Révolte : Jardin de Poche réponds à la FNPC

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Réponse à l'article publiée le 3 juin par le Monde par la Fédération
> Nationale des Producteurs de Chanvre du Mans sur décision judiciaire (faut
> pas se géner).
> Personnellement, je ne comprends pas le courrier adressé anonyme par la
> Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre à la tribune du Monde le 3
> juin 2005 (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 897,0.html).
> Président du Collectif d'information et de Recherche Cannabique j'ai
souvent
> trouvé dans mes relations avec les personnels de la FNPC des
interlocuteurs
> interressants. J'ajoute que j'ai personnellement eu l'autorisation de
faire
> pousser trois mètres carré de Chanvre avec des graines FNPC. Nos rapports
> ont été cordiaux, fructifère, passionnant et à l'antipode de cette lettre
> insultante et hors de propos à notre endroit, envers les usagers
> thérapeutiques et les 7 à 8 millions de fumeurs de joints festifs
français.
> Même si l'intension louable de la lettre n'est destinée au fond qu'à la
> promotion d'une partie du potentiel du chanvre industriel, son rédacteur
> aurait pû s'arrêter là. Nous aussi, monsieur l'anonyme de la FNPC, nous
> avons le soutien des pouvoirs publics. Evidemment pas comme vous. Nous,
> c'est pour nous mettre en taule. Et vous, c'est pour que vous continuiez
> votre petite olligopole en vous cachant les yeux sur l'autre avenir du
> chanvre que vous prétendez défendre. Et à trop vouloir démontrer les
> différences entre cannabis textile et chanvre psychotrope, vous induisez
en
> erreur les lecteurs du Monde. Et ce n'est pas bien de vous en prendre à
des
> personnes que vous ne connaissez pas, qui ne vous ont rien fait, et de
> mentir éhontement aux lecteurs qui méritent mieux.
>
> Vraiment, allons au fond.
>
> La FNPC nous dit que leurs graines de chanvre contiennent moins de 0,2 %
de
> THC. Bien, mais nous disent ils tout ? Ainsi lors d'une affaire judiciaire
> récente, l'on a vu le laboratoire de police scientifique de Lilles nous
> affirmer que la différence majeur, pour eux, entre chanvre textile et
> psychotrope tenait non seulement du taux de THC, faible en textile, mais
> aussi au taux de CBD, en proportion faible dans les variétés psychotropes
à
> coté du THC, et fort dans les variétés textiles. CBD ? Cannabidiol,
inscrit
> en pharmacologie sous la rubrique Dronabinol, le CBD n'est qualifié que
> d'analgésique, sédatif, anti biotique. Le CBD potentialise et renforce
> l'effet du THC. Le CBD, bien qu'appartenant à la grande famille des
> cannabinoïdes, n'est pas référencé dans les substances illégales, honnies,
> comme le THC. Alors la FNPC peut laisser faire pousser avec la
bienveillance
> des forces de l'ordre et malgré la production confidentielle car tue d'un
> puissant analgésique, sédatif, antibiotique. La FNPC fait ce qu'elle peut.
> Et là où on lui dit de faire. Combien déjà les taux de CBD dans la variété
> Santica 27.
> Frelaté également l'argument du bon Chanvre du Nord pas raciste contre le
> mauvais cannabis marocain arabe. Suivez mon regard sur la profonde
> méconnaissance exprimée par la FNPC. Ou bien le chanvre de la FNPC est
bien
> du cannabis sativa L sativa ou bien les nomenclatures scientifiques, genre
> INRA, se trompent, nous trompent. Cannabis rudéralis des steppes nord
> asiatique, cannabis giganteus, cannabis sativa L indica sur la bande
> tropicale, à l'état naturel européen, le cannabis sativa L sativa européen
> est porteur de taux certains de résines, de l'ordre de 6 %, fonction des
> conditions climatiques, de la variété. Autant dire que les destins des
> chanvre textile, récréatif, thérapeutique, sont intimement liés, car c'est
> en gros, la même plante qui produira un coktail choisi parmi la famille
des
> 250 cannabinoïdes rescencés en quantité aussi très variables. Et même les
> textiles.
> Manque d'ambition économique
> Le révoltant dans les insultes de la FNPC à l'égard des usagers
> thérapeutique ou festif du cannabis, c'est qu'il n'est pire aveugle que
> celui qui a son évidence au bout du nez. Le marché du cannabis
thérapeutique
> naturel s'est ouvert sous l'impulsion de la firme anglaise GW
> pharmaceutical, lié pour la distribution à Bayer. Et la FNPC en coeur :
> "c'est l'alliance de bouilleurs de cru anglais et des pisseurs de jus de
> betterave boche". Le marché thérapeutique du THC/CBD est ouvert pour le
bien
> être obtenu grace au Sativex aux personnes victimes de scléroses en
plaques.
> La France fait pousser 10 000 hectares de pavot pour faire de la morphine
> mais la FNPC ne voit pas le marché thérapeutique du cannabis sativa L.
> Gageons que quand on leur demandera, ils sauront aussi aimer les fleurs et
> moins dédaigner les consommateurs. Au fait si on comparait les 2 millions
de
> chiffre d'affaires de la FNPC avec le chiffres d'un gros grainetier
chanvre
> hollandais, on se dirait : tiens, voila du secteur économique en friche en
> France. Mais pas à la FNPC bien sûr. Enfin des agriculteurs
> anticapitalistes.
> Alors que la FNPC devrait nous remercier d'avoir diffusé largement que le
> chanvre ce n'était pas que de la drogue, une plante écolo, plein de bonnes
> choses, ils nous enfoncent, nous accusent d'utiliser le chanvre textile
> comme cheval de troie de la lutte antiprohibitionniste. Franchement
> heureusement que les consommateurs de joints ne sont pas que des drogués
> comme la FNPC les aiment. Beaucoup en connaissent d'aurénavant plus mais
pas
> grâce à la FNPC qui préfère les insulter dans Le Monde.
>
>
> Arnaud Debouté
> Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
> jardindepocheguingamp@hotmail.com

[digitall]

Une lettre de la Fédération nationale des producteurs de chanvre
LE MONDE | 03.06.05 | 14h50 • Mis à jour le 03.06.05 | 14h50


A la suite de notre article "Vive le chanvre" (Le Monde du 16 septembre 2003), la Fédération nationale des producteurs de chanvre a obtenu en justice l'insertion de cette mise au point intitulée"Que vive la filière chanvre !" :


Il existe de par le monde deux types de chanvre bien distincts dans leurs origines, modes de culture et usages :


­ Le chanvre à drogue, couramment appelé cannabis, est originaire des zones tropicales. Il développe par sa concentration en L-9 tétrahydrocannabinol (THC) de puissantes facultés psychoactives. On distingue les"types marocains", dont le taux de THC est de l'ordre de 5 % à 10 % et les "types hollandais" dont le taux de THC est de l'ordre de 15 % à 25 %.

­ Le chanvre industriel, couramment appelé chanvre, est originaire du nord de l'Europe. C'est le seul et unique objet du travail de la Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC). Il en est produit 15 000 ha en Europe à des fins industrielles pour la paille et la graine, et à des fins d'alimentation animale et humaine pour la graine et son huile (très riche en radicaux oméga 6 et oméga 3). Dans tous les cas, l'utilisation des feuilles et fleurs est interdite. Les variétés autorisées doivent développer moins de 0,2 % de THC, en respect des réglementations nationales et européennes.

L'existence de personnalités bien connues aux niveaux national et européen pour leur implication en faveur de la dépénalisation du cannabis et qui se servent du chanvre industriel comme d'un cheval de Troie politique doit être fermement différenciée de l'activité de la filière chanvre que représente la FNPC, créée en 1932.

En France la production du chanvre industriel est destinée aux papiers extrafins, à la plasturgie automobile, à l'isolation dans le bâtiment, au bien-être animal et à l'alimentation.

La quasi-totalité des cultures françaises, soit 9 500 hectares en 2003 pour un millier de chanvriers répartis en Champagne-Ardenne, Bourgogne ­ Franche-Comté et Grand Ouest, sont sous contrat avec trois transformateurs agréés par l'Etat. Ces surfaces sont intégrées classiquement dans des exploitations"type céréalier" ou "type polyculture élevage".

Ces agriculteurs intègrent la culture du chanvre dans leurs assolements, autant pour ses qualités agronomiques que par conviction environnementale. Dans ces exploitations la culture du chanvre est un facteur de plus-value environnementale fort, le chanvre se cultivant sans aucun produit chimique.

Pour les cultures dites "biologique", qui représentent moins de 200 hectares (2 %) en France en 2003, il s'agit la plupart du temps d'expériences pilotes pour produire des matériaux de construction utilisés en autoconsommation. Ces cultures sont découplées de la filière industrielle du chanvre et de ses marchés classiques. La seule différence entre une culture"biologique" et une culture traditionnelle est l'origine organique des apports azotés pour ceux de ces producteurs qui sont engagés dans une certification"agrobiologique" . On notera avec regret le très fort taux d'abandon de la culture du chanvre par ce type de producteurs après quelques années, généralement dû aux difficultés rencontrées à la transformation.

Dans votre article, vous vous trompez lourdement sur les motivations de la FNPC. La FNPC, acteur majeur de la filière et obtenteur variétal, s'est en effet donnée pour objectif de sélectionner des variétés de chanvre à taux de THC de plus en plus faible (jusqu'à 0 % obtenu en 2000 avec la variété Santhica 27), non pas comme vous l'écrivez "pour éviter des ennuis avec la justice", mais pour assurer la pérennité et le développement économique de la filière européenne du chanvre industriel.

La FNPC fait multiplier ses variétés par la Coopérative centrale des producteurs de semences de chanvre (CCPSC) (780 tonnes en 2002, soit suffisamment pour semer les 15 000 hectares cultivés en Union européenne en 2003).

Vous estimez par ailleurs que "... le destin du chanvre "utile" et celui de son cousin "récréatif" restent liés". Cela est faux car les marchés sont totalement différents : industriel, légal et au grand jour d'un côté, individuel, dissimulé et illégal de l'autre ; les producteurs aussi sont différents, agriculteurs d'un côté, consommateurs de drogue de l'autre.

Il y a autant de différence entre un chanvriculteur exploitant 10 hectares de chanvre sur 100 hectares de culture et un fumeur de cannabis cultivant dans son placard sous lumière artificielle qu'entre un producteur de pommes de terre du nord de la France travaillant sous contrat avec un industriel et un distillateur d'alcool de patate frelaté de la banlieue de Moscou.

Le cas de Ben Dronkers est à part : dépénaliste fortuné ayant pignon sur rue et industriel du chanvre, il doit son double statut aux spécificités de la politique néerlandaise en matière de drogue, politique aujourd'hui largement décriée par les Néerlandais eux-mêmes.

Les difficultés que M. Ben Dronkers rencontre en matière de chanvre industriel viennent du fait que de nombreux acheteurs potentiels, équipementiers allemands en automobile en particulier, lui ont fermé leur porte à cause de son image "fumeuse".


Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 897,0.html