Du cannabis dans le cerveau
http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N3512.asp
Du "cannabis naturel" produit par le cerveau pourrait aider le corps
humain à se protéger des psychoses, selon des chercheurs allemands et
américains.
Australie
31/08/2004 - Le cerveau des personnes souffrant de psychoses - comme les
schizophrènes -, produit de six à huit fois plus d'anandamide que celui des
personnes saines, selon une étude réalisée par Markus Leweke, de
l'Université de Cologne en Allemagne et des chercheurs de l'Université de
Californie. Pour les scientifiques, cette molécule naturelle qui a des
vertus analogues au cannabis pourrait aider les malades à se protéger des
crises.
« L'origine de cette augmentation est encore obscure » souligne Stéphane
Potvin, chercheur au département de psychiatrie de l'Université de Montréal
et du centre de recherche Fernand-Seguin à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine.
« Cette surproduction d'anandamide a peut-être une origine génétique, et
pourrait être responsable des accès de psychoses. Ou bien, au contraire, la
production d'anandamide est une réponse du cerveau lorsque le patient en
pleine crise libère un excitant, la dopamine » explique-t-il. L'anandamide
servirait à calmer le système nerveux central. C'est vers cette deuxième
version que penchent les auteurs qui ont présenté leur étude à la National
Cannabis and Mental Illness Conference à Melbourne, en Australie.
Les chercheurs ont en effet noté que les schizophrènes les plus atteints
sont aussi ceux dont le niveau d'anandamide est le moins élevé. Ce "cannabis
naturel" ne viendrait donc pas provoquer les psychoses. Au contraire, à un
certain degré de la maladie, il semble que les patients ne soient plus
capables d'en secréter assez. Les scientifiques pensent donc que
l'anandamide est libéré par le cerveau pour aider le corps humain à
contrôler les symptômes.
Si l'anandamide joue un rôle dans la réponse du cerveau, pourquoi ne pas
en stimuler les effets avec l'aide de son cousin, le cannabis ? Pas si
simple. En effet, parmi les schizophrènes, ceux qui consomment le plus
souvent cette drogue ont aussi des taux d'anandamide les plus bas, d'après
l'équipe internationale. « Les schizophrènes qui consomment du cannabis font
plus de rechutes », dit M. Potvin. Le THC (tétrahydrocannabinol),
l'ingrédient actif de la drogue bien connue, se fixe aux même récepteurs du
système cannabinoïde du cerveau que l'anandamide. Mais la concurrence paraît
mal venue. « Pour augmenter le niveau d'anandamide, il faudra trouver un
autre moyen que d'agir sur le récepteur », croit Stéphane Potvin.
Catégorie(s) de cet article : Médecine et santé
Isabelle masingue
Dernière modification : 31/08/2004
REFERENCE
La nouvelle sur le site du NewScientist
http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N3512.asp