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Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion

MessagePosté: 06 Mai 2005, 09:55
par daniel
Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion
Bruxelles, 21 avril - La Commission sur les Libertés Publiques du Parlement européen a réuni des experts et activistes pour évaluer les recommandations contenues dans le rapport européen sur la Stratégie sur la Drogue en 2005-2012, adopté à décembre ("Rapporto Catania "). Entre les participants il y avait le Commissaire européen Franco Frattini, le Ministre de la Santé du Luxembourg et le Maire de Maastricht. Frattini a souligné la nécessité d'une approche pas idéologique et il s'est rendu disponible à développer des évaluations scientifiques ; le Ministre luxembourgeois (conservateur) a annoncé l'ouverture de shooting rooms ("chambres pour l'injection") dans son Pays. Marco Perduca, qui a participé en représentation du Parti radical a sollicité une évaluation de l'impact des trois Conventions Onu sur le principe de légalité dans les Pays européens, ainsi comme sur la "production" et sur la "consommation" dans les Pays tiers.

http://servizi.radicalparty.org/documen ... l&par=3725

Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion

MessagePosté: 06 Mai 2005, 14:53
par Anonymous
le jour où tout le monde sera d'accord...

Re: Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion

MessagePosté: 02 Juil 2005, 15:12
par daniel
Drogues : L’Europe consulte un peu la société civile

http://www.chanvre-info.ch/info/fr/Drog ... n-peu.html


Pour la première fois dans l’histoire des auditions des commissions européennes, le public était invité à témoigner ou à interroger la commission LIBE sur le nouveau plan d’action sur les drogues. Plus de 90 ONG avaient demandé une accréditation pour ce premier pas vers une démocratie directe européenne. Seulement quelques députés et attachés parlementaires ont daigné nous entendre. Nous ont-ils écouté et compris ?

Une audition publique boycottée par les Chrétiens
La plupart des membres de la commission LIBE avaient boycotté la réunion à l’appel des démocrates-chrétiens du Parti Populaire Européen, majoritaire à Bruxelles. Le Président de la commission, Jean-Marie Cavada, Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, ne présidait pas. A la veille des référendums sur la Constitution européenne, il est consternant de constater le peu d’intérêt porté à l’expertise de la société civile dans l’élaboration des politiques européennes, même de la part de partis réputés ouvert sur la question des drogues et soi-disant soucieux de l’avis du peuple.

D’autre part, Il semble évident que la persécution rituelle des drogués fait toujours partie du fond de commerce indispensable pour les organisations politico-religieuses. Leur théorie est simpliste : « On ne discute pas avec le diable » dixit Ari Vatanen, grand pilote mal reconverti en MPE rance. Il est plus surprenant que les centristes et les libéraux n’aient pas souhaité nous auditionner. Il y a quelques mois, le rapport Catania avait trouvé une majorité au Parlement et aujourd’hui plus personne n’est là pour le défendre face aux coupes sombres de la Commission et aux rodomontades des américains.

Les USA contre-attaque
On doit sûrement y voir les effets de la contre-offensive américaine. Avec leurs sbires locaux, ils ont organisé deux jours de congrès international version grand luxe pour convaincre l’Europe de poursuivre la guerre à la drogue. Et aucun délégué n’a du payer son billet. Alors qui finance cette offensive contre « les organisations du lobby de la drogue, financé par George Sorros, qui se cache derrière la réduction des risques pour promouvoir la légalisation de toutes les drogues » ? Combien de parlementaires se sont-ils laissés endoctriner ? Même le parlementaire suisse Claude Ruey, membre de la commission santé du Conseil National, était là pour prendre les ordres de l’Oncle Sam.

ENCOD rempli la salle
A l’appel d’ENCOD, de nombreuses organisations spécialisées ont fait entendre d’autres avis , d’autre options, d’autres alternatives à la guerre à la drogue et la stricte prohibition. Certaines étaient invitées officiellement par la commission, d’autres se sont exprimés durant les trop courtes questions du public. Comme le fait remarquer le communiqué de presse d’ENCOD, les frais de traduction de cette matinée se monte à environ 25 000 €. De nombreuses organisations ont puisé dans leurs maigres ressources pour faire le voyage, sans aide aucune d’un quelconque milliardaire philanthrope ou des maffias (qui nous abhorrent).

En mémoire de Giuesepe
L’occasion unique était offerte aux représentants de 25 nations d’entendre des témoignages poignants comme l’histoire de Giusepe. Ce jeune homme de 23 ans du Sud de l’Italie a été arrêté quelques mois auparavant pour avoir cultivé trois plants de cannabis dans son jardin. Il a été tellement stigmatisé dans son village qu’il a finit par se suicider. La guerre à la drogue tue chaque jour, même en Europe. Il est des vérités que certaines autruches de la politique ne veulent pas affronter en face.

Dans son intervention finale, le MPE Giusto Catania a dédié cette séance à la mémoire de Giusepe. Il a regretté que le simple fait de parler de drogues soit encore tabou et aussi souhaité que la commission s’inspire le plus largement possible de son rapport pour le plan d’action.

Des personnalités éminentes réclament une autre politique
Des personnalités éminentes comme Massimo Barra, Vice président de la fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, Gerd Leers, Maire de Maastricht, Bob Keizer du Groupe Pompidou (Conseil de l’Europe), ont exposé leurs expériences et globalement approuvé les orientations du rapport Catania pour une nouvelle politique des drogues enfin pragmatique et efficace.

Le Maire de Maastricht a déclenché une polémique en réclamant une réglementation de la production, de la distribution et de la consommation de cannabis dans l’euro région du Limburg, incluant Liège (Belgique) et Aachen (Allemagne) afin de contrer les organisations criminelles qui font main base sur ce marché florissant et de diminuer le narcotourisme. Le ministre de la Justice hollandais Donner a repoussé la proposition mais le Ministre en charge de la politique des grandes villes l’a appuyé et a réclamé une légalisation européenne du cannabis. La polémique fait rage aux Pays-Bas. La nouvelle stratégie européenne faisait une large place aux expérimentations locales de politiques alternatives. J’ai demandé à la commission quelle place il leurs resterait dans le nouveau plan d’action. Pas de réponses, c’est inquiétant !

Faire tourner la pétition d’ENCOD
ENCOD a déjà recueilli 43 539 signatures pour sa pétition de soutien au rapport Catania. Mais 75% viennent de Pologne. Les jeunes démocraties s’intéressent plus à la politique que les citoyens blasés de l’Ouest. En France, moins de 600 signatures dont Jean-Luc Romero (élus contre le Sida), Jean-Pierre Galland (CIRC), Jean Dujardin (Brice de Nice), et de nombreux responsables d’associations d’usagers et de prévention. En Suisse, seul une cinquantaine de signataires, dont la Conseillère Nationale radicale Christa Markwalder Bär, ont compris l’enjeu planétaire de la nouvelle stratégie européenne et surtout du plan d’action qui en découlera. Il faut faire tourner et signer cette pétition avant début juin, date où la commission adoptera son plan définitif.

Les ravages de la propagande prohibitionniste
Il faut aussi faire face à la propagande, à la politique spectacle, à la démagogie et aux manœuvres de diversion. Les seules MPE qui sont intervenues dans le débat étaient françaises. Madame Roure, PSE, a demandé comment le nouveau plan européen pourrait lutter contre la consommation des enfants. Elle a affirmé avoir vu les enfants des 5 ou 6 ans, qui traînent devant les cités lyonnaises jusque tard le soir, fumer des cigarettes, tirer sur des joints et finir les bières.

Ce phénomène de démission parentale est trop complexe pour le résumer au seul usage de drogues. Il est trop facile de se dédouaner ainsi de trente ans de politique de la ville calamiteuse et de système économique anti-social. Quel rapport avec une politique pragmatique sur les drogues ? la culture du bon usage des produits, une information, une prévention et une réglementation comprises et acceptées sur toutes les substances, aujourd’hui légales ou pas. Toutes choses impossibles à réaliser avec la politique actuelle ou avec le projet de la commission.

L’intervention de Mme Reynaud, PSE, fut plus mesurée. Avec son mari médecin, elle est en contact direct avec la réalité des petites villes de province comme la sienne, Jarnac, patrie de François Mitterrand, où le cannabis pousse dans les jardins, les toxicomanes suivent difficilement les trop rares programmes de substitution et la poly-consommation festive ou chronique progresse chaque année. Bien loin de la jungle urbaine, les campagnes ont aussi leurs problèmes de drogues mais l’expérimentation locale y est souvent freinée par le conservatisme ambiant. Mais la Députée n’a pas pu s’empêcher de polluer son intervention avec le faux débat sur la skunk. Encore les ravages de la propagande.

Langue de bois et foutage de gueule
L’intervention tout en consensus mou du Vice-président de la Commission LIBE, M. Frattini et surtout le verdict final du commissaire européen chargé des drogues, Carel Edwards, ne laissent que peu d’espoir. Les deux se sont livrés à un exercice d’autosatisfaction totalement surréaliste, largement inspiré par le document de travail de la commission. A les écouter, le plan 2000-2004 serait une réussite partielle, surtout pour le monitoring et la coopération policière. Le nouveau plan devrait donc s’inscrire dans la continuité. Aucun ne commente l’explosion de la consommation (+30% sur la période), les siècles de prisons, les vies brisées, les lois liberticides et les milliards d’euros gaspillés dans une répression sans fin. A les écouter, le nouveau plan doit poursuivre sur ces bases, notamment pour le fichage et le flicage. Le poulet de service n’en réclamait pas plus dans son intervention.

Dans son rapport, Giusto Catania affirmait : "L’évaluation finale de l’actuelle stratégie anti-drogues européenne, qui couvre la période 2000-2004, a établi qu’aucun des six objectifs fixés n’a été atteint". Les 97 ONG de la salle ont présenté le même constat. Pourtant, avec l’aplomb et la démagogie classique des prohibitionnistes, Carel Edwards a affirmé que la commission européenne ne pouvait élaborer une politique commune ambitieuse faute de consensus. Il nous a renvoyé devant nos parlements nationaux, belle façon de botter en touche. D’après lui, la commission manquerait de données scientifiques, surtout sur les dangers du cannabis, pour élaborer une autre politique. Il a appelé la société civile à « fournir des information pas de la propagande », tout en reconnaissant que malgré les engagements du précédent plan, la commission ne tient que peu compte de son avis et de ses recommandations. Version policée du « « Cause toujours tu m’intéresses ! »

Que faire ?
Il vaut mieux entendre cela que d’être sourd mais Carel Edwards se moque du peuple. Des dizaines de milliers de pages d’études payés avec nos impôts sont déjà à sa disposition. Des dizaines d’organisations de toute l’Europe fournissent des synthèses très documentées. Des centaines de personnalités ont déjà appelé à un changement de politique. Que veut-il de plus ? Que nous sombrions dans la lutte armée, l’immolation volontaire, la grève de la faim ?!?

Bien qu’il prétende n’être en guerre avec personne, ENCOD a tenu à remettre à Carel Edwards un calumet de la paix, en fait une pipe à eau, dans l’espoir d’en voir sortir de la fumée blanche : « Habemus Pax ».

Mais avec ce genre de grand chef blanc, il faut mieux affûter nos tomahawks et rester vigilant sur le sentier de la guerre. Nos idées progressent mais nos adversaires livrent un farouche combat d’arrière-garde, ne les laissons pas nous faire perdre dix ans de plus. Continuons la pression, l’information, l’action.

Laurent Appel

Re: Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion

MessagePosté: 02 Juil 2005, 16:56
par mimi
C est la 1er fois ke je vois l Europe "s investir" (plutot faire semblant) dans le cana.
mais aucuns fumer que je connais n a jamais etaient questionner sur le sujet par une kelkonk agence nationale ou un service d etat.A par contrer et informer (mal en plus mais c deja pas mal...)ils ne font rien
affaire a suivre...
:ane:

Re: Drogues : la stratégie européenne est mise en discussion

MessagePosté: 21 Jan 2013, 03:57
par daniel
Fondation Transform sur la politique des drogues

http://www.tdpf.org.uk

Un rapport sur les drogues réalisé par l'unité stratégique du premier
ministre révèle que la guerre antidrogue est un échec coûteux et
contreproductif

Ce rapport démontre que les stratégies visant à éliminer ou réduire le
trafic d'héroïne et de cocaïne on échoué à stopper leur production, leur
commerce et leur usage. Dans une analyse critique forte et détaillée, le
rapport démontre que la guerre antidrogue est vivement contreproductive -
occasionnant beaucoup de dommages qu'elle est pourtant censée réduire.

Le rapport, présenté au cabinet en juin 2003, est une visite guidée et
détaillée de l'échec de la prohibition des drogues, sur le plan de l'offre,
à réaliser un seul de ses objectifs affichés. Il conclut :
Le marché des drogues est hautement sophistiqué, et les tentatives
d'intervention n'ont pas occasionné de rupture durable du marché à un
quelconque niveau.
Le rapport expose que :
o Le coût des crimes associés à un usage toxicomaniaque de cocaïne ou
d'héroïne s'élève à 16 milliards de £ par an au Royaume-Uni (note : c'est
plus que le budget annuel total du Ministère de l'Intérieur).

o La production de drogue ne peut pas être arrêtée dans les pays en voie de
développement pour des raisons économiques et sociales profondément
ancrées.

o Le trafic ne peut pas être significativement réduit. Des taux de saisie
de 60-80 % devraient être exigés pour avoir un impact, or on a jamais pu
obtenir mieux que 20 %.

(...)

Suite à
http://cannabis.free.fr/analyses/transform_rapport.html

Le rapport (en anglais) sur les drogues de l'Unité Stratégique est en ligne
à : http://www.strategy.gov.uk/work_areas/drugs/index.asp

Le site du journal The Observer : http://observer.guardian.co.uk/

Contacts :

Les représentants de Transform sont disponibles pour des commentaires et
analyses dans la presse et à la télévision. Pour plus d'informations,
appeler :

Danny Kushlick, Directeur : 07970 174747 <danny@tdpf.org.uk>

Steve Rolles, Information Officer : 07980 213943 <steve@tdpf.org.uk>