Quand les stups font pression sur la Fnac !
Posté: 25 Nov 2004, 14:50
CONFIDENTIEL
Quand les stups font
pression sur la Fnac
CONFIDENTIEL. Une enquête préliminaire de la brigade des stupéfiants à l'encontre d'un magasin Fnac a entraîné le retrait provisoire de quatre livres consacrés au cannabis. Les poursuites abandonnées, les ouvrages ont été remis, mais "discrètement", dans les rayons.
b>Une enquête préliminaire de la brigade des stupéfiants à l'encontre d'un magasin Fnac a entraîné le retrait provisoire de quatre livres consacrés au cannabis. Les poursuites abandonnées, les ouvrages ont été remis, mais "discrétement", dans les rayons.
INQUIETEE par la brigade des stupéfiants, la Fnac a ordonné, durant le mois de juillet, le retrait "sans délai" d'une série de livres consacrés au cannabis, qui ont, depuis, été remis "discrètement" dans les rayons.
Dans une note datant du 28 juillet et "faisant suite à une enquête de la brigade des stups dans l'un de nos magasins", le responsable du service "approvisionnement" de l'enseigne a en effet ordonné, sur demande du service juridique, de "surseoir temporairement à la vente" de quatre ouvrages consacrés au cannabis: "Jardin d'intérieur : le cannabis", de Philippe Adams (Editions du lézard), "La culture en placard", de Ed Rosenthal (Editions du lézard) ainsi que deux livres du président du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ), Jean-Pierre Galland : "J'attends une récolte" (Editions Trouble fête) et "Fumée Clandestine" (Editions du lézard).
Une enquête préliminaire
A la Fnac, on indique que l'enquête invoquée par le service juridique de la Fnac visait en fait le magasin de la ville de Troyes, dans l'Aube, à l'encontre duquel une enquête préliminaire avait été ouverte. Le directeur de l'établissement ayant été entendu par les services de police, le parquet n'aurait pas donné suite à cette affaire.
Contactée, une représentante de la communication de la Fnac limite la portée cette mesure, qu'elle dit avoir été prise "par précaution", et affirme qu'elle n'a été que "ponctuelle", sans pour autant préciser la durée pendant laquelle elle a été appliquée. Selon elle, si la note a été envoyée "pour communication" à l'ensemble des magasins, seul celui de Troyes a effectivement appliqué la directive. La chaîne de distribution souligne par ailleurs que les ventes des livres en cause ne se sont jamais arrêtées.
Remise en vente
"La loi est extrêmement large", dit-on encore à la Fnac, où l'on met en avant la responsabilité juridique de l'enseigne [L'article L. 630 du code de la santé publique qui réprime la présentation sous un jour favorable des stupéfiants, NDLR]. "Il ne s'agit pas de censure, mais nous avons le devoir de nous montrer prudents, notamment lorsqu'une enquête est ouverte". La chaîne précise encore avoir rapidement remis les livres en vente, demandant tout de même que ceux-ci ne soient plus présentés en tête de rayons.
Quoiqu'il en soit, les livres incriminés semblent effectivement être, aujourd'hui, soit disponibles, soit commandables dans les magasins Fnac contactés par nouvelobs.com. Seul le service de commande sur internet indique toujours que les ouvrages ne sont "plus disponibles". Un "problème de base de données", assure la Fnac, et qui devrait être réglé d'ici peu. N.O.
Photo : Un extrait de la note de la Fnac avec, en médaillon, la couverture d'un des livres visés.
© Le Nouvel Observateur 1999/2000
Quand les stups font
pression sur la Fnac
CONFIDENTIEL. Une enquête préliminaire de la brigade des stupéfiants à l'encontre d'un magasin Fnac a entraîné le retrait provisoire de quatre livres consacrés au cannabis. Les poursuites abandonnées, les ouvrages ont été remis, mais "discrètement", dans les rayons.
b>Une enquête préliminaire de la brigade des stupéfiants à l'encontre d'un magasin Fnac a entraîné le retrait provisoire de quatre livres consacrés au cannabis. Les poursuites abandonnées, les ouvrages ont été remis, mais "discrétement", dans les rayons.
INQUIETEE par la brigade des stupéfiants, la Fnac a ordonné, durant le mois de juillet, le retrait "sans délai" d'une série de livres consacrés au cannabis, qui ont, depuis, été remis "discrètement" dans les rayons.
Dans une note datant du 28 juillet et "faisant suite à une enquête de la brigade des stups dans l'un de nos magasins", le responsable du service "approvisionnement" de l'enseigne a en effet ordonné, sur demande du service juridique, de "surseoir temporairement à la vente" de quatre ouvrages consacrés au cannabis: "Jardin d'intérieur : le cannabis", de Philippe Adams (Editions du lézard), "La culture en placard", de Ed Rosenthal (Editions du lézard) ainsi que deux livres du président du Collectif d'information et de recherche cannabique (Circ), Jean-Pierre Galland : "J'attends une récolte" (Editions Trouble fête) et "Fumée Clandestine" (Editions du lézard).
Une enquête préliminaire
A la Fnac, on indique que l'enquête invoquée par le service juridique de la Fnac visait en fait le magasin de la ville de Troyes, dans l'Aube, à l'encontre duquel une enquête préliminaire avait été ouverte. Le directeur de l'établissement ayant été entendu par les services de police, le parquet n'aurait pas donné suite à cette affaire.
Contactée, une représentante de la communication de la Fnac limite la portée cette mesure, qu'elle dit avoir été prise "par précaution", et affirme qu'elle n'a été que "ponctuelle", sans pour autant préciser la durée pendant laquelle elle a été appliquée. Selon elle, si la note a été envoyée "pour communication" à l'ensemble des magasins, seul celui de Troyes a effectivement appliqué la directive. La chaîne de distribution souligne par ailleurs que les ventes des livres en cause ne se sont jamais arrêtées.
Remise en vente
"La loi est extrêmement large", dit-on encore à la Fnac, où l'on met en avant la responsabilité juridique de l'enseigne [L'article L. 630 du code de la santé publique qui réprime la présentation sous un jour favorable des stupéfiants, NDLR]. "Il ne s'agit pas de censure, mais nous avons le devoir de nous montrer prudents, notamment lorsqu'une enquête est ouverte". La chaîne précise encore avoir rapidement remis les livres en vente, demandant tout de même que ceux-ci ne soient plus présentés en tête de rayons.
Quoiqu'il en soit, les livres incriminés semblent effectivement être, aujourd'hui, soit disponibles, soit commandables dans les magasins Fnac contactés par nouvelobs.com. Seul le service de commande sur internet indique toujours que les ouvrages ne sont "plus disponibles". Un "problème de base de données", assure la Fnac, et qui devrait être réglé d'ici peu. N.O.
Photo : Un extrait de la note de la Fnac avec, en médaillon, la couverture d'un des livres visés.
© Le Nouvel Observateur 1999/2000