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Le bad trip des accros au cannabis

MessagePosté: 25 Nov 2004, 10:16
par daniel
Article paru dans l'Est Républicain en page Santé du11/4/2004

Le bad trip des accros au cannabis
7 millions de consommateurs occasionnels, 450.000 fumeurs quotidiens, 60.000 jeunes dépendants. Et des problèmes médico-sociaux largement méconnus.


Devant un parterre de médecins, dans le cadre de la Semaine médicale de Lorraine, à Nancy, trois spécialistes tirent la sonnette d'alarme : en 2000, 39 % des 18-44 ans consommaient du cannabis. En 2004, ils sont 44 %, soit 36 % des filles et 45 % des garçons de la tranche d'âge concernée. « Et ça continue à monter. On ne voit pas de plateau apparaître », assure le Pr François Paille, chef du service alcoologie et antitabac du CHU de Nancy. « On pense plutôt que la consommation de tabac va baisser et l'addiction au cannabis continuer à augmenter ». Comme si le produit illicite mais tellement banalisé allait pour une part remplacer la substance licite mais largement mise à l'index.


Reste que les risques ne sont pas les mêmes pour un consommateur intermittent - deux ou trois joints le samedi soir - et pour un consommateur quotidien. « Il faut distinguer l'addiction de la dépendance », rappelle le Dr Francis Raphaël, généraliste à Behren-lès-Forbach (57). « L'addiction, c'est l'abus, l'usage nocif pour la santé. Mais on peut arrêter du jour au lendemain. La dépendance, c'est la perte de liberté : on ne peut pas arrêter de consommer sans souffrir de signes physiques et psychiques intenses de sevrage ».





« Donner l'info pas faire la morale »




On estime que 450.000 personnes fument quotidiennement du hasch en France, sur 7 millions de consommateurs occasionnels âgés de 18 à 44 ans ; 10 à 15 % des fumeurs quotidiens, soit au bas mot 60.000 jeunes, sont concernés par la dépendance.


Une drogue douce, le haschich ? Aujourd'hui, le corps médical constate que les accros au cannabis courent des risques médico-sociaux de grande ampleur. Il y a loin de l'euphorie du pétard occasionnel aux troubles anxieux et aux épisodes délirants vécus par les fumeurs quotidiens. « Nous, médecins, on doit donner l'info, parler des risques, pas faire la morale », souligne le Pr Paille.


L'info, c'est le tableau clinique collecté au fil des mois auprès « de jeunes en souffrance, déboussolés, dépressifs, qui demandent de l'aide parce qu'ils se sentent très très mal », expliquent le Dr Raphaël et son confrère Jean-Marie Heid, généraliste à Senones (88) et tabacologue. Pas cool, les séquelles de l'ivresse cannabique à répétition : « Sentiment de ralentissement du temps, hallucinations visuelles, anxiété, attaques de panique - le bad trip - troubles psychotiques, bouffées délirantes, sentiment de persécution, paranoïa, perturbations cognitives et désinsertion scolaire ou professionnelle ».


Les médecins mettent aussi sur le compte du haschich à haute dose « le syndrome amotivationnel, qu'on constate beaucoup dans les lycées, le déficit d'activité, l'asthénie intellectuelle et physique, la pensée abstraite et floue, les difficultés de concentration et de mémoire, le rétrécissement de la vie relationnelle, une cassure dans le développement personnel, dans l'intérêt aux études ».





Consultations spécialisées




« Le problème, c'est que beaucoup de parents constatent ces problèmes mais les confondent avec le mal-être de l'adolescence », souligne le Dr Raphaël. Dans l'intérêt des jeunes, il ne faut pas fermer les yeux, estiment les médecins, « car 30 à 50 % des consommateurs connaissent progressivement des problèmes psychologiques et sociaux liés à l'usage, des troubles de l'humeur, voire des structurations dépressives de la personnalité ».


Le conseil des spécialistes : « Faire son boulot de parent, d'enseignant ou de médecin en matière de conseil et d'éducation. Ce n'est pas vieux jeu de faire partager sa connaissance des risques, le jeune l'entend », insiste le Pr Paille. « Le conseil bref a un rôle dans la santé publique. Statistiquement, il fait changer 4 à 5 % des comportements ».


Au début de l'année 2005, chaque département devrait disposer d'au moins une consultation spécialisée dans le cannabis. « Mais nous ne disposons d'aucuns moyens supplémentaires. Il faut redéployer les budgets affectés à la lutte contre le tabac et l'alcool », regrette le Pr Paille. Les médecins sont les premiers convaincus qu'il faut mobiliser au maximum pour aider à décrocher les accros du hasch.






Camille FRADET

Re: Le bad trip des accros au cannabis

MessagePosté: 21 Jan 2013, 03:52
par Anonymous
... Pas cool, les séquelles de l'ivresse cannabique à répétition : « Sentiment de ralentissement du temps, hallucinations visuelles, anxiété, attaques de panique - le bad trip - troubles psychotiques, bouffées délirantes, sentiment de persécution, paranoïa, perturbations cognitives et désinsertion scolaire ou professionnelle ».

Z'ont oublié la boulimie et son cortège de fléau : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, trou de la sécu...