Suisse : Le cannabis attaqué - Le Retour
Posté: 25 Mai 2005, 14:00
Le chanvre en recul sur Fribourg
Culture · Sur les 37 chanvriers recensés, 31 ont déclaré vouloir renoncer à leur activité. Les autres seront surveillés. Les juges d'instruction estiment avoir atteint leur but.
marc-roland zoellig
Les juges d'instruction fribourgeois sont-ils parvenus à porter un coup fatal à la culture du chanvre dans le canton? L'action de dissuasion lancée au mois de mars semble en tout cas avoir porté ses fruits, à en croire le juge Jean-Frédéric Schmutz, chargé du volet romand du dossier. Avec son collègue germanophone Markus Julmy, il a supervisé l'opération ciblant la petite quarantaine de chanvriers officiellement recensés dans le canton. Sur les 37 cultivateurs ayant produit du chanvre en 2004 (11 francophones et 26 germanophones), seuls six - dont deux francophones - ont décidé de poursuivre leur activité en 2005.
Pour rappel, l'Office des juges d'instruction a rédigé un mémo à l'intention des chanvriers. Il y est rappelé que tout dépassement de la limite légale des 0,3% de THC est passible d'une procédure pénale pour infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants. Avant d'avoir eu le temps d'ensemencer leurs champs, les producteurs ont été convoqués par la police, et invités à préciser l'utilisation qu'ils comptaient faire de leur chanvre. Un emploi strictement non-stupéfiant, dûment attesté, reste en effet toléré.
Contrôles suivis
Beaucoup ont toutefois préféré arrêter les frais à ce stade, explique Jean-Frédéric Schmutz. La justice s'assurera, contrôles à l'appui, qu'ils ne passent pas outre à leur engagement. Pour les irréductibles, les ennuis ne font que commencer. Leur chanvre fera l'objet d'un suivi très minutieux. Surtout à partir du mois d'août, quand il deviendra intéressant pour les voleurs friands de fumette gratuite. Et quand les producteurs seront tentés d'en détourner une partie sur le marché parallèle. Afin d'éviter ces cas de figure, un système de gardiennage des champs, fonctionnant 24 h sur 24, sera mis en place avec le concours de sociétés de surveillance.
Jean-Frédéric Schmutz estime que le chanvre «gris», cultivé à cheval sur la frontière légale séparant chanvre agricole et chanvre stupéfiant, est aujourd'hui quasi éradiqué à Fribourg. «Evidemment, il reste de petites plantations que nous n'avons pas localisées, et des cultures indoor, plus difficiles à découvrir.»
Du côté des chanvriers qui se proclament en règle avec la loi, on affiche également une certaine satisfaction. «Cette action a découragé les producteurs de marijuana, ce qui nous arrange», explique l'avocat broyard du chanvre Jean-Pierre Egger.
A Chiètres, dans le champ que sa société SanaSativa exploite à côté du Papiliorama, les plants de chanvre atteignent déjà dix centimètres. I
http://www1.laliberte.ch/news_region.cfm?id=172067
Culture · Sur les 37 chanvriers recensés, 31 ont déclaré vouloir renoncer à leur activité. Les autres seront surveillés. Les juges d'instruction estiment avoir atteint leur but.
marc-roland zoellig
Les juges d'instruction fribourgeois sont-ils parvenus à porter un coup fatal à la culture du chanvre dans le canton? L'action de dissuasion lancée au mois de mars semble en tout cas avoir porté ses fruits, à en croire le juge Jean-Frédéric Schmutz, chargé du volet romand du dossier. Avec son collègue germanophone Markus Julmy, il a supervisé l'opération ciblant la petite quarantaine de chanvriers officiellement recensés dans le canton. Sur les 37 cultivateurs ayant produit du chanvre en 2004 (11 francophones et 26 germanophones), seuls six - dont deux francophones - ont décidé de poursuivre leur activité en 2005.
Pour rappel, l'Office des juges d'instruction a rédigé un mémo à l'intention des chanvriers. Il y est rappelé que tout dépassement de la limite légale des 0,3% de THC est passible d'une procédure pénale pour infraction à la loi fédérale sur les stupéfiants. Avant d'avoir eu le temps d'ensemencer leurs champs, les producteurs ont été convoqués par la police, et invités à préciser l'utilisation qu'ils comptaient faire de leur chanvre. Un emploi strictement non-stupéfiant, dûment attesté, reste en effet toléré.
Contrôles suivis
Beaucoup ont toutefois préféré arrêter les frais à ce stade, explique Jean-Frédéric Schmutz. La justice s'assurera, contrôles à l'appui, qu'ils ne passent pas outre à leur engagement. Pour les irréductibles, les ennuis ne font que commencer. Leur chanvre fera l'objet d'un suivi très minutieux. Surtout à partir du mois d'août, quand il deviendra intéressant pour les voleurs friands de fumette gratuite. Et quand les producteurs seront tentés d'en détourner une partie sur le marché parallèle. Afin d'éviter ces cas de figure, un système de gardiennage des champs, fonctionnant 24 h sur 24, sera mis en place avec le concours de sociétés de surveillance.
Jean-Frédéric Schmutz estime que le chanvre «gris», cultivé à cheval sur la frontière légale séparant chanvre agricole et chanvre stupéfiant, est aujourd'hui quasi éradiqué à Fribourg. «Evidemment, il reste de petites plantations que nous n'avons pas localisées, et des cultures indoor, plus difficiles à découvrir.»
Du côté des chanvriers qui se proclament en règle avec la loi, on affiche également une certaine satisfaction. «Cette action a découragé les producteurs de marijuana, ce qui nous arrange», explique l'avocat broyard du chanvre Jean-Pierre Egger.
A Chiètres, dans le champ que sa société SanaSativa exploite à côté du Papiliorama, les plants de chanvre atteignent déjà dix centimètres. I
http://www1.laliberte.ch/news_region.cfm?id=172067