Chanvre et jeunesse : De la haine de la police au savoir-viv

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Chanvre et jeunesse : De la haine de la police au savoir-viv

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 03:53

Date: Sat, 15 Jan 2005 22:46:28 +0100
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Subject: [chanvre-info-fr] Chanvre et jeunesse

Chanvre et jeunesse : De la haine de la police au savoir-vivre

L'actualité chanvrière récente est malheureusement placée sous le signe de
la répression et de la dégradation des relations entre les consommateurs
récréatifs et certaines parties de la société civile, notamment les média,
les professeurs, les usagers et le personnel des transports en commun... A
cause de la chasse à la boulette, chaque rencontre entre la police et la
jeunesse devient tendue, l'omerta des mafias s'étend aux bandes de jeunes
intégrés comme aux gangs de banlieues. A l'opposé, la bonne société est
angoissée parce qu'elle voit trop de joints partout. Des politiciens, des
experts, des industriels, des gourous en profitent pour faire leur beurre
sur cette trouille parfois justifiée. Après des années de progrès constant,
un dialogue de sourd recommence à s'installer sur fond de conflit
générationnel, de crise sociale, de démagogie sécuritaire et de fanatisme
religieux. Les deux parties doivent rapidement trouver un modus vivendi.
Sinon, l'inquisition sur le pétard pourrait cristalliser bien d'autres
frustrations sociales plus profondes et aboutir à une situation explosive.
Apprenons plutôt à bien vivre avec le chanvre.







Contrôle social



En Suisse, les affaires de cannabis dénoncées sont en augmentation. Elles
restent à un niveau élevé en France comme dans certains Lander allemands et
progressent dans des pays où seule la consommation publique est interdite,
comme en Espagne et en Italie. Les procédures visent très majoritairement
les jeunes des couches les plus fragiles de la population alors que de
nombreuses études établissent que la consommation est plus importante dans
les populations aisées. Les jeunes ont les boules, la tension et le
sentiment d'injustice montent, la violence juvénile aussi surtout face à la
police. Dans nos sociétés vieillissantes, la jeunesse fait à nouveau peur,
surtout si elle est pauvre, étrangère, décadrée ou insoumise. Elle ne
dérange pas tant qu'elle reste parquée sous surveillance dans les cités ou
planquée dans des zones autonomes temporaires, de plus en plus
difficilement arrachées à la police des adultes. Sinon, une bonne part de
la société réclame la mise au pas des jeunes, que des politiciens
démagogues confie à la police, plus voyante que les pédagogues.







Supporter un monde injuste



Les plus vieux confisquent les richesses, le travail, le pouvoir et
imposent leur mode de vie et de pensée. Alors que la planète est un
charnier écologique, humanitaire et économique. Alors que les dangereux
fanatiques qui occupent le devant de la scène ne donnent pas beaucoup
d'espoir d'amélioration. Les jeunes sont plus sensibles, plus révoltés, ils
subissent bien plus la pression de ce système ubuesque. Le joint est le
dénominateur commun de tous ces groupes soumis à cette forme d'apartheid
social. Le cannabis est souvent choisi pour s'offrir une récréation, pour
se détendre, s'enivrer à moindre risque et supporter ce monde de brutes. La
grande majorité des consommateurs ne subissent pas le cannabis, ils le
chérissent. A tel point que les jeunes veulent essayer de plus en plus tôt
et que beaucoup consomment n'importe comment. Plutôt que d'essayer la
régulation et l'éducation, les gouvernements continuent de privilégier la
bonne vieille répression. Ces jeunes déjà bien stigmatisés et fragilisés
sont transformés en criminels, ils vivent dans la crainte de la police et
de l'arbitraire d'une justice qui admoneste le fils de bourgeois pour une
plaquette et amende et emprisonne le lascar pour une boulette.







Pas trop en faire



Cette crispation proviendrait aussi des réactions alarmistes et
catastrophées d'une partie de la population qui prend enfin conscience du
phénomène puisqu'il devient trop important pour être caché. Mais aussi
parce que de nombreux consommateurs de cannabis s'affichent trop
ouvertement dans des lieux et à des moments inopportuns comme les trains du
matin, les rues commerçantes, les gares, les cours d'écoles, les stades...
Enfin tous ces lieux où la tendance hygiéniste prohibe de plus en plus
l'alcool et le tabac donc le cannabis aussi. Se servir du cannabis pour
montrer sa rébellion face à la société ne rend pas service à une cause déjà
difficile. Se cartonner la tête à la skunk dès l'aube renvoie aux témoins,
même les consommateurs raisonnables, la même image que le poivrot qui ne
peux pas commencer la journée sans sa gnôle. Notre société ne supporte plus
les déviances publiques, les usagers des substances considérées à problèmes
doivent en tenir compte et adapter leur comportement en société. De même
que les usagers problématiques ne doivent pas ignorer les structures
d'aides. Il n'y a pas de drogue douce ou dure mais des usages doux ou durs
de substances actives comportant des risques plus ou moins graves.
Objectivement, le cannabis est dans les moins dangereuses mais il reste
très possible d'en faire un usage problématique.







Du bon usage du chanvre



Rouler un spliff à un concert reggae, dans une disco ou au clair de lune
n'a jamais dérangé que la police et les peines à jouir. On peut bien
comprendre le besoin de récréation après une dure journée de labeur mais il
y a souvent de jeunes enfants dans les trains. Pour éviter le prosélytisme,
les espaces fumeurs devraient être interdits au moins de seize ans non
accompagné et l'alcool interdit en non-fumeur. En attendant, les usagers de
chanvre ne doivent pas braver l'interdiction de fumer et s'abstenir en
public, surtout en présence de mineurs de moins de seize ans. Oui, c'est
pire pour le joint car il énerve dix fois plus qu'une clope ou une bière,
c'est injuste mais la vie est injuste. Il serait impératif de ne pas faire
tourner ou encore moins vendre à ces enfants, de ne pas rouler le joint au
bec et attendre au moins deux heure avant de prendre le volant ou se
risquer dans des activités dangereuses, de ne pas arriver explosé dans des
environnements inappropriés comme le travail, le lycée, les repas de
famille (enfin, surtout au début quand personne n'est cuit). Entre adultes,
on peut pousser jusqu'à demander si cette odeur n'incommode pas ses voisins
comme le font les fumeurs de cigare ou de pipe les plus courtois. En
résumé, les consommateurs de cannabis doivent apprivoiser une société qui
peine à les tolérer et faire plus de concession que pour d autres drogues
sociales. La liberté se paye en responsabilités.







Alcool, tabac, cannabis : même droit, même résultat



Ce laissez-aller démontre l'absence d'éducation sanitaire et sociale sur le
bon usage du cannabis, conséquence logique de la promotion de l'abstinence
totale et d'éradication de la consommation de cannabis avant 2008. Ceux qui
ne croient pas à ces contes d'hommes politiques pour électeurs infantilisés
plaident pour un contrat social sur le cannabis. Il rétablirait les droits
des usagers et leur ferait devoir de protéger la jeunesse et de réduire les
risques. Dans sa dernière brochure sur l'état des lieux du cannabis en
Suisse, l'ISPA insiste sur l'importance de retarder l'initiation à tout
stupéfiant puis d'apprendre à gérer une consommation raisonnable. La
baisse, spectaculaire sur un siècle, de la consommation d'alcool, le
terrible assommoir qui ravageait le prolétariat, résulte de l'éducation
sanitaire et familiale et des dispositifs d'assistance et de répression
pour les abus. Le tabac n'est astreint à ce régime que depuis vingt ans
mais les résultats semblent encore plus rapides. La prévention sur le
cannabis deviendra efficace quand elle s'alignera sur la réglementation de
ces substances à peine plus consommées dans certaines tranches d'âges. Il
faut enfin trouver une ligne de conduite raisonnable et efficace pour
l'ensemble des stupéfiants, légaux ou pas. D'énormes progrès ont été
réalisés pour les opiacés, l'alcool et le tabac mais les psychostimulants
comme le cannabis et les antidépresseurs restent des problèmes
socio-sanitaires en augmentation, entre mésusage et abus grave, de
détournement de prescription médicale en marché noir.







Rien n'est perdu



On ne peut pas espérer un comportement positif à long terme de la part de
millions de citoyens persécutés. Par réflexe de défense par la provocation,
les plus jeunes continueront à fumer du cannabis n'importe comment tant que
notre politique ne sera pas crédible et applicable à tous. Et pas seulement
les jeunes mais les vieux sont moins souvent repérés. L'expérience du temps
bien flippant où le joint pouvait mener à l'asile et plus sûrement en
taule. Un temps qui n'a pas empêché le développement de la consommation.
Inutile de revenir en arrière, sauf pour ceux dont la peur est le fond de
commerce. Ne cédons pas à la tentation sécuritaire, ouvrons un échange
constructif et la jeunesse redeviendra plus sociable.







Laurent Appel
Anonymous
 



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