Etats-Unis : Polémique autour de l'usage thérapeutique

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Etats-Unis
Polémique autour de l'usage thérapeutique de la marijuana par les cancéreux et les malades d'Alzheimer

Mis en ligne le 23/05/2005

Dix Etats dont la Californie ont reconnu par la loi des vertus thérapeutiques à la marijuana. Des milliers de seniors l'utilisent pour ses vertus sédatives face à la chimiothérapie, la maladie de Parkinson, voire l'Alzheimer. Reste à légiférer nationalement de façon précise sur son usage, voire à en isoler les principes actifs pour éviter la polémique sur les abus.

La Cour Suprême des Etats Unis devrait bientôt se prononcer sur les lois adoptées par dix Etats, dont la Californie, qui reconnaissent des vertus thérapeutiques à la marijuana.
Les malades âgés semblent devoir jouer un rôle important dans le débat passionné qui concerne la santé, la liberté de choix et les droits des Etats.
Personne ne sait exactement combien de seniors utilisent le cannabis pour se soigner mais les adeptes de la marijuana et les médecins affirment qu'ils sont certainement des milliers.
Mais à la différence des jeunes, grands consommateurs de joints, les seniors ne peuvent pas être accusés de se défoncer par plaisir.
On ne peut pas mettre en doute les douleurs qu'ils veulent soulager.
La plupart n'ont d'ailleurs jamais consommé de marijuana auparavant.
Ils étaient parents lors de l'explosion de la contre-culture des années 60 et beaucoup se sont opposés à leurs enfants lorsque ceux-ci abusaient de la drogue.
Ils sont pourtant nombreux aujourd'hui à considérer cette herbe autrefois diabolisée comme une bénédiction.
Selon The Boston Globe (Elderly patients throw new wrinkle in marijuana ; 08/05/2005) beaucoup de malades affirment que le cannabis atténue les effets de la sclérose en plaques, du glaucome et de la polyarthrite. Il peut apaiser les nausées durant une chimiothérapie.
Des recherches ont montré que les composés actifs du cannabis pourraient s'avérer efficaces dans le traitement des maladies de Parkinson et d'Alzheimer et être même utilisés comme agents anti-cancéreux.
L'Alliance pour une politique anti-drogue propose de traiter le cannabis comme l'alcool, c'est-à-dire de règlementer son usage, de le soumettre à l'impôt et de l'interdire aux adolescents.
Selon le directeur du service de la Maison blanche pour la lutte anti-drogue, les consommateurs de substances illicites comme le crack connaissent un état euphorique, ce qui ne fait pas du crack un médicament.
Aucune analyse clinique ne permet de classer la marijuana au rang des médicaments.
Le Congrès et les contrôleurs anti-narcotiques ont toujours refusé de légaliser l'emploi du cannabis, considéré comme un produit aussi dangereux que l'héroïne ou le LSD.
Il n'existe aucune preuve des qualités thérapeutiques de la marijuana. Les composants utiles qu'elle contient devraient être synthétisés, soumis à une stricte réglementation et commercialisés comme tout autre produit pharmaceutique.

http://www.boston.com