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clandestini corsi crétini,

MessagePosté: 14 Nov 2004, 18:51
par daniel
http://www.libe.com/page.php?Article=252514




Tancés par leurs aînés, les Clandestini corsi se rangent

Le groupuscule, auteur d'attentats racistes, réaffirme la trêve de ses actions.

Par Marc PIVOIS

mardi 09 novembre 2004 (Liberation - 06:00)

Dans le plus pur style cagoules, treillis et armes fièrement arborées, quatre à cinq membres du groupe Clandestini corsi (CC) ont organisé dans la nuit de dimanche à lundi une conférence de presse clandestine dans le maquis de Haute-Corse. Deux journalistes locaux (RCFM et Corse-Matin) et un photographe avaient été conviés à minuit à un rendez-vous près de Bastia.

Trafic de drogue. Après vingt minutes d'un trajet en camionnette, yeux bandés, ils se sont retrouvés dans une bâtisse abandonnée. Là, un homme à la voix jeune, sans déformateur vocal, a lu un communiqué censé mettre fin «à toutes les rumeurs à leur encontre»: deux pages manuscrites, une «suite sans fil conducteur de considérations dénotant un niveau politique assez peu élevé», selon un participant. Les «clandestins corses» (traduction de Clandestini corsi) ont affirmé leur «indépendance» par rapport aux mouvements nationalistes, tout en exhibant pistolets automatiques, carabine à lunette, fusil à pompe et pistolet-mitrailleur. «Ni nationalistes ni racistes», ils n'auraient pour seul objectif que «de ralentir le trafic de drogue» en Corse.

La mascarade ne doit pourtant pas faire oublier quelques faits. Ce mouvement clandestin qui affiche à son actif une petite dizaine d'attentats ciblant tous la communauté maghrébine, s'est fait connaître le 22 mars en revendiquant un attentat commis rue Droite dans le Vieux-Bastia, où résident de nombreuses familles originaires du Maghreb. Quelques jours plus tôt, deux adolescents «corso-corses» traversant le quartier avaient été pris à partie et frappés par un groupe de jeunes d'origine maghrébine. Les représailles n'avaient guère tardé : une véritable ratonnade, exécutée le 19 mars, jour de la Saint-Joseph, par une centaine de collégiens menés par des lycéens bastiais et même quelques étudiants venus de Corte. Des groupes pénétrèrent jusqu'à l'intérieur d'un collège pour aller frapper des élèves d'origine marocaine. Des dizaines de policiers furent déployés pour ramener le calme.

Dès la nuit suivante, une bombe explose dans le quartier - un extincteur bourré d'un mélange chlorate/sucre déposé à proximité de bouteilles de gaz. Quelques attentats plus tard (une pizzeria tenue par une famille marocaine, une pâtisserie orientale et une succursale de la Wafa Bank), les Clandestini corsi diffusent un communiqué affirmant, fautes d'orthographe comprises : «Ces actions sont dans un but précis : stopper l'immigration qui ronge l'île depuis trop d'années déjà. Ces gens la ne veulent pas s'integrer a nos principe de vie et ce bloque totalement a notre culture. Il est indadmissible que cette racaille s'enrichissent sur notre terre.»

Arrestations. Au cours du printemps et de l'été, CC finit par énerver. D'abord le ministre de l'Intérieur. A deux reprises, la direction centrale de la police remonte vigoureusement les bretelles des enquêteurs insulaires : «On veut des arrestations !» Les policiers ciblent rapidement quelques individus. Mais voici que le juge antiterroriste chargé de l'enquête, Gilbert Thiel, freine : charges insuffisantes. Inutile de leur faire de la pub en les arrêtant pour être contraint de les relâcher peu après.

Au même moment, le FLNC commence lui aussi à prendre ombrage. Car la vague raciste en Corse finit par mettre le mouvement nationaliste en porte-à-faux. Selon nos informations, un émissaire du FLNC-Union des combattants a contacté les «gamins» (les membres de CC seraient une douzaine de lycéens et étudiants du nord de l'île) et leur a proposé trois choix : se dissoudre dans la nature, se ranger sous la bannière FLNC ou... risquer la liquidation physique. Dès le 8 septembre, ils annonçaient «une trêve» de leurs actions. Une décision que les «clandestins corses» ont réaffirmée lors de leur «conférence de presse».



© libération

Re: clandestini corsi crétini,

MessagePosté: 21 Jan 2013, 03:51
par daniel
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 710,0.html





Six jeunes de Clandestini corsi mis en examen pour des attentats racistes

LE MONDE | 19.11.04 | 15h30

Agés de 19 à 21 ans, ils n'entretiennent qu'un lien très lâche avec le nationalisme et ont semé des indices derrière eux.

Ils sont jeunes, parfois pizzaïolos, parfois apprentis pâtissiers, et pour deux d'entre eux engagés chez les "paras", originaires de Bastia ou du nord de la plaine orientale. Ils aiment les treillis et pas les Arabes, mais ne connaissent rien au corpus nationaliste de leurs aînés. Le tableau est encore à parfaire, mais on commence à deviner qui sont ces jeunes garçons qui ont formé, le 22 mars 2004, le groupuscule Clandestini corsi et revendiqué 7 attentats anti-maghrébins en Corse, menacé les organisations antiracistes de l'île, et, en créant un climat de psychose, incité quelques familles à quitter la Corse pour le sud de la France - Marseille, Nîmes ou Montpellier.

Le juge antiterroriste Gilbert Thiel a en effet mis en examen, vendredi 19 novembre, pour "association de malfaiteurs, attentats à l'explosif et infraction à la législation sur les armes", six des neuf jeunes hommes qui avaient été interpellés, lundi et mardi, après une enquête menée par les renseignements généraux, la police judiciaire et le RAID, et transférés à Paris (Le Monde du 16 novembre). Il a délivré dans la nuit deux mandats d'amener contre deux personnes placées en garde à vue à Bastia. Un troisième pourrait suivre. Deux autres personnes interpellées en Haute-Corse devaient être présentées vendredi au procureur de Bastia.

La première - et ultime - conférence de presse nocturne, dimanche 7 novembre, a été fatale aux Clandestini corsi. On a en effet retrouvé chez les quatre organisateurs encagoulés de ce rendez-vous clandestin, repérés depuis quelques semaines, outre quelques armes et du matériel à fabriquer des explosifs, des coupe-vent, des gants et la lampe à pétrole qu'ils avaient utilisés lors de la conférence de presse. Le groupuscule s'était déclaré "ni nationaliste ni raciste", et avoir pour seul objectif de "ralentir le trafic de drogue" sur l'île.

La conférence de presse avait été organisée près de Bastia, comme les attentats commis depuis le printemps contre des pizzerias, des épiceries orientales ou des voitures appartenant à des Maghrébins, qui ont tous été perpétrés à Bastia ou dans ses environs - Ville-di-Pietrabugno, Biguglia - notamment l'attentat contre la banque marocaine Wafa.

"JEUNESSE DÉS‘UVRÉE"

Clandestini corsi avait aussi revendiqué l'explosion d'une charge de faible puissance dans la rue Droite, un quartier bastiais où résident de nombreuses familles d'origine maghrébine. Ils sont aussi les auteurs de l'explosion d'un bâtiment du lycée Montessoro, et avaient été interrogés à cette occasion.

L'étroitesse de ce périmètre d'action avait persuadé les enquêteurs qu'il ne s'agissait pas d'un groupe organisé. Le premier communiqué du groupe, daté du 7 juillet, où les jeunes gens expliquaient qu'"il est inadmissible que cette racaille s'enrichisse sur notre terre", et menaçaient la communauté maghrébine d'"éliminations physiques", était émaillé de fautes d'orthographe. "Des petits cons, pas politisés, mais très racistes",résume abruptement un proche du dossier. Agés de 19 à 21 ans, engagé, pour l'un d'entre eux, chez les parachutistes à Montauban, "ils représentent cette jeunesse bastiaise dés¦uvrée que les équipes de Charles Pieri auraient pu occuper ou enrichir naguère", estime un haut responsable policier. Si certains ont expliqué être "montés" aux "Journées internationales" de Corte, un été, le lien avec d'autres organisations nationalistes - auxquelles ils ont emprunté les manières et le folklore - reste à démontrer. Quelques liens familiaux avec le groupe des Anonymes, dissident de l'Union des Combattants, bras armé de la principale organisation nationaliste, sont examinés. L'idée d'une manipulation de l'extrême droite semble aussi exclue.

Ariane Chemin

* ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 20.11.04




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