viceprocureur remet en question présence de thc et causalité
Posté: 21 Jan 2013, 03:53
Terre
Atome. Le syndicat SUD rail ne partage pas les conclusions du parquet dédouanant la SNCF.
L'enquête sur la mort du militant antinucléaire ravive les polémiques
Par Laure NOUALHAT
jeudi 23 décembre 2004
e mouvement antinucléaire se reconstitue en silence. La mort de Sébastien Briat, heurté le 7 novembre par un train de déchets nucléaires à Avricourt (Meurthe-et-Moselle), a fortement secoué les rangs du mouvement, provoquant incrédulité et colère. Depuis l'enterrement du jeune homme, le silence était de mise. Mardi, le syndicat SUD rail a réclamé la «réouverture d'une enquête établissant l'arbre des causes» ayant conduit à la mort du militant. C'est que les conclusions de l'enquête préliminaire, rendues le 16 décembre, ont ravivé quelques flammes.
Poursuites. «Si ce syndicat estime avoir des éléments nouveaux à apporter au dossier, nous sommes tout à fait prêts à les recueillir», nous a déclaré hier la vice-procureure de Nancy, Clarisse Taron. Pour le parquet de Nancy, la mort de Sébastien Briat serait due à un «concours d'imprudences et de défaillances de la part des militants». Le parquet ne compte donc pas lancer de poursuites pénales, ni à l'encontre des bloqueurs du convoi, ni à l'encontre de la SNCF.
Sans vouloir aller jusque-là, SUD rail désapprouve ces conclusions. Le syndicat estime que les «défaillances» du groupe de militants n'expliquent pas la vitesse élevée du convoi. «Ce qui nous étonne, c'est que l'enquête passe sous silence la réglementation SNCF qui impose la marche prudente lorsqu'il y a présomption de personnes sur les voies», explique Alain Cambi de la fédération SUD rail à Paris. La présence d'un important dispositif policier (gendarmes le long des voies et hélicoptère précédant le convoi) suffit à prouver que les autorités s'attendaient à une opération militante, donc à la présence de personnes sur les voies. «L'ordre aurait dû être donné au conducteur de rouler en marche prudente, c'est-à-dire à 30 ou 40 km/h maximum, poursuit Alain Cambi ; a fortiori quand la surveillance aérienne a été stoppée pour cause de ravitaillement.» Pour SUD rail, le parquet ne peut pas se contenter d'incriminer les militants sans s'interroger sur les fonctionnements de ces convois potentiellement dangereux pour la population, les agents SNCF ou ceux qui s'y opposent.
En temps normal, un convoi de déchets nucléaires est survolé par un hélicoptère dont le pilote prévient le conducteur de train de la présence de militants sur les rails. Au moment du l'accident d'Avricourt, l'hélicoptère était parti se ravitailler, et son absence n'a pas été compensée par un autre moyen de visualisation.
Freinage. Le train sortait d'une courbe à 98 km/h. «Il avait le droit de rouler à cette vitesse puisque la limite est fixée à 100 km/h, explique Clarisse Taron. Dès que le conducteur a vu les bloqueurs, il a freiné. Au moment du choc, le train filait à 80 km/h.» Ces trains sont également équipés de régulateurs de vitesse qui déclenchent un freinage automatique dès que les 105 km/h sont dépassés.
Dans ses conclusions, l'enquête préliminaire stipule aussi que sept des huit bloqueurs de train, dont la victime, ont été contrôlés positifs au cannabis. Mais pour la vice-procureure il n'y a «aucun lien» entre l'accident et la présence de THC, substance active du cannabis, dans le sang. Le contrôle positif ne signifie pas que les bloqueurs de train ont fumé des pétards juste avant de sauter sur les rails, mais qu'ils en ont probablement consommé les jours ou les semaines précédant l'opération.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=263629
© Libération
Atome. Le syndicat SUD rail ne partage pas les conclusions du parquet dédouanant la SNCF.
L'enquête sur la mort du militant antinucléaire ravive les polémiques
Par Laure NOUALHAT
jeudi 23 décembre 2004
e mouvement antinucléaire se reconstitue en silence. La mort de Sébastien Briat, heurté le 7 novembre par un train de déchets nucléaires à Avricourt (Meurthe-et-Moselle), a fortement secoué les rangs du mouvement, provoquant incrédulité et colère. Depuis l'enterrement du jeune homme, le silence était de mise. Mardi, le syndicat SUD rail a réclamé la «réouverture d'une enquête établissant l'arbre des causes» ayant conduit à la mort du militant. C'est que les conclusions de l'enquête préliminaire, rendues le 16 décembre, ont ravivé quelques flammes.
Poursuites. «Si ce syndicat estime avoir des éléments nouveaux à apporter au dossier, nous sommes tout à fait prêts à les recueillir», nous a déclaré hier la vice-procureure de Nancy, Clarisse Taron. Pour le parquet de Nancy, la mort de Sébastien Briat serait due à un «concours d'imprudences et de défaillances de la part des militants». Le parquet ne compte donc pas lancer de poursuites pénales, ni à l'encontre des bloqueurs du convoi, ni à l'encontre de la SNCF.
Sans vouloir aller jusque-là, SUD rail désapprouve ces conclusions. Le syndicat estime que les «défaillances» du groupe de militants n'expliquent pas la vitesse élevée du convoi. «Ce qui nous étonne, c'est que l'enquête passe sous silence la réglementation SNCF qui impose la marche prudente lorsqu'il y a présomption de personnes sur les voies», explique Alain Cambi de la fédération SUD rail à Paris. La présence d'un important dispositif policier (gendarmes le long des voies et hélicoptère précédant le convoi) suffit à prouver que les autorités s'attendaient à une opération militante, donc à la présence de personnes sur les voies. «L'ordre aurait dû être donné au conducteur de rouler en marche prudente, c'est-à-dire à 30 ou 40 km/h maximum, poursuit Alain Cambi ; a fortiori quand la surveillance aérienne a été stoppée pour cause de ravitaillement.» Pour SUD rail, le parquet ne peut pas se contenter d'incriminer les militants sans s'interroger sur les fonctionnements de ces convois potentiellement dangereux pour la population, les agents SNCF ou ceux qui s'y opposent.
En temps normal, un convoi de déchets nucléaires est survolé par un hélicoptère dont le pilote prévient le conducteur de train de la présence de militants sur les rails. Au moment du l'accident d'Avricourt, l'hélicoptère était parti se ravitailler, et son absence n'a pas été compensée par un autre moyen de visualisation.
Freinage. Le train sortait d'une courbe à 98 km/h. «Il avait le droit de rouler à cette vitesse puisque la limite est fixée à 100 km/h, explique Clarisse Taron. Dès que le conducteur a vu les bloqueurs, il a freiné. Au moment du choc, le train filait à 80 km/h.» Ces trains sont également équipés de régulateurs de vitesse qui déclenchent un freinage automatique dès que les 105 km/h sont dépassés.
Dans ses conclusions, l'enquête préliminaire stipule aussi que sept des huit bloqueurs de train, dont la victime, ont été contrôlés positifs au cannabis. Mais pour la vice-procureure il n'y a «aucun lien» entre l'accident et la présence de THC, substance active du cannabis, dans le sang. Le contrôle positif ne signifie pas que les bloqueurs de train ont fumé des pétards juste avant de sauter sur les rails, mais qu'ils en ont probablement consommé les jours ou les semaines précédant l'opération.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=263629
© Libération