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plants de cannabis à voler

MessagePosté: 21 Jan 2013, 03:52
par daniel
Article paru dans l'Est Républicain en page Belfort du 4/11/2004

Justice particulière à Evette-Salbert
Pour empêcher des vols de plants de cannabis dans son jardin, un couple a imaginé un stratagème le 11 septembre dernier pour se protéger des cambrioleurs.


Pierre et Julien savent que des plants de cannabis poussent dans le jardin d'une propriété d'Évette-Salbert. Alors, le 11 septembre dernier, les jeunes consommateurs organisent une expédition pour en voler. Ils ne s'attendent pas à tomber dans un véritable traquenard imaginé par Sylvie et Gilles, les propriétaires. Ils veulent protéger leur bien que seul Gilles consomme de temps en temps.


Gilles et Thibaut, ce dernier ayant été appelé en renfort, attendent les cambrioleurs. Ils réussissent à capturer Pierre, tandis que Julien a pris la poudre d'escampette. Puis avec l'aide de la maîtresse des lieux, ils vont le séquestrer dans la maison. Ils iront jusqu'à voler ses papiers, son argent, un portable et le portefeuille de Julien que ce dernier a confié à Pierre.


« Mes clients ne voulaient pas s'approprier le bien d'autrui », se défend Me René Saiah, avocat du couple d'Evette. « Ils voulaient défendre leur maison et ne plus voir les cambrioleurs chez eux. Ils voulaient les effrayer. »


Le piège se renferme aussi quelques minutes plus tard sur Jean-Baptiste, le complice de Julien et Pierre. Jean-Baptiste, qu'on n'a pas attendu mais qui devait participer à la visite nocturne d'Evette, a eu la mauvaise idée d'appeler ses amis sur le portable de ses complices pour savoir où ils se trouvaient.





Coups de feu en l'air




« C'est Sylvie qui a répondu et invité Jean-Baptiste à les rejoindre en se faisant passer pour la petite amie de Julien », ajoute la représentante du ministère public. « Elle lui a affirmé qu'il y avait de nombreux plants de cannabis à voler. »
Elle lui a affirmé qu'il y avait de nombreux plants de cannabis à voler. »

A peine a-t-il franchi la limite de la propriété, que Jean-Baptiste tombe sur Gille armé d'un fusil à pompe, Thibaut et Guillaume qu'on a appelés à la rescousse. Gilles tire plusieurs coups de feu en l'air.


« Mon client a compris à ce moment que cela aurait pu mal tourner », commente Me Eric Lietta, l'avocat de Guillaume. « Je rappelle qu'il ne s'agissait pas d'une expédition punitive. Mon client a voulu aider Gilles et Sylvie à se protéger contre des cambrioleurs. En plus, tout le monde pensait que Jean-Baptiste possédait une arme. »


Par chance, Jean-Baptiste réussit à s'enfuir. Qu'à cela ne tienne, Guillaume brise, seul comme l'a démontré l'enquête, les vitres de sa voiture.


« La petite amie de Jean-Baptiste se trouvait à l'intérieur du véhicule », ajoute Hélène Paüs. « Elle a été blessée à l'oeil. »


Pour Guillaume, Me Richard Belin souligne que son client n'a pas vu que le véhicule était occupé.





Enquête difficile




L'enquête des gendarmes a été longue pour démêler cette affaire. Elle a été émaillée de mensonges et d'approximations.


« Les gendarmes ont été tenaces pour l'élucider cette affaire ahurissante », affirme Hélène Paüs. « Ces faits sont graves. »


Le substitut a requis quatre mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve et 1.000 € d'amende chacun pour Gilles et Sylvie, 750 € d'amende pour Thibaut et Guillaume, deux mois de prison avec sursis pour Pierre et Julien et deux mois ferme pour Jean-Baptiste.


« Ce n'est pas parce que mon client a un casier judiciaire qu'il doit avoir une peine de prison ferme », plaide Mme Josée Martinez, avocate de Jean-Baptiste.


Ces propos ont été entendus. Au final, le tribunal correctionnel a condamné plus sévèrement le couple d'Évette-Salbert qui n'avait pas d'autres choix que de défendre sa culture de cannabis, ce que la législation sur les stupéfiants interdit. Il leur inflige quatre mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende chacun. Thibaut et Guillaume écopent d'une amende de 800 €, Pierre et Julien un mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende et Jean-Baptise, deux mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve 3 ans.