béotiens sque nous sommes à peu près tous, il s'agit de cannabis.
Donc, le jeune malien convoie - sans permis de conduire - des voitures qu'il qualifie lui-même de "pas honnêtes". Mais c'est son gagne pain. Au quoridien, un gagne-pain dont il n'set, finalement, pas très fier et c'est la raison pour laquelle il ne fanfaronne pas et en fait état si doucement, une fois éloignés ses 'copains' du quartier.
Recruté par des "Français blancs" dans une discothèque, le Pharaon, près des Mureaux, en septembre, il a commencé à travailler pour eux. Le boulot est simple : à 7 ou 8 reprises, il a du aller chercher des BMW volées, en particulier en Allemagne, pour les rapatrier en France.
Et par trois fois, il a transporté des centaines de kilos de cannabis. Cette drogue qui vaut de l'or était cachée dans un camion.
Le processus est tout simple : "(...) On fait ça entre deux et trois heures du matin, je passe de quartier en quartier pour déposer le shit. Il y a toujours une voiture qui me suit, par précaution. Et si les flics me repèrent, je m'arrête pas, je fonce dans le quartier et les autres s'arrangent pour les bloquer".
Lui affirme faire le sale travail des "blancs". Mais ça ne le dérange pas. Car il est payé, bien payé, très bien payé même !
C'est lui qui le dit : "18.000 euros par semaine". Une belle somme pour lui et les trois amis avec lesquels il travaille et partage un appartement.
A plus de 70.000 euros par mois, il sait qu'il prend des risques et c'est pour cela qu'il a pris un appartement sans doute auprès d'un bailleur peu scrupuleux. C'est là qu'il y cache l'argent qu'il gagne car le laisser au domicile familial où son père, âgé de 89 ans et polygame (celui-ci vit en effet avec plusieurs femmes et une ribambelle d'enfants) eût été trop risqué.
Michaël a quitté le système scolaire en cours de troisième. Il est déscolarisé comme s'attachent à le répéter les associations mais lui s'en fiche. Il n'y a pas photo entre gagner 18.000 euros par semaine et à peine 200 pour un vague contrat de qualification ou un stage ! Donc, il attend la fin des émeutes pour reprendre son "travail", bien plus rémunérateur que les précédents. Il a tenté, en effet, pendant quelques temps, de courts emplois de jardinier.
Pour autant, il ne se fait guère d'illusions sur la suite. "De toute façon, assure-t-il, on a bientôt fini. Ca tourne. Car ses 'employeurs' bossent trois, quatre mois avec un groupe. Puis ils passent à un autre groupe. Pour ne pas se faire repérer. "
Or lui et ses potes, ça fait deux mois et demi déjà qu'ils bossent avec eux. Donc ...
Michaël décalare vouloir avoir plus tard un "boulot légal". Ses ambitions ? Pas extraordinaires puisqu'il envisagerait de "travailler à la chaîne à l'usine, chez Renault ou Peugeot". Cela c'set peut-être pour la galerie car il rêve, d'ici dix ans, de se poser dans une belle maison, du côté de Saint-Germain-en-Laye.
Quant à ses rêves, ils sont ceux de l'"American Dream" : en effet, quand il réfléchit, quand il soulève un peu la visière de sa casquette, il le décrit son rêve ! Il se voit en Amérique, dans un endroit beau, dans un hôtel cinq étoiles; il se voit se balader en limousine, en costard et un cigare dans la bouche.
D'intégration il n'est pas question. D'assimilation pas davantage. Nous sommes dans l'univers du pognon, du fric, de l'argent facile. Il est vrai qu'il existe tant de tentations ...
BM
14/11/2005
Source :
http://www.universalpressagency.com
URL :
http://www.universalpressagency.com/ind ... cle=252040
Il attend la fin des émeutes pour reprendre son 'business'
'Michaël', c'est son nom d'emprunt, traîne dans les rues des Mureaux, banlieue 'pauvre' de la région parisienne. Il le dit sans honte ni gêne : 'Je zone, je marche, je fais rien'. Pourquoi ? Car il attend la fin des émeutes pour 're-continuer' son 'business'. Explications. Consternation ...
« J'attends que ça se calme pour reprendre. Il y a beaucoup trop de flics maintenant, depuis les émeutes »
Pour ce jeune homme de 21 ans, d'origine malienne, Michaël n'est - bien entendu - qu'un pseudo.
Il se plaint car il galère, si l'on peut dire : "même en bas de chez moi, y'a des jeunes qui balancent des pierres. Je descends pour leur dire de partir. Ca attire les flics", dit-t-il d'un murmure désabusé.
Car ce ne sont pas seulement les policiers, envoyés en renfort aux Mureaux, ville des Yvelines où il a grandi, qui l'inquiètent et l'angoissent. Non ! Ce sont tous les autres. Tous ces policiers déployés dans les cités alentour, ces zones de non-droit où il avait pris l'habitude de faire, comme il le dit, son "business".
D'ailleurs, un policier qui connaît bien ces quartiers le confirme : "les plus impliqués dans les trafics ne bougent pas". En gros, ils (ndlr les trafiquants) ne font pas partie de ceux qui brûlent des voitures et se heurtent aux forces de l'ordre.
Michaël, lui, transporte "du pilon". Pour les initiés, c'est clair, pour les béotiens sque nous sommes à peu près tous, il s'agit de cannabis.
Donc, le jeune malien convoie - sans permis de conduire - des voitures qu'il qualifie lui-même de "pas honnêtes". Mais c'est son gagne pain. Au quoridien, un gagne-pain dont il n'set, finalement, pas très fier et c'est la raison pour laquelle il ne fanfaronne pas et en fait état si doucement, une fois éloignés ses 'copains' du quartier.
Recruté par des "Français blancs" dans une discothèque, le Pharaon, près des Mureaux, en septembre, il a commencé à travailler pour eux. Le boulot est simple : à 7 ou 8 reprises, il a du aller chercher des BMW volées, en particulier en Allemagne, pour les rapatrier en France.
Et par trois fois, il a transporté des centaines de kilos de cannabis. Cette drogue qui vaut de l'or était cachée dans un camion.
Le processus est tout simple : "(...) On fait ça entre deux et trois heures du matin, je passe de quartier en quartier pour déposer le shit. Il y a toujours une voiture qui me suit, par précaution. Et si les flics me repèrent, je m'arrête pas, je fonce dans le quartier et les autres s'arrangent pour les bloquer".
Lui affirme faire le sale travail des "blancs". Mais ça ne le dérange pas. Car il est payé, bien payé, très bien payé même !
C'est lui qui le dit : "18.000 euros par semaine". Une belle somme pour lui et les trois amis avec lesquels il travaille et partage un appartement.
A plus de 70.000 euros par mois, il sait qu'il prend des risques et c'est pour cela qu'il a pris un appartement sans doute auprès d'un bailleur peu scrupuleux. C'est là qu'il y cache l'argent qu'il gagne car le laisser au domicile familial où son père, âgé de 89 ans et polygame (celui-ci vit en effet avec plusieurs femmes et une ribambelle d'enfants) eût été trop risqué.
Michaël a quitté le système scolaire en cours de troisième. Il est déscolarisé comme s'attachent à le répéter les associations mais lui s'en fiche. Il n'y a pas photo entre gagner 18.000 euros par semaine et à peine 200 pour un vague contrat de qualification ou un stage ! Donc, il attend la fin des émeutes pour reprendre son "travail", bien plus rémunérateur que les précédents. Il a tenté, en effet, pendant quelques temps, de courts emplois de jardinier.
Pour autant, il ne se fait guère d'illusions sur la suite. "De toute façon, assure-t-il, on a bientôt fini. Ca tourne. Car ses 'employeurs' bossent trois, quatre mois avec un groupe. Puis ils passent à un autre groupe. Pour ne pas se faire repérer. "
Or lui et ses potes, ça fait deux mois et demi déjà qu'ils bossent avec eux. Donc ...
Michaël décalare vouloir avoir plus tard un "boulot légal". Ses ambitions ? Pas extraordinaires puisqu'il envisagerait de "travailler à la chaîne à l'usine, chez Renault ou Peugeot". Cela c'set peut-être pour la galerie car il rêve, d'ici dix ans, de se poser dans une belle maison, du côté de Saint-Germain-en-Laye.
Quant à ses rêves, ils sont ceux de l'"American Dream" : en effet, quand il réfléchit, quand il soulève un peu la visière de sa casquette, il le décrit son rêve ! Il se voit en Amérique, dans un endroit beau, dans un hôtel cinq étoiles; il se voit se balader en limousine, en costard et un cigare dans la bouche.
D'intégration il n'est pas question. D'assimilation pas davantage. Nous sommes dans l'univers du pognon, du fric, de l'argent facile. Il est vrai qu'il existe tant de tentations ...
BM
14/11/2005
Source :
http://www.universalpressagency.com