Maroc Des tonnes de drogue passent dans des véhicules milita

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Maroc Des tonnes de drogue passent dans des véhicules milita

Messagepar Anonymous » 21 Jan 2013, 03:52

La Gazette Du Maroc : Des tonnes de drogue passent dans des véhicules militaires

http://www.lagazettedumaroc.com/article ... r=2&sr=852

N°398 - 13 Décembre 2004




Des tonnes de drogue passent dans des véhicules militaires

KARIM SERRAJ
13 Décembre 2004


L'armée espagnole et le trafic de haschich

L'armée espagnole stationnée à Sebta et Melilla n'est point épargnée par
les sales affaires de trafic de drogue. Du kilo au tonnage, les convois
militaires accompagnent à bon port la cargaison qui atteint sans pépin sa
destination en Espagne, avant d'être acheminée parfois dans le reste de
l'Europe.

Tout en luttant contre le crime organisé, les forces de l'ordre espagnoles
tirent bénéfice du Détroit de Gibraltar.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Dans des affaires proches,
au début du mois de décembre 2004, la police des ports de Melilla avait
intercepté quelques kilos épars de haschich, cachés ici et là dans des
véhicules de l'armée. Cela s'est passé au même moment que la grosse prise
des 150 kilos qui paraît plus importante sur l'échiquier et pousse à
quelques interrogations. En remontant dans les mois, jusqu'en 2002, on a
d'un côté 40 kilos de haschich trouvés chez l'armée stationnant à Melilla,
puis, le même mois, dans le port, la police était tombée sur 760 kilos de
haschich enfouis dans un véhicule militaireŠ Des affaires qui traînent sans
coupables depuis des années pour ne pas fustiger tout un corps, pour ne pas
damner deux villes, poreuses et presque irréelles dans le Détroit, par où
transiteraient des tonnes et des tonnes de drogue chaque saison. L'affaire
de novembre 2002 (lire encadré), étouffée comme il se doit, augure des
quantités pouvant transiter sans ombrage dans des convois officiels de
l'armée espagnoleŠ
Des affaires jetées aux oubliettes
On se demande aussi combien il y a eu de cas passés sous silence dans les
ports de Melilla, et certainement Sebta, et combien de militaires espagnols
ont réussi à faire passer du haschich, soit pour leur propre compte, soit
pour le compte de trafiquants ? Ce qui signifie plus gravement dans la
seconde occurrence que les frontières et moyens de transport de l'armée
étaient monnayés par certaines autorités militaires. Il est à signaler que
tous les militaires qui partent en permission vers la péninsule sont soumis
à une fouille personnalisée pour éviter que de petites quantités de
haschich ne voyagent avec eux. Aujourd'hui, dans une affaire liée à l'armée
stationnant à Melilla, 150 kilos de haschich viennent d'être interceptés
dans le port de la cité, samedi 4 décembre courant, au même moment que les
petites prises de centaines de grammes ou de quelques kilos. Les
différentes saisies ont été faites dans une file de véhicules appartenant à
l'armée s'apprêtant à embarquer sur le navire militaire «Pizarro», à
destination d'Alméria pour y effectuer des man¦uvres militaires. Les 150
kilos de haschich étaient cachés à l'intérieur de quatre sacoches
dissimulées dans un camion Pegaso, dépendant du bataillon du quartier
général. Des militaires ont été arrêtés dans la foulée et placés en garde à
vue. Ce qui ne lève pas le voile sur les agissements de l'armée qui
maintient dans un flou grandissant les tenants et les aboutissants de cette
enquête. Sur le port, cette visite inopinée de la police ressemblait
davantage à une descente en bonne et due forme. Sur la place, il y avait
plusieurs militaires trafiquants qui avaient choisi le même moyen pour
faire passer la camelote de l'autre côté de la rive. A côté de la grosse
prise des 150 kilos, les autres prises dans d'autres véhicules, allant
jusqu'à quelques kilos, ne sont pas pour l'instant évoquées. Ce qui pousse
à dire que le moment choisi par ces militaires -la traversée en convois du
Détroit de Gibraltar- est un rendez-vous habituel qu'utilisent plusieurs
soldats et autres galonnés pour faire acheminer la drogue vers l'Espagne.
Ouvrir la boîte de Pandore
On se demande alors pourquoi l'Espagne peut tolérer autant de banditisme
dans les rangs de son armée ou de sa police, comme dans l'affaire des
quinze officiers de la garde civile melillaise trempant dans le trafic de
drogue? Des affaires qui pourront être tournées en procès contre une
poignée de flics ripoux. Les villes de Sebta et Melilla, villes gangsters
dans lesquelles se font et se défont les affaires du Détroit, préservent
leur immunité de «colonies» où tous les crimes sont tolérés. Ce qui est
risible, c'est que l'Espagne se soit payé, via des fonds provenant de
l'Union européenne, un système de défense ultrasophistiqué fait de radars
maritimes (décrits comme une véritable toile électronique recouvrant les
bras du Détroit), de grillages électriques protégeant Sebta, d'appareils
thermiques qui détectent le haschich dans les véhicules ; une manne
d'argent qui a servi à peu de choses, notamment lorsque ceux qui ont
instauré le système se font un devoir de le contourner, en profitant au
passage. Ces quelques affaires connues, et bien d'autres jetées dans les
ramées du silence, laissent entendre qu'il y a anguille sous roche et que
la grande muette espagnole cache bien son jeu.

Le cas non élucidé des 760 kilos de haschich
18 novembre 2002. 760 kilos de haschich apparaissent cachés dans 22 grands
sacs découverts dans le port de Melilla, camouflés dans un camion
appartenant au Régiment d'ingénierie n° 8. Le camion avait été inspecté
avant son départ pour le port, comme de coutume, dans la base militaire,
sans que rien de suspect ne soit signalé. Les camions en partance pour des
man¦uvres militaires, transportant des outils de guerre et autre matériel
servant les exercices, sont soumis à une vérification de routine. On peut
penser que la marchandise, près d'une tonne, avait été introduite dans le
camion pendant le trajet de quelques kilomètres qui séparent la base
militaire du port de la ville. Il se pourrait même, vu que les véhicules se
suivent dans un convoi, que la drogue ait été placée dans le terminal du
port peu avant l'embarquement sur le bateau de l'armée qui partait pour
Alméria, pour le camp d'entraînement militaire Alvarez de Sotomayor où a
l'habitude de s'exercer l'armée de terre espagnole. Un trafic de cette
envergure nécessite un réseau en amont, en tout premier lieu des relais qui
entrent en contact avec les grossistes marocains, achètent la marchandise
et paient des passeurs qui l'achemine jusqu'à Melilla. La drogue passe sans
ennui la frontière, avec peut-être des complicités sur place, avant d'être
entreposée dans un lieu sûr. Là aussi et avant que la drogue ne soit placée
à bord des camions militaires, plusieurs personnes sont nécessaires pour
agir dans les règles de l'art, transporter la marchandise dans la ville, la
placer dans son lieu de partance et surtout passer les contrôles du port.
En aval, sur le territoire espagnol, une autre logistique prend le relais
pour récupérer la camelote -peut-être en cours de route entre le port
d'Alméria et la base militaire-, pour la transporter et la remettre aux
grossistes espagnols. A l'époque, le ministre de la Défense, Federico
Trillo, avait refusé de voir l'ampleur du phénomène et avait tordu le coup
aux deux ou trois voix qui avaient vaguement ébruité l'affaire. Il avait
déclaré alors qu'il était impossible de savoir d'où provenait la drogue,
allusion faite aux 760 kilos de haschich du Régiment d'ingénierie n° 8. La
brève investigation qui avait été ouverte, officiellement, avait conclu que
la drogue aurait pu être placée dans le camion par n'importe qui pendant le
trajet jusqu'au port. Mais il paraît invraisemblable que des trafiquants
n'appartenant pas à l'armée espagnole, puissent décider de se servir des
convois de l'armée, prennent le risque, au milieu d'une foule de
militaires, d'y camoufler à chaque fois leur cargaison pour la récupérer
quelques heures plus tard, à Alméria ; il est inopportun de penser à un tel
scénario, ridicule du reste. Le trafic qui utilise, vraisemblablement
depuis de très nombreuses années, les moyens terrestres et maritimes de
l'armée, est inspiré de ses rangs, est poussé et organisé par ses pontes.
Anonymous
 



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