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[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 25 Avr 2005, 12:32
par kimon
Atterissage à Casablanca Dimanche soir, le weekend a été rude...
Las des produits "moyens" proposés dans la bonne ville de Chaouen, la route des montagnes s'est imposée.
résultat: - 20g d'un trés bon cru de montagne récolte 2004, première qualité 200Dh (en bas sur la photo)
- 25g d'un hash trés correct, toujours dans le même coin montagneux,
première qualité, un peu âpre 200Dh (à gauche photo)
- 32g achetés dans un café entre Chaouen et Ouazzane, qualité provenant sans doute des environs de Ouazzane,
conditionnés dans du plastique et pressé à chaud. 200Dh (en haut photo)
- 53g de poudre fournis par un montagnard en route vers Tanger. Bonne deuxième qualité provenant
sans doute de la récolte 2005, Bon arôme mais goût un peu "vert". 400Dh (à droite sur la photo)

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 25 Avr 2005, 14:01
par lee 'scratch' perry
excellent, j'adore ce genre de recit :lol:

tu peux nous en dire un peu plus ? les gens que tu a rencontré ?, des cultivateurs ?, t'as fumé avec eux ? les coins tranquils ?

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 25 Avr 2005, 16:33
par kimon
Salut, j'ai reçu des potes de France mercredi dernier, on est parti dans le Rif passer 2 jours à Chaouen, j'ai un ami sur Ouazzane mais il était encore plus au nord, on a donc dû trouver d'autres plans en direct, tout comme si on arrivait directement de France.

Nous sommes arrivé Vendredi soir; on a commencé par acheter un bout (en espagnol "boletta") au mec de l'hôtel, il devait y avoir 5g pour 80Dh, un gros suppo quoi :wink: , trop cher. On peut fumer dans l'hôtel donc on a gouté son truc, semblait trés résineux, mais pas d'effet réellement "chaouenesque", on est parti au resto, un de ceux où l'on peut manger dans les petits salons aménagés autour du patio, fume autorisée là aussi, à condition de ne pas trop laisser de bouts trainer sur la table... :?
Le lendemain on a pris le ptit dèj en terrasse, au soleil, et on est parti pour un village en bout de piste, là on peut nager dans des cascades (euh... "tomber" devrais-je dire...) et dans ce village on connait un gars qui organise des randonnées et qui nous a amené plusieurs produits à goûter, au Maroc on te file 0.5g pour tester et tu commandes ce que tu veux. On a testé au café devant un Bol de bessara, soupe de fève avec du cumin, de l'huile d'olive, et du piquant et on a pris 2 shits parmis les 3 présentés. Au niveau des tarifs, je crois qu'au total on a dû toucher...attends je calcule...130g pour 1000Dh...entre 7 et 8 Dh. C'est un peu plus cher que ce que je prends d'habitude, mais là, j'ai pu rencontrer d'autres gens aussi...
Je vous passe la ballade, la soirée du samedi et d'autres péripéties plus exceptionnelles les unes que les autres, reste qu'au retour, j'ai voulu en acheter encore histoire de faire une petite réserve. Sur la route on a trouvé un gars qui nous a emmené dans un café où le serveur vendait et aprés un autostoppeur des montagnes nous a laché son pollen bien sympa.

Niveau "risques" pas trop de problème avec le canna, d'autant plus si tu es français, ce que tu risques le plus c'est de payer trop cher. Dans cette partie du Maroc, je me sens autant en sécurité dans ce coin qu'à casa (et c'est encore plus qu'en France). Et on y rencontre encore des âmes sympathiques, désintéressées, hospitalières et connaisseuses.
je dois go A+

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 25 Avr 2005, 17:18
par Tsb
kimon a écrit:Niveau "risques" pas trop de problème avec le canna, d'autant plus si tu es français, ce que tu risques le plus c'est de payer trop cher.


gaffe quand meme, si tu te fais serrer par les dules et que t'as pas de quoi payer un bakshish
c'est 3000dh d'amende ou un mois de zon par g (a la gueule du client).
dans certaines villes c'est le dealer lui meme qui vas te balancer pour toucher la prime.
chose qui se pratique plutot plus au sud de sud (agadir, asouira etc..)

joli recit kimon :)

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 25 Avr 2005, 18:33
par kimon
Ouep, c'est clair qu'ils faut pas se la jouer "j'achète qui je veux" ni ramener 10 kg dans son coffre. Je pense aussi que le touriste lambda a plus de chances de se faire emmerder qu'un résident comme moi qui peut avoir des contacts pour le sortir de la merde.
Ceci dit, j'ai déjà acheté du shit en terrasse, à 10 mètres d'un flic, avec la balance sur la table... mais l'ambiance est devenue un peu moins tranquille. Pour le backchich, compter 200Dh par barrage routier.

Ni moi ni mes potes marocains ou français n'avons eu de problèmes à Chaouen. J'ai surtout entendu parler des dealers qui balancent à Marrakesh ou en Turquie. Restent à appliquer quelques règles de base:
- Rester courtois
- Garder le sourire quand on ne comprend rien.
- Prendre son temps, ne surtout pas se précipiter
- Être propre et bien habillé
- Ni Dreadlocks ni signes distinctifs de hippies, routards, marginaux...attributs du routard à proscrire.
- S'adresser à une personne de son sexe

Salut

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 08 Nov 2005, 01:01
par kimon
Bah ya plus de bons plans de nos jours ma ptite dame...
De retour des Montagnes du Rif (encore une fois :D ).
Bon cette fois-ci il y avait de la qualité mais la pression policière aidant (champs brulés cette année et l'année dernière) les prix restent toujours assez chers pour le pays. Petit test du produit dans la montagne et on se fait livrer sur la route qui repart vers la vallée, le mec m'a affirmé que c'était de la "loulanya" (=première qualité) effectivement le produit est efficace. Excellent goût. Bonne Pioche pour un prix toujours plus élevé, cette fois 10Dh/g (je donne pas la quantité je veux pas que vous soyez jaloux :mrgreen: ).
Toujours est-il que mes excursions riffaines sont d'autant plus agréable lorsqu'une petite rando est prévu, pour le coup nous sommes passé à coté de quelques champs assez important et parmi ceux-ci nous avons pu récupérer quelques boutures. Les plantes dont elles proviennent sont nées des graines faites par les plantes récoltées fin Août. A l'hôtel j'ai improvisé un système lumineux pour essayer de les conserver.
Inch'Allah elles survivront...
Je joinds quelques photos qui donneront je l'espère envie de voyager à certains d'entre vous...
les photos dans ma galerie: http://www.lamainverte.org/forum/galeri ... p?album=23
Bisous :)

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 08 Nov 2005, 10:09
par S0r0N
Terrible ce petit reportage.
On décrit souvent le Rif comme une région à éviter pour le touriste, t'en pense quoi ? Pas de soucis avec les producteurs locaux quand tu randonnes à côté de leurs champs ?
Au niveau techniques de cultures, est-ce qu'il y a une séléction faite lors de la sexualisation des plantes ou est-ce que tous les mâles sont laissés dans les champs pour la pollinisation ?

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 08 Nov 2005, 16:58
par kimon
Pour les randonnées dans le Rif il est préférable d'embaucher un guide, de préférence un enfant du bled, qui saura prononcer les mots (et noms...) nécéssaires pour qu'on te laisse tranquille. Le principal soucis ce sont les jeunes qui vivent dans les montagnes et veulent à tout prix vendre leurs marchandises, ils ont du mal à imaginer qu'on puisse venir dans la région seulement pour randonner et visiter le coin.
Du coup le climat est parfois un peu pesant. J'ai rencontré des espagnols dans les montagnes qui marchaient sans guide et qui n'ont eu aucun problème. Néanmoins pour un bivouac il me semble indispensable de prendre un guide.
A propos des champs, cette fois-ci aucun soucis pour s'en approcher comme la récolte était déjà passée mais durant les mois de septembre juillet aout, mieux vaut ne pas trop s'approcher sans une personne de confiance, des gardiens restent dans les champs ou se construisent des cabanes juste à coté. Ils restent dans la montagne pendant trois mois, ils sont parfois armés (armes blanches ou fusils) et parfois passablement éméchés parcequ'ils sont souvent payés en bouteilles de rouge...sisi...

Ceci dit, encore une fois, un guide coute entre 10 et 20 euros par jour et peut vous faire découvrir les trésors cachés de la région en plus d'assurer votre sécurité, pourquoi s'en priver ?

J'oubliais: tous les mâles sont laissés dans les champs :?

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 08 Nov 2005, 20:55
par El-niño
Salut kimon et merci pour tes superbes récits ! J'ai eu la chance d'y passer 4 fois déja dans le rif. La toute première fois c'était en 1978, la dernière en 1993 :wink:
J'y avais même lié amitié avec un homme que j'ai revu plus tard, c'était exactement dans une ferme près d'Issaguen, près de Tetla-Kétama. A l'époque l'ambiance était à peu près telle que tu la décris ! J'en garde de merveilleux souvenirs. Tout comme d'ailleurs je garde de très bon souvenirs d'Oujda, Maresh, Taroudant, Tisnit pour ne citer que ces villes du Maroc !
Je te contacte en MP car je cherche à contacter un vieux pote vivant à Casa 8)

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 12 Nov 2005, 13:12
par Anonymous
Salut à tous,

Excelent ce petit reportage, encore, encore... Moi qui voulais aller au maroc, je crois que ca devrais m' aider à me décider.

Ciao.

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 24 Jan 2006, 08:56
par daniel
J'ai testé le shit pour touriste a Marrakech la semaine dernière
Résultat : bon pour la poubelle !

[Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 24 Jan 2006, 09:30
par Petitgris
Tu fais pas tes 52 ans daniel. La bonne fume, ça conserve...

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 24 Jan 2006, 12:32
par daniel
+ la vie de sauvage au grand air ca aide :D
Et c'est tout bénef pour les caisses sécu et accident :D

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 24 Jan 2006, 15:43
par kimon
daniel a écrit:J'ai testé le shit pour touriste a Marrakech la semaine dernière
Résultat : bon pour la poubelle !


Je sais pas si tu es toujours au Maroc donc :
Si tu restes sur Marrakesh (Alias Arnakesh) je peux te trouver un plan trés bien et trés sûr là-bas.
Si tu viens à Casa je t'accueillerai avec plaisir.
N'hésites pas à me mp.
Bonne visite (ne rate pas le jardin de majorelle ! )

Re: [Bilan] Weekend dans le Rif

MessagePosté: 21 Jan 2013, 04:01
par daniel
kimon a écrit:Si tu viens à Casa je t'accueillerai avec plaisir.


Cool
:D

Une ville sympa :D


Libération : Mellah et merveilles à MogadorRaccourci vers :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=352868

Voyages
Maroc
Mellah et merveilles à Mogador
Retour sur l'histoire de ce grand port de commerce, baptisé tour à tour
Mogador ou Essaouira, et qui, au XIXe siècle, comptait plus de juifs que de
musulmans.
par Eric AESCHIMANN
QUOTIDIEN : samedi 21 janvier 2006
Essaouira (Maroc) envoyé spécial

«Monsieur Nicolas nous faisait peur avec son chien méchant. Il y avait aussi
la dame qui nous jetait de l'eau par la fenêtre parce qu'on faisait trop de
bruit. Notre voisin, c'était le consul de France ; j'allais jouer avec ses
enfants en passant par les terrasses.» A cent mètres du souk, la rue de
Marrakech est un petit boyau bordé de magasins de tapis. La voix d'Asna, 67
ans, remplit l'espace. Elle en avait 17 quand elle a quitté le Maroc avec un
faux passeport espagnol. Aujourd'hui, elle vit à Chantilly. De France ou
d'Israël, toute la famille Knafo est venue célébrer le centenaire de la mort
de l'arrière-grand-père, rabbin d'Essaouira quand la ville s'appelait
Mogador et comptait plus d'habitants juifs que musulmans.
Sur le même sujet
Y aller, dormir, manger...
Essaouira, petite perle marocaine, est à la mode. Lassée de Marrakech, la
jet-set européenne y trouve, à deux heures de Paris, luxe, calme et
dépaysement. Là où régnaient la ruine et la décrépitude poussent galeries et
restaurants chic, comme si l'antique cité fondée par les Phéniciens était
condamnée à ne ressusciter que par la grâce du tourisme d'avant-garde. Déjà,
à la fin des années 60, elle avait été redécouverte une première fois par
les hippies. Jimmy Hendrix, Cat Stevens ou Margaret Trudeau, l'épouse
fantasque du Premier ministre canadien, prirent leurs quartiers d'été dans
ce qui est devenu l'hôtel Riad-Médina. Ils furent jusqu'à plusieurs
centaines, puis disparurent.
Mais il y a une vie avant les touristes. Il y a un demi-siècle, Essaouira
était un poste avancé du commerce européen. Les bateaux remplis de sacs
d'amandes, thé, olives, plumes de paon partaient vers l'Angleterre ou
l'Allemagne, faisant vivre toute une société cosmopolite. La Gazette
d'Essaouira donnait les horaires de départ des navires, on se retrouvait au
club anglais ou aux Galeries nouvelles, le grand magasin de la place
Moulay-Hassan, aujourd'hui transformé en agence de l'Office national
d'électricité. Le protectorat français offrait ses écoles et ses hôpitaux,
et le linge sale était envoyé à laver à Manchester. Place Moulay-Hicham, à
la terrasse de l'hôtel Beaurivage où il fait toujours bon faire halte, il
faut imaginer ce temps où les messieurs chic appelaient le serveur en tapant
du doigt sur leurs cols amidonnés.
Les Français étaient médecins, fonctionnaires. Les Arabes tenaient les
boutiques d'artisanat. Et les grandes familles de négociants étaient juives,
héritières des Tujjar al-Sultan, «les négociants du roi». Elles avaient
accouru de tout le Maroc, en 1765, à la demande de Mohammed III. Le sultan
avait décidé d'établir ici le grand port de son royaume et d'en faire le
point de liaison avec les caravanes venues d'Afrique. Grâce à un régime
d'exemptions fiscales, une douzaine de maisons de commerce s'établirent
aussitôt. Au milieu du XIXe siècle, Mogador comptait 10 000 musulmans et 17
000 juifs reclus dans le mellah, le quartier juif situé dans la partie nord
de la vieille ville. Plus tard, ceux qui en avaient les moyens déménagèrent
dans les belles demeures de la casbah autour de la place Moulay-Hicham.
Souk aux arcades façon rue de Rivoli
Les guides effleurent à peine ce Mogador enfoui. Pourtant, sans lui, quelque
chose manque dans le décor trop facile de la nouvelle Essaouira. Ce sont les
hauts immeubles de Bab Sbaa, dont il vaut mieux savoir qu'ils formaient le
quartier français avant de s'étonner de leur beauté froide et si peu arabe.
C'est, rue El-Hejaili, la pâtisserie Driss, toujours ouverte et où, il y a
cinquante ans, on vendait les meilleurs babas au rhum du Maroc. Face au
Beaurivage, à l'ombre d'un caoutchoutier, un passage conduit à un terrain de
sport : ici, au temps du protectorat, l'équipe de basket d'Essaouira,
championne du Maroc, recevait à domicile toutes communautés mélangées.
Et encore, pêle-mêle : au bout de la rue de Marrakech, il y avait le club
juif, pour les fêtes et les communions. Rue Ibn-Zohr, l'église portugaise,
désaffectée, avait pour voisine «madame Massodo, qui préparait les repas à
emporter pour les célibataires de la ville», se souvient Katia, partie en
1957. Rue Scala, au-dessus d'une boutique qui vend des tableaux à deux sous
pour touristes, on peut repérer un petit panneau «Scala Cinéma». Au fond du
magasin, du contreplaqué bouche l'accès à l'orchestre. On dit que, derrière,
les fauteuils rouges et l'écran sont intacts. L'escalier est caché par un
drap ; en levant la tête, on aperçoit la mezzanine du bar et sa peinture
bordeaux. «Le jeudi après-midi, il y avait le court métrage, les actualités
Pathé, le film.»
Mohammed III fit un autre cadeau à la ville en confiant la construction de
la nouvelle médina à un architecte français, Cornut, disciple de Vauban. Il
en résulte l'étonnant spectacle d'un souk dont les rues se coupent à angle
droit, se doublent d'arcades façon rue de Rivoli et s'ornent de miniarcs de
triomphe à leurs intersections. Sur les portiques en pierre ocre, il y a des
arabesques mais les remparts crénelés de Bab Ljhad rappellent surtout la
citadelle de Carcassonne. En 1951, Orson Welles vint y tourner les
extérieurs de son Othello. «Il logeait au Beaurivage et donnait des
friandises à la fin de la journée aux enfants. Les gens se souviennent de sa
voix tonitruante. Il manquait d'argent pour terminer son film et toute la
population l'a aidé pour faire les armures avec des boîtes de sardines.»
«Mon père a travaillé pendant trente-cinq ans comme chef comptable chez
Cartier, un des gros négociants. Il a eu la médaille du travail», reprend
Asna. L'ordre social était rugueux. Au rez-de-chaussée des entrepôts, des
paysannes cassaient les amandes pour le compte des marchands juifs qui
possédaient des plantations dans l'arrière-pays. Jusqu'en 1951, les enfants
arabes n'étaient pas admis au collège français ; mais les juifs, eux, furent
chassés des emplois administratifs par le gouvernement de Vichy. Chez tous,
les nounous qui berçaient les bébés étaient d'anciennes esclaves ou
descendantes d'esclaves : jusque dans les années 30, les caravanes de
Tombouctou transportaient aussi du bois d'ébène. Voilà pour les «aspects
positifs» de la colonisation.
La rénovation bat son plein
Les Français sont partis les premiers, à la fin du protectorat. Les juifs
ont suivi en 1967, après la guerre des Six Jours, abandonnant leurs maisons
aux quatre vents ­ il y a trois mois, dans l'ancien mellah, il a fallu en
raser 250 qui risquaient de s'effondrer. En 1969, le sociologue français
Georges Lapassade, annonçant la vague hippie, découvre la ville et écrit un
texte qui fera date : Essaouira, ville à vendre. Désormais, la rénovation
bat son plein et les festivals se multiplient, en partie sous l'impulsion
d'un natif de la ville, André Azoulay, premier juif nommé conseiller du roi
du Maroc depuis le milieu du XIXe. Sur les 3 000 riads (anciennes demeures à
patio), 1 000 ont été réhabilités, 500 rachetés par des étrangers, 150
transformés en hôtels. Un énorme complexe avec hôtels, résidences privées et
golfs doit surgir de l'autre côté de la baie ; les tracts font de la pub
pour les balades en quads vrombissants dans le désert.
Tout brille, tout reluit et ce qui n'entre pas dans le chromo est écarté. Il
y a trente ans, en périphérie de la médina, les sardineries et les usines de
cuir faisaient travailler des centaines d'ouvriers ; elles sont sur le
déclin. En revanche, l'ancien consulat français est devenu un centre
culturel-musée, ce sera bientôt le tour de la vieille synagogue. Au bout de
la rue Houmman-Fatouaki, le linge sèche dans le patio de l'ancien consulat
danois en ruine. Le site a été proposé au Danemark et à la Norvège pour en
faire une vitrine de la culture scandinave. Un projet à 2 millions de
dollars. Sept familles marocaines squattent ce palais décati. Forcément,
elles ne pourront pas rester.
photos ludovic carême






Libération : Y aller, dormir, manger...Raccourci vers :
http://www.liberation.fr/page.php?Article=352869
Voyages
Maroc
Y aller, dormir, manger...

QUOTIDIEN : samedi 21 janvier 2006

Avec le Guide du routard «Maroc 2006-2007» pour ses bons plans.
Sur le même sujet
Mellah et merveilles à Mogador
y aller
Avion : Paris-Essaouira (vols directs et vols via Casablanca ou Marrakech),
à partir de 313 € TTC A/R. Royal Air Maroc : 32 60 et dire Royal air Maroc.
Paris-Marrakech à partir de 260 € TTC A/R (ts les j. sauf jeu.). Corsair : 0
8 20 04 2 0 42.
Bus : Marrakech-Essaouira, 2 h 30, 55Dh. Compagnies CTM ou Supratours.
Formalités : passeport en cours de validité.
Dormir
Le Mechouar : face aux remparts, hôtel avec terrasse fleurie. Chambres
simples et propres avec salle de bains et eau chaude. De 250 à 350 Dh la
chambre selon saison. Avenue Oqba-ben-Nafi ; 00 212 44 78 48 27.
Hôtel Al Fath : en bord de mer, chambres joliment meublées. Grande terrasse
panoramique sur le toit. Double à 300 ou 400 Dh, petit déj' inclus. 6-8, rue
Skala ; 00 212 44 47 44 92.
Villa Bagdad : somptueux riad, peu de chambres mais accueil pas toujours
chaleureux. De 650 à 760 Dh la chambre, 1 210 Dh la suite. 12-14, rue de
Bagdad ; 00 212 70 96 60 73 ; http://www.villa-bagdad.com
Manger
Restaurant Les Amis : bonne ambiance et cuisine bon marché. 24, rue
Abdelaziz-Fachali.
Restaurant Ferdaouss : excellente cuisine familiale traditionnelle. Compter
100 Dh pour un repas. 27, rue Abd-Essalam-Lebadi ; 00 212 44 47 36 55.
Le Patio : repas servis dans de petits salons. Cuisine à base de poissons. A
partir de 120 Dh le repas. Le soir uniquement, fermé le lundi. 28 bis, rue
Moulay-Rachid. L'Océan Vagabond : sur la plage, le rendez-vous des surfeurs.
On y mange des omelettes dans des transats, les pieds dans le sable.
Acheter
1 € = 11 dirhams (Dh).



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